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11 juin 2025
Par Abdoul Aly KANE
LE SÉNÉGAL TIRAILLÉ ENTRE L’AES ET LA CEDEAO
Quelle que soit l’option qui sera retenue à brève échéance, l’alliance sécuritaire entre pays d’Afrique de l’Ouest ne devrait pas induire ipso facto la réalisation d’une intégration économique sous-régionale
Selon les théoriciens néo-libéraux, grands défenseurs de l’ordre occidental établi, l’Afrique du 21ème siècle serait au cœur du développement économique mondial, prenant la suite des pays asiatiques, centres de la fabrique des produits industriels du monde durant le 20ème siècle.
Ce grand mensonge a été accompagnée d’une littérature économique abondante de théoriciens occidentaux du développement à usage d’endormissement, dont nos dirigeants se sont inspirés pour bâtir à la va vite, des programmes économiques du style « Plan Sénégal Emergent » ou « Plan Gabon Emergent ».
Aujourd’hui, ce narratif ne tient plus ainsi que les concepts qui l’accompagnent considérés comme des atouts (« Dividende démographique », « croissance à deux chiffres » « émergence économique » , « classe moyenne » etc..).
La réalité est que l’Afrique demeure encore figée dans un rôle de pourvoyeur à faible coût de matières brutes transformées hors du continent et de réceptacle des produits industriels et agricoles fabriqués ailleurs.
A la place du narratif occidental, l’Afrique parle de transformation industrielle de ses ressources naturelles, de transformation structurelle de l’économie, de développement économique endogène et d’intégration économique régionale.
Les discours des dirigeants du monde sur l’Afrique deviennent plus clairs. « Nous sommes là pour nos intérêts », dit de façon explicite le président Macron. Dans la ligne de la préservation des intérêts français nés du partage de Berlin, le général Lecointre, ancien chef d’état-major des armées de France, a fait une déclaration qui résonne encore : « Le destin de la France se joue entre la Méditerranée et l’Afrique. On va essayer de convaincre les Européens d’intervenir collectivement. Nous ne devons pas laisser un continent s’enfoncer dans le chaos et la guerre civile, avec la destruction des appareils d’Etat et de gouvernements. L’Europe se transformera en entité politique, et ira défendre ses intérêts y compris au moyen de l’engagement de ses armées ».
Ces propos sont en droite ligne d’une conception des rapports entre la France et l’Afrique faisant de l’ancienne puissance coloniale le propriétaire légitime des ressources naturelles du continent, ce que les indépendances formelles avaient fini par faire oublier.
La guerre entre la Russie et l’Ukraine a joué un rôle de déclencheur dans ce passage d’un poker menteur à la clarification des positions sur l’Afrique. La menace du président russe d’affaiblir la France en soutenant les régimes souverainistes de son pré-carré, en réaction aux sanctions et au soutien de celle-ci à l’Ukraine, a fait dériver le conflit européen vers le continent.
Un pas de plus a été franchi avec la récente déclaration de diplomates de l’ambassade l’Ukraine au Sénégal suggérant « un soutien clair à l’attaque perpétrée dans le Nord Mali par des rebelles Touaregs et des membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) contre les Forces Armées du Mali (FAMa) ». Cette déclaration grave, sans aucune condamnation du camp occidental, aura suffi pour acter le transfert du champ de bataille européen en Afrique.
Le champ de bataille russo-ukrainien transféré en Afrique
Rappelons que cette situation n’est pas inédite car, en 2022, la même ambassade d’Ukraine avait déjà fait appel aux jeunes Africains pour qu’ils s’enrôlement dans l’armée de ce pays à partir de notre territoire. Cela avait conduit le ministre des affaires étrangères de l’époque, Mme Aissata Tall Sall, à émettre une note de protestation en direction des autorités consulaires ukrainiennes.
On peut en déduire qu’il y indiscutablement dans ces propos et actes une volonté manifeste d’opposer le Sénégal au Mali considéré comme l’allié de la Russie. La guerre entre les pays de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) et les rebelles « touaregs, djihadistes terroristes » connait un regain d’intensité en cette année 2024. C’est dans ce contexte de guerre qu’il faut apprécier les différends entre la CEDEAO et les pays de l’AES. Concernant la CEDEAO, 50 ans d’existence auront largement suffi pour constater son échec à bâtir une économie régionale intégrée, un de ses objectifs majeurs.
A l’examen des flux commerciaux entre Etats membres (12 15%, contre 60% entre l’Europe et la CEDEAO) l’intégration économique sous-régionale est restée au stade de velléité. Aujourd’hui, l’organisation communautaire est confrontée au défi sécuritaire dans son espace. Par le passé, elle est militairement intervenue dans des pays membres en proie à des crises politiques ou des guerres civiles (ECOMOG au Libéria, en Sierra Leone, en Guinée Bissau, en Gambie, en Côte d’Ivoire).
Là, il s’agit de faire face à la menace terroriste contre laquelle l’ancienne puissance tutélaire avait mené des opérations (opérations « Serval » et « Barkhane ») qui n’avaient pas abouti à l’éradication de la menace.
Dès lors, on peut comprendre que les populations des pays agressés aient érigé le besoin de sécurité en priorité absolue, avec comme conséquence le soutien aux coups d’Etat militaires, quitte à reléguer au second plan les principes de conquête du pouvoir par la voie démocratique. Ces coups d’Etat au Mali, au Burkina et au Niger ont été populaires parce que considérés par les populations comme l’ultime recours contre les forces terroristes.
Fallait-il manifester de la tolérance envers ces régimes ayant pris le pouvoir par des méthodes aux antipodes de la démocratie (coups d’Etat) mais bénéficiant du soutien des peuples, ou alors les sommer de rentrer dans les casernes et de restaurer l’ordre démocratique préexistant ? Ce même si ces régimes se sont montrés impuissants à vaincre le terrorisme.
La CEDEAO a choisi la seconde option et, ce faisant, s’est mis à dos la jeunesse, principale composante des populations d’Afrique. Une jeunesse qui s’est sentie laissée à elle-même, n’ayant par conséquent d’autre alternative que de se souder aux seules forces qu’elle croit en mesure de défendre l’intégrité territoriale et la sécurité des populations.
A cet effet, la CEDEAO a ordonné, le 10 août 2023, le déploiement de sa «force en attente» pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger sans pour autant apporter de solutions sur la question sécuritaire à laquelle ce pays membre est confronté, ce qui a constitué une grave erreur. Aujourd’hui, après le déploiement d’une panoplie de sanctions contre les « golpistes », la CEDEAO revient pour demander le retour de ces pays en son sein, alors que ces derniers ont entretemps créé l’Alliance des Etats du Sahel.
La problématique de l’utilité de la « vieille dame » se pose désormais dans les termes suivants : A quoi sert une organisation communautaire qui ne vous assiste pas lorsque votre existence est menacée, et au contraire vous inflige des sanctions économiques et financières pendant que vous êtes en danger ? La demande de retour en son sein des pays dissidents est-elle liée à un changement profond de l’organisation sur les questions de l’économie et de la sécurité ?
L’économie, mère des batailles de l’intégration régionale
Quid de l’ECO ? Quid de l’intégration économique régionale que la CEDEAO était censée réaliser depuis 1975, via la création d’un espace économique homogène ? Concernant l’intégration économique, la réorientation des flux commerciaux en direction des membres de la CEDEAO est la principale condition de sa faisabilité.
Ces questions exigent des réformes à mener sans tarder, et des actes forts pour convaincre. Il s’agit d’œuvrer en urgence pour faire de l’organisation le fer de lance d’un développement économique sous-régional endogène, mais également la principale force de sécurité en Afrique.
Au plan économique, de larges concertations d’opérateurs privés, de responsables étatiques et d’institutions financières régionales et internationales doivent être lancées. Elles devront être précédés par l’organisation d’états généraux du commerce intra régional afin d’identifier les opportunités de renforcement des flux commerciaux en question.
La question sécuritaire demande, quant à elle, des réflexions approfondies sur la problématique de la mutualisation des moyens de défense, à l’instar de ceux mis en œuvre entre les pays de l’AES.
Le Sénégal n’est pas (pas encore) dans la ligne de feu du terrorisme, bien qu’il doive redoubler de vigilance ; d’aucuns affirment d’ailleurs que son statut de nouveau pays pétrolier le prédispose à entrer dans le cercle des pays africains nantis en ressources naturelles, alors qu’il n’aurait aucune légitimité à en bénéficier.
Des déclarations de ce genre sont un appel à peine voilé aux forces obscures qui font le malheur des populations africaines au Nigéria, dans les pays de l’AES, en Libye et partout ailleurs dans le monde.
Les peuples des pays de l’AES plaident pour l’entrée du Sénégal dans cette organisation, suite au changement de régime ayant porté au pouvoir des adeptes du souverainisme panafricain. Des réponses claires ont été données à ce souhait par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, sur lesquelles il ne nous semble pas utile de revenir. En réalité la question se pose dans les termes suivants : Faut-il casser la CEDEAO parce qu’elle serait prise en otage par des chefs d’Etat non adeptes de la rupture avec une France impérialiste, pour créer (ou rejoindre) une nouvelle organisation ?
Une 3ème voie ne devrait toutefois pas être exclue, à savoir rester dans la CEDEAO pour en changer le logiciel de fonctionnement au profit d’une véritable intégration régionale et d’une sécurité renforcée pour la défense de l’intégrité territoriale des pays membres et la sécurité de leurs populations.
Quelle que soit l’option qui sera retenue à brève échéance, l’alliance sécuritaire entre pays d’Afrique de l’Ouest ne devrait pas induire ipso facto la réalisation d’une intégration économique sous-régionale. Cette intégration économique devra être examinée en fonction de dynamiques de croissance et de développement, sous-tendues par des entreprises nationales (grandes, moyennes et petites) ouvertes sur le marché sous-régional afin de générer des flux commerciaux et financiers, des partenariats aptes à réorienter le commerce extérieur centré sur l’Europe vers la sous-région.
Au plan sécuritaire, les sanctions de tous ordres visant à isoler les pays de l’AES du reste de l’Afrique de l’Ouest, sous le prétexte de non-respect par le Mali, le Burkina et le Niger des principes démocratiques d’accès au pouvoir, doivent être levées, car l’heure est à l’union contre la menace terroriste.
SENEGALAIS ET PSYCHOLOGUES, DIAGNOSTIC D'UN DESAMOUR
Le recours à un psychologue permet de traverser de nombreuses épreuves liées aux difficultés de la vie. Malgré ces avantages, bon nombre de Sénégalais restent réticents à faire appel à ces thérapeutes même en cas de nécessité.
Le recours à un psychologue permet de traverser de nombreuses épreuves liées aux difficultés de la vie. Malgré ces avantages, bon nombre de Sénégalais restent réticents à faire appel à ces thérapeutes même en cas de nécessité.
La psychologie est une discipline qui souffre de nombreux préjugés en Afrique. Le stéréotype du « psy » perçu de ce côté-ci du continent comme étant celui qui soigne uniquement les «malades mentaux » » est ancré dans l’esprit de nombreux Sénégalais. Le psychologue n’est donc pas perçu comme un professionnel de référence, même si son apport peut être bénéfique dans certaines situations, comme le confirme Maria Sow, rencontrée dans les deux voies de Niary Tally. Avec sa mine joviale et un tempérament taquin, cette femme de 29 ans garde de mauvais souvenirs de sa dépression nerveuse. « Durant mon séjour en Europe, j’ai failli devenir folle à cause du confinement. La solitude et le dépaysement m’avaient fortement affectée. Loin de mon pays, je commençais à développer des signes de sociophobie et des tendances suicidaires. C’était très compliqué », confie-t-elle. Assise sur un tabouret à l’intérieur d’une gargote, notre interlocutrice assure que le recours à un psychologue lui a sauvé la vie. « J’ai commencé à me sentir mieux dès que j’ai consulté un spécialiste. Ses conseils et recommandations m’ont permis de retrouver mes esprits et de rester positive », ajoute-t-elle. Selon Maria Sow, les thérapies du psychologue peuvent être un moyen de remonter le moral et de se remettre de certains aléas de la vie.
« Le seul moyen de retrouver ses esprits » ?
« Il y a certaines situations où seule l’intervention d’un psychologue peut permettre de retrouver ses esprits »,soutient-elle, un sourire aux lèvres. Aux yeux de cette ancienne émigrée, l’ignorance est le principal obstacle à la consultation d’un « psy » en cas de besoin. « Avec si peu de visibilité, la méconnaissance continue d’entourer cette discipline. Les nombreux préjugés font que la population n’en voit pas l’utilité », déclare Maria. Elle ajoute : « Beaucoup souffrent de dépression et n’arrivent pas à en parler. Ce silence te détruit de l’intérieur ».
Un peu plus loin, dans une ruelle de Ouagou Niayes, Iba Seck exprime un avis similaire à celui de Maria. Ce sémillant jeune homme d’une trentaine d’années discute tranquillement avec ses amis dans une ambiance conviviale, tandis que la fraîcheur matinale fouette leurs visages décontractés. En chemise blanche et pantalon déchiré au genou, il considère que le non-recours à un psychologue par une majorité de la population s’explique en grande partie par l’ignorance.
« Un signe de faiblesse »
« Les gens sont souvent analphabètes et ne savent même pas à quoi sert la psychologie », dit-il en souriant. Selon lui, le recours à un psychothérapeute peut être immédiatement interprété de manière négative par nos compatriotes. « Nous vivons dans une société où consulter un spécialiste pour des problèmes mentaux est souvent perçu comme un signe de dépression, de faiblesse ou même de folie », explique-t-il sans hésitation.
En face de lui, Fadel Diop exprime un avis similaire. Assis sur le trottoir, il affirme que les Sénégalais ont une perception négative de tout ce qui concerne la psychologie et la psychiatrie. « Notre société a ses réalités. En plus de la réticence à consulter un spécialiste, il y a cette idée selon laquelle un psychologue pourrait aggraver les choses avec ses méthodes thérapeutiques », avance-t-il. De taille moyenne, une casquette sur la tête, il souligne que la psychologie pourrait être un moyen de résoudre plusieurs problèmes qui affectent actuellement la société. « Le recours à un psychothérapeute peut aider à résoudre divers problèmes qui secouent les mœurs actuelles, comme les relations de couple, de famille et le bien-être en général », énumère-t-il. Selon lui, beaucoup de personnes ignorent que le psychologue ne traite pas seulement les patients souffrant de maladies mentales ou de dépression. « La psychologie peut également aider à résoudre les conflits et à mieux gérer des aspects connexes comme les émotions, le traumatisme et le stress », avance-t-il. Et de se désoler que la psychologie soit souvent perçue comme une discipline européenne et que ses principes et outils ne s’appliquent pas toujours aux réalités culturelles africaines. « En Afrique, la vie en communauté permet de mieux gérer nos problèmes avec l’appui des proches, contrairement à l’Occident », soutient-il.
La famille comme bouclier
Rencontrée aux HLM 1, clé à la main, vêtue d’un body fleuri, Soda Lam estime que la santé mentale est un sujet peu abordé au sein des foyers sénégalais. « La dépression est souvent perçue comme une maladie de “Blancs”, et nous considérons la psychologie comme quelque chose de propre à la société occidentale », dit-elle. Teint clair, une forte poitrine, des traits lissés et une perruque péri-oxydée, cette jeune femme d’une vingtaine d’années souligne qu’à force de regarder des films étrangers, beaucoup de membres de la société croient que le psychologue ne peut résoudre que les problèmes des Occidentaux. « Dans de nombreuses séries étrangères, les individus souffrant de dépression ou de traumatisme sont souvent soignés par des psychologues », soutient-elle. Cette perception est à l’origine de la réticence de certains dans notre pays à avoir recours aux psychologues. « Les gens n’ont pas l’habitude de se dévoiler facilement ou d’exposer leurs problèmes à un inconnu. Ils préfèrent se confier aux membres de leur famille ou à leurs amis pour surmonter des situations difficiles », confie Soda. Selon elle, dans notre pays, l’entourage joue un rôle de soutien en cas de difficultés ou d’épreuves. « Nos proches agissent en première ligne pour la santé mentale individuelle. Ils sont là pour écouter, conseiller et soutenir, contrairement à la société occidentale où la solitude prédomine souvent », ajoute la jeune femme. Surtout que, précise-t-elle, en lieu et place du « psy », le recours à un marabout reste la pratique la plus répandue. « Nous vivons dans une société où les guérisseurs traditionnels sont souvent perçus comme omnipotents, même dans des domaines où ils ne sont pas compétents », constate-t-elle pour s’en désoler.
Les marabouts « psychologues » des Africains !
Un rapport de mars 2019 de la Division santé mentale du ministère de Santé et de l’Action Sociale (Msas) soulignait l’insuffisance des ressources humaines, de personnels qualifiés dans la prise en charge psychiatrique, de budget alloué à la santé mentale et l’indisponibilité des psychotropes.
Rencontré dans le jardin des HLM 1, Mamadou Dieng est plutôt sceptique. La trentenaire préfère relativiser la nécessité de consulter un psychologue. « À quoi bon se confier à quelqu’un qui ne fait qu’augmenter vos soucis ? » s’exclame-t-il après avoir exprimé plusieurs griefs. Avec des yeux marron et des rastas en bataille, ce jeune homme au look peu commun estime que la société africaine en général a ses propres croyances. « L’Afrique a ses réalités, qui sont différentes de celles des Occidentaux », déclare-t-il. Selon lui, chaque peuple a ses coutumes et ses mythes propres. « Le recours à un marabout pour résoudre nos problèmes personnels est fortement influencé par les pratiques en vigueur dans notre milieu d’origine et par l’éducation que nous avons reçue. C’est ancré dans notre culture », soutient-il.
Ses propos ne souffrent d’aucune ambivalence, à l’instar de ceux de Yéyah Ndiaye, une Saltigué rencontrée dans son domicile à Grand-Dakar. Le ton particulièrement narquois, elle déclare : « La psychologie, c’est souvent pour les Blancs. La société occidentale a ses réalités. En Afrique noire, les guérisseurs traditionnels et les marabouts sont incontournables depuis des lustres. Nous sommes, en quelque sorte, les psychologues de la société africaine ». Vêtue d’une tunique rouge parsemée de cauris, la guérisseuse souligne que certains problèmes sont trop complexes pour nécessiter l’intervention d’un psychothérapeute. « Il y a des situations où seule l’intervention d’un marabout peut être la solution pour régler des problèmes en urgence », affirme-t-elle, faisant référence aux « Ràb » (esprits) domiciliés dans des « Tuur » (autels familiaux), qui peuvent tourmenter les gens ou leur poser des problèmes complexes, exigeant des offrandes ou des sacrifices comme à l’époque de leurs ancêtres. Toutefois, elle reconnaît qu’il existe des problèmes pour lesquels seuls les psychologues ont les compétences nécessaires pour trouver des solutions.
« Avec les grandes urgences médicales à traiter, la santé physique est privilégiée par rapport à la santé mentale », (Hélène Bazin)
Hélène Bazin, psychologue clinicienne et psychothérapeute à Dakar, explique que le non-recours à un psychologue peut s’expliquer par l’éducation reçue dès l’enfance. «On apprend dès notre arrivée au monde, à travers les modèles que sont nos parents ou les personnes qui nous élèvent et nous entourent. Nous nous modelons en grande partie sur cette base, en observant la manière de se comporter et de voir les choses des adultes de référence », déclare-t-elle.
Selon Madame Bazin, lorsque les enfants n’apprennent pas à exprimer leurs émotions et leurs peines, cela crée des blocages et des souffrances qui réapparaissent à l’âge adulte. Son constat c’est que beaucoup de personnes consultent souvent un psychologue en dernier recours, après avoir essayé d’autres solutions. « Ce sont essentiellement des femmes qui viennent se faire consulter, parfois après avoir eu recours à d’autres approches plus traditionnelles », confie-t-elle. Selon la psychothérapeute, l’atout d’un psychologue réside dans le sens de l’écoute, la bienveillance et la confidentialité, permettant d’aider la personne sans jugement. Cela contredit, selon elle, les rumeurs selon lesquelles la psychologie serait une discipline exclusivement occidentale.
« Toute personne en souffrance psychologique peut avoir besoin d’une aide ponctuelle et se tourner vers un professionnel de la santé mentale. Les psychiatres et les psychologues travaillent souvent en parallèle pour aider les patients », avance Mme Bazin. Elle souligne que la santé mentale reste un parent pauvre de la santé au Sénégal. «Avec les grandes urgences médicales à traiter, la santé physique est souvent privilégiée par rapport à la santé mentale », ajoute-t-elle. Pour Mme Bazin, il est essentiel de considérer les deux dimensions de la santé avec le même niveau de préoccupation. Idéalement, il faudrait aborder les deux aspects de la santé avec une attention égale, conclut-elle.
CESE-HCCT, LA CHAISE ELECTRIQUE ?
C’est quand même un peu vicieux de demander à des adversaires de vous aider à vous débarrasser de choses qu’ils avaient eux-mêmes mises en place. Dans ce cas, on leur ferait faire tout bonnement un tour à Canossa.
C’est quand même un peu vicieux de demander à des adversaires de vous aider à vous débarrasser de choses qu’ils avaient eux-mêmes mises en place. Dans ce cas, on leur ferait faire tout bonnement un tour à Canossa. Benno Bokk Yakar n’a que deux options face à la révision constitutionnelle. Coopérer ou résister. Se montrer conciliant ou croiser le fer. Dans tous les cas, l’initiative de la dissolution du Conseil économique et du Haut Conseil ne peut aller loin sans dialogue politique en amont. Il faut nécessairement un compromis dans la configuration actuelle où le pouvoir est minoritaire à l’Assemblée nationale. Mais à entendre les deux camps et l’animosité mutuelle qui les anime, on se persuade que le dialogue de sourds a de beaux jours devant lui. Pour l’essentiel, le personnel politique sénégalais n’a pas le sens de l’État ni de l’écoute. Ne voyant que ses intérêts immédiats et mesquins, il ne prête point d’oreille compatissante pour discuter, négocier avec l’autre. «Je n’ai pas vos idées mais je me bats pour que vous puissiez les exprimer», disait l’autre. On n’est pas à ce niveau de raffinement. À l’entame du propos, on a pointé la malice de l’exécutif qui peut répliquer à son tour par un cinglant «honni soit qui mal y pense». On ne fera pas ici de populisme. On ne dira non plus de manière péremptoire que Cese et Hcct se valent et ne servent à rien. Mais on est sûr d’une chose. Ils n’ont aucun pouvoir. Ils ne votent pas de loi ni de budget. Ils n’ont même pas le poids d’un sénat dont le Président présidait le congrès en cas de besoin. Les rapports d’activité déposés périodiquement par les assemblées consultatives ne font qu’ajouter à la bureaucratie, la théorie et la littérature. Sans grande prise sur la réalité, elles entrent en droite ligne dans la politique gabégique en cours dans le pays depuis des décennies. Non contentes de contribuer à vider les caisses, ces institutions dont l’oraison funèbre pourrait être prononcée ne sont pas démocratiques. La plupart des membres qui y siègent sont le fait du prince. Le reste émane du suffrage indirect. Le peuple n’y est pour rien. Voilà d’ailleurs qui explique l’impopularité atavique qui les frappe. Pour éviter l’impasse qui serait un camouflet pour le pouvoir, il faut que chacun prenne de la hauteur. Ceux qui gouvernent ne doivent pas donner le sentiment de vouloir humilier les autres. Ceux qui s’opposent tout en ayant une majorité à l’hémicycle devront se garder de blocage systématique. Mais au final, ce sont nos propres turpitudes qui nous rattrapent. Le moment du retour à l’orthodoxie avec des élections générales ou présiden- tielle, législatives, voire locales se tiennent en même temps est arrivé. On fait des économies. On se passe de campagnes électorales permanentes. La démocratie n’est plus caricaturée en anarchie. Et surtout, on a assez de clarté et de lisibilité dans le jeu politique qui n’en finit pas de mourir par manque de clairvoyance de part et d’autre.
La sécurité est fille de la prévention
La mort est la punition pour tout ce qui vit. Les vivants quittent ce bas monde de plusieurs façons. Ils meurent de vieillesse, de maladie, d’accidents, de noyades, de catastrophes naturelles, d’homicides ainsi de suite. Le double meurtre de Pikine qui relève d’une véritable boucherie ne peut être prévenu par aucune police ou gendarmerie. La prévention est pourtant le mot-clé. Dans un contexte de croissance continue de la démographie où le bien et le mal explosent au même rythme, la vigilance au niveau étatique doit être décuplée. Le retour de l’autorité, des patrouilles et de la tolérance zéro est inévitable. Dans une phase de production de pétrole et de gaz où le pays n’est plus le même, aucun effort, aucune vigilance n’est de trop pour la sûreté et la sécurité globale. Dans une situation de grave crise économique, sociale et des mœurs, toute forme de laxisme est une mise en danger de la vie d’autrui. Les nouvelles équipes ont d’abord été mises en place pour remettre de l’ordre dans le pays. Mais on ne voit pas encore une main de fer dans ce domaine. Gouverner, c’est peut-être procéder à la mise à mort d’institutions controversées mais c’est d’abord et avant tout prévenir.
L’ASSEMBLÉE NATIONALE EN SURCHAUFFE
Le débat sur la suppression du HCCT et du CESE a atteint son paroxysme jeudi. Dans une atmosphère électrique, les députés pro-gouvernement ont défendu une mesure "nécessaire", tandis que l'opposition a dénoncé un "coup de force institutionnel"
L’Assemblée nationale a lancé hier, lors de l’ouverture de sa deuxième session extraordinaire de l’année 2024, le processus devant déboucher sur l’examen du projet de loi portant dissolution du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE).
L’Assemblée nationale a ouvert sa deuxième session extraordinaire de l’année 2024 convoquée par le président de la République conformément à l’article 63 de la Constitution. Ce processus devra aboutir à l’examen du projet de loi portant dissolution de deux institutions : le Conseil économique social et environnemental (CESE) et le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT).
Après avoir annoncé l’ouverture de cette session extraordinaire, convoquée par le chef de l’État par décret, Amadou Mame Diop, le président de l’Assemblée nationale, a indiqué que les présidents des groupes parlementaires allaient se réunir « immédiatement » pour déterminer la suite de la procédure. Lors de l’ouverture de la session extraordinaire, hier, 98 députés étaient présents. En principe, ils devront s’entendre sur les dates de l’examen du projet de loi en commission technique et en séance plénière. Cette réforme constitutionnelle, qui supprime ces deux organes consultatifs jugés « budgétivores » et « inutiles », s’inscrit dans le cadre d’une transformation de la gouvernance publique et de la rationalisation des dépenses, selon le président de la République en Conseil des ministres, mercredi dernier. « Cette proposition s’inscrit dans le cadre du renforcement des réformes constitutionnelles, de l’amélioration continue du processus de prise de décision des pouvoirs publics, et de la rationalisation systématique des charges de l’État, différents piliers de la doctrine de transformation de la gouvernance publique, voulue à travers la mise en œuvre accélérée du programme de gouvernance dénommé : le Projet », a expliqué à cette occasion le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye.
Selon Amadou Ba, député de la minorité Yewwi Askan Wi (YAW), c’est une promesse électorale qui est en train d’être honorée. « La suppression du HCCT et du CESE est normale dans la mesure où cela était inscrit dans le programme du président de la République lors de la campagne électorale. Ce n’est pas une stratégie, ni une tactique, mais un engagement que nous avions promis aux Sénégalais », explique-t-il. Amadou Bâ estime qu’il est essentiel que les 15 milliards alloués à ces deux institutions soient réaffectés à d’autres programmes dans le cadre de la future loi des finances. Le député rappelle que de nombreuses institutions ont été dissoutes sans bruit parce qu’elles relevaient d’un décret, notamment la Commission pour le Dialogue des Territoires. « Ces deux institutions nécessitent, étant donné qu’elles sont inscrites dans la Constitution, une révision constitutionnelle pour être supprimées. Nous n’avons pas vu, dans le projet de révision constitutionnelle, une volonté de création d’une nouvelle institution pour les remplacer », ajoute-t-il comme pour répondre à des détracteurs qui estiment que d’autres institutions pourraient être créées à la place de celles qui vont être supprimées.
Des opposants dénoncent la manœuvre du président de la République
Comme on pouvait s’y douter, la dissolution du CESE et du HCCT ne fait pas l’unanimité parmi les députés de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, ancienne majorité présidentielle). Lesquels sont confrontés à un dilemme, une équation alambiquée et difficile à résoudre. Pour résoudre cette situation complexe posée par les nouveaux maîtres du pays, la majorité parlementaire avait réuni ses députés mardi pour mieux préparer le « suicide » politique auquel, selon eux, le Président Faye les invite. Si certains voient à travers ce projet de loi un traquenard tendu par l’exécutif, d’autres considèrent que cette dissolution est une question de survie politique. En effet, que ce texte soit voté ou non, le Président Diomaye pourra, tôt ou tard, dissoudre l’Assemblée nationale pour consolider son pouvoir. « C’est un piège qu’ils nous (Ndlr, les gens du pouvoir) ont tendu. Si nous refusons de voter, ils vont essayer de retourner l’opinion contre nous en affirmant que nous ne sommes motivés que par des intérêts personnels », rappelle un député de Benno sous couvert de l’anonymat. « Nous ne sommes pas nés pour être députés. Personnellement, quel que soit le projet que Diomaye Faye présente à l’Assemblée nationale, je voterai contre. Soit on fait de la politique, soit on en fait pas. Sonko ne nous a jamais rien pardonné. Par conséquent, nous devons créer un contre-pouvoir avec notre majorité », fulmine une députée de l’APR.
Dans une lettre adressée aux députés, Abdou Fall, ancien ministre d’État, s’est prononcé sur le projet de loi portant suppression du CESE et du HCCT. M. Abdou Fall a tenu à être clair en affirmant ceci : « Qu’on me prouve que ces missions, parmi d’autres, du Conseil Économique, Social et Environnemental ne sont d’aucun intérêt pour ces dirigeants actuels, dont la plupart font leur baptême de feu dans la décision politique au niveau le plus élevé de notre État. » Selon lui, à ce moment précis, d’autres sujets de fond devraient mobiliser les élites et les citoyens de notre pays. « Le Président Bassirou Diomaye Faye en a décidé autrement en convoquant d’urgence le Parlement, juste pour la dissolution de deux institutions de la République, le Conseil Économique, Social et Environnemental et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales », poursuit-il
Abba Mbaye, député de Taxawu Sénégal, s’est exprimé après l’ouverture de session extraordinaire hier. Selon lui, cet acte posé par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, montre que le Sénégal n’est pas encore une grande démocratie. « Notre pays sera une vraie démocratie stable lorsque nous aurons des institutions crédibles et stables. Nous ne pouvons pas concevoir que chaque régime qui arrive au pouvoir essaie de mettre en place ses propres institutions. Nous avons vu le Sénat, le Haut Conseil... », détaille-t-il. Selon lui, il est temps de s’accorder sur le type d’institutions que notre pays souhaite avoir. « Le débat aujourd’hui, c’est de discuter sur le caractère des institutions que nous voulons. Les autorités ne peuvent pas proposer des textes pour supprimer des institutions sans pour autant nous dire ce qu’elles vont mettre en place. Elles veulent avoir la majorité pour pouvoir instaurer les institutions du Projet. Nous n’avons pas besoin de cela. Qu’elles arrêtent de nous parler des 15 milliards. La démocratie n’a pas de prix ! », s’exclame le député qui fut pourtant un allié de Pastef dans le cadre de la coalition Yewwi Askan Wi.
Un consensus avant la dissolution
Si la suppression des deux institutions place la majorité parlementaire (opposition) dans une situation inconfortable pour certains, d’autres dénoncent une décision précipitée, prise sans consensus préalable. Selon Doudou Wade, ancien président du groupe parlementaire libéral et démocratique (Parti Démocratique Sénégalais), les missions consultatives de ces deux institutions, en particulier en matière de développement social, sont importantes. « Si l’on met de côté la mission du HCCT, le CESE pourrait parfaitement assumer ses responsabilités. En revanche, éliminer le CESE laisserait le HCCT incapable de remplir cette mission », souligne-t-il, en ajoutant que 90 % des pays disposent d’un Conseil économique ou d’institutions similaires. « Et comme la majorité des pays en ont un, je préfère que nous en ayons aussi plutôt que de nous en priver », précise-t-il.
Le Parlement est dominé par la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) et ses 82 députés élus lors des législatives du 31 juillet 2022. Il est enfin à préciser qu’une majorité des 3/5 des suffrages exprimés (par les députés présents) est nécessaire pour amender la Constitution. Dans le cas où ils seraient tous présents, il faudrait 99 voix pour que le projet de loi portant dissolution du CESE et du HCCT soit adopté.
LE PARTI DE GBAGBO INVITE L’ETAT A REDUIRE SON TRAIN DE VIE
Toussaint Toutou, vice-président exécutif du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, s’est prononcé ce jeudi 29 août 2024, sur la gouvernance de Alassane Ouattara, exhortant à la diminution du train de vie de l’Etat.
Toussaint Toutou, vice-président exécutif du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, s’est prononcé ce jeudi 29 août 2024, sur la gouvernance de Alassane Ouattara, exhortant à la diminution du train de vie de l’Etat.
« Tous les prix flambent sur le marché, le PPA-CI pense que la vraie solution est la politique d’un vrai contrôle, une maîtrise des prix par le ministère du Commerce, ce qui n’est pas le cas et qui deviendra le cas en 2025, si le PPA-CI revient au pouvoir », a dit M. Toussaint Toutou, face à la presse.
« Que le chef de l’Etat et le gouvernement diminuent leur train de vie. Que le chef de l’Etat, qui est le premier garant des institutions, commence par donner le ton en diminuant son fonds spécial de souveraineté (…) à des proportions acceptables », a ajouté M. Toutou.
Il a soutenu que ces mesures devraient « permettre au trésor public d’amasser une cagnotte », surtout que pour le chef de l’Etat, « le fonds de souveraineté est distinct du budget de la présidence, qui est passé de 80 à 100 milliards de FCFA ».
Outre la diminution de son fonds de souveraineté, « nous demandons aussi que le chef de l’Etat vende au moins un de ses aéronefs présidentiels », a-t-il lancé. Et de s’interroger « à quoi sert-il d’avoir plusieurs avions présidentiels puisqu’un avion a une espérance de vie d’au moins 35 à 40 ans ».
Dans cette veine, le PPA-CI demande que le président Alassane Ouattara « réduise le nombre de ministres et ne conserve que les ministres à portefeuille ». De même, que le chef de l’exécutif supprime les postes de ministre gouverneur.
Le parti de Gbagbo milite pour une réduction du nombre des institutions. Toussaint Toutou a déploré qu’ « un pays en développement comme le nôtre qui ne compte qu’environ 30 millions d’habitants, ait 17 institutions, alors que des pays comme les Etats-Unis ou la France en ont entre cinq ou six ».
Il a relevé, par ailleurs, que l’Union européenne avait attribué, en 2015, à la Côte d’Ivoire, la somme de 200 milliards Fcfa pour s’occuper des jeunes, mais « les jeunes Ivoiriens représentent 68% des demandeurs d’asile en Occident, malgré les aides extérieures ».
« Aujourd’hui, l’appartenance au régime RHDP (pouvoir) et/ou à la région du Nord sont les principaux critères d’avancements professionnels et de nomination. Ces critères excluent toutes les ressources humaines, compétentes, non originaires du Nord », s’est-t-il insurgé.
Par conséquent, ce système amène ceux qui se sentent exclus à faire valoir leurs talents ailleurs, a-t-il poursuivi. Il partagera que « sur les 33 sénateurs (nommés), 16 sont issus du nord et les 17 autres sont issus du RHDP » qui a raflé pratiquement toutes les communes de Côte d’Ivoire.
« Pour le PPA-CI, la Nation se construit avec tous ses fils et toutes ses filles ; il n’est pas bon de pratiquer pour ces emplois ce système d’un autre âge, basé sur l’appartenance régionale dans un pays qui se veut être une nation », a-t-il avancé.
Toussaint Toutou a demandé à « la justice d’enquêter et de sanctionner les ministres ou les directeurs de sociétés (publiques) responsables de détournements scandaleux, auxquels tout le monde a assisté depuis l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara », car « les exemples sont légions ».
Par Moussa KAMARA
NOS RAPS
Le car rapide, ah ce que j’ai adoré ce moyen de transport décadent et obsolète, menacé depuis plus de vingt ans de disparition mais qui résiste toujours mais continuant de trimbaler ses passagers infortunés de la banlieue vers Colobane, Médina ...
Le car rapide, ah ce que j’ai adoré ce moyen de transport décadent et obsolète, menacé depuis plus de vingt ans de disparition mais qui résiste toujours mais continuant de trimbaler ses passagers infortunés de la banlieue vers Colobane, Médina et à la lisière du centre-ville. Mais aussi dans le sens inverse !
Ces guimbardes qui transportent des hommes et des souvenirs, beaucoup de souvenirs, résistent tant bien que mal aux Tatas, aux taxis, aux clandos, à Dem Dikk et maintenant au Brt et au Ter. Face à cette concurrence féroce, la parade de ce duo de choc, le chauffeur et l’apprenti-receveur, le saucissonnage du trajet entre Dakar et la banlieue. Ce duo, des larrons en foire, ne voue aucun respect aux gens qu’il transporte.
Sièges déchirés et délabrés, sans confort, ce terme est inconnu de l’équipage de ce véhicule qu’on oublie depuis belle lurette de chaperonner, d’entretenir. Dans ces cercueils roulants, pas étonnant qu’il y ait plus de passagers debout qu’assis. Le conducteur qui a les yeux sur la route n’a pourtant d’oreilles que pour son apprenti-receveur qui le mène à la baguette. Parce qu’il est le véritable maitre à bord. Indifférent aux récriminations des passagers auxquels il répond souvent par des réparties salaces et souvent désobligeantes.
Voyager à bord de ces guimbardes procure une photocopie du degré d’insolence des apprentis-receveurs et, par ricochet, de notre société. Ne vous avisez jamais de prendre un car-rapide si vous n’avez qu’une seule pièce dans les poches. Non seulement les prix sont très fluctuants mais vous avez plus de chance de ne pas arriver à destination. Le plus cocasse dans un car de transport, c’est quand l’apprenti a affaire à un passager aussi roublard que lui ou qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Habitué à se coltiner des passagers qui maugréent mais cèdent toujours, le voilà penaud devant plus coriace que lui. A la grande satisfaction des autres passagers, gloussant de bonheur de voir un Superman les venger par procuration. Malheureusement, une fois n’est pas coutume, ces Supermen se font rares ! Les miens désapprouvent mon entêtement à vouloir prendre ces rafiots qui roulent toujours malgré leur âge, mais mon plaisir est total quand je descends sain et sauf de ces cars de transport en commun. Qui font partie des souvenirs enfouis au plus profond de nous. Pendant longtemps les cars-rapides ont meublé les rues des quartiers de Dakar et de la banlieue, desservant des coins et recoins qu’ils étaient seuls à fréquenter. Prendre un car rapide me procure une dose de vigueur et d’ardeur. Aujourd’hui que le choix dans le transport est vaste et moderne, un musée des transports serait le bienvenu. Nul doute que le car-rapide ou « rap’s » y aurait une place de choix !
RUSSIE-UKRAINE, DAKAR OPTE POUR LA NEUTRALITE ET LA SOUVERAINETE
La diplomatie sénégalaise se dit prête à contribuer à la recherche de « solutions pacifiques » aux conflits en cours dans le monde, notamment en Ukraine et au Sahel. Tout en réitérant une position de neutralité dans la crise russo-ukrainienne.
La diplomatie sénégalaise se dit prête à contribuer à la recherche de « solutions pacifiques » aux conflits en cours dans le monde, notamment en Ukraine et au Sahel. Tout en réitérant une position de neutralité dans la crise russo-ukrainienne.
En visite d’Etat à Moscou, la ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a mis en avant, jeudi 29 août, les priorités du nouveau gouvernement sénégalais, axées sur le développement économique et la recherche de solutions pacifiques aux conflits et crises dans le monde. Face à une proposition d’aide de son homologue russe pour contrer la menace terroriste qui plane sur le Sénégal, Yassine Fall a indiqué que son pays « se trouve à un tournant important de son histoire » qui exige le développement d’une stratégie pour renforcer la souveraineté économique, agricole et industrielle.
Alors que le Sénégal possède des ressources critiques telles que le gaz naturel, le pétrole, les phosphates, l’or, le fer et d’autres minerais, « nous croyons qu’il est nécessaire de cesser l’exportation de ces biens, sous forme brute ou raffinée, vers la Russie, et de commencer à les raffiner nousmêmes pour renforcer le secteur privé sénégalais, solidifier nos entreprises et progresser dans ces domaines ainsi que d’autres », a-t-elle souligné, rappelant que Dakar et Moscou entretiennent des relations bilatérales depuis les luttes contre l’apartheid en Afrique du Sud et pour l’indépendance des pays africains.
« Les échanges commerciaux entre nos deux pays se sont élevés à 1,5 milliard de dollars en 2020. Nous avons plus de 30 accords en place qui renforcent nos relations dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, de l’industrie, de la production de produits pétrochimiques et de la pêche », a-telle noté. Avant de souligner le risque des attaques terroristes dans des pays voisins comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui guette le Sénégal. « INTÉRÊT COMMUN » « Le Sénégal souhaite trouver diverses solutions à ces crises par des négociations pacifiques. Nous espérons également que la crise entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que les conflits au Soudan et en République démocratique du Congo, seront résolus par des moyens pacifiques », a-t-elle déclaré, réitérant la position de neutralité de Dakar dans la guerre russoukrainienne.
Concernant la stabilisation des pays du Sahel, confrontés aux violences des groupes terroristes et à l’instabilité politique débouchant sur des coups d’État, Mme Fall a indiqué que son pays compte s’appuyer sur l’expertise d’un de ses fils, en l’occurrence le professeur Abdoulaye Bathily, historien et diplomate mondialement réputé, récemment nommé envoyé spécial du président sénégalais. Il jouera le rôle « d’émissaire » pour tenter de lever les équivoques souvent entretenues entre le Sénégal et les pays du Sahel par des personnes très suivies sur les réseaux sociaux, le plus souvent sous l’influence de Moscou, selon la ministre sénégalaise des Affaires étrangères.
Son homologue russe, Sergueï Lavrov, s’est dit préoccupé par la montée de la menace terroriste dans la région du Sahel, à cause des groupes al-Qaïda et État islamique. « Les groupes terroristes exercent une pression constante et étendent leur influence dans cette région, y compris au Sénégal, et nous avons un intérêt commun à lutter contre cette menace. Ainsi, la Russie est prête à aider le Sénégal et tout autre pays africain souhaitant renforcer sa préparation antiterroriste et celle de ses services spéciaux pour faire face à la menace terroriste », a indiqué le chef de la diplomatie russe.
En accord avec Mme Fall, il a indiqué que leurs deux pays allaient réaliser des projets conjoints dans les domaines du développement géologique, de l’extraction des ressources minérales, de la construction d’infrastructures, de la pêche, des technologies de communication, etc. Sur le plan commercial, la création d’une commission bilatérale est en cours, selon M. Lavrov.
« Nous envisageons d’impliquer nos experts dans la création d’un système de site web pour les services d’État. Nous avons également une bonne expérience dans l’établissement de systèmes de sécurité », a souligné le ministre russe des Affaires étrangères, louant la « bonne expérience » de son pays en matière de cybersécurité internationale.
LE GOUVERNEMENT GAMBIEN DÉFEND UN NOUVEAU PROJET DE CONSTITUTION
Le ministre gambien de la Justice a défendu mercredi devant la presse un nouveau projet de Constitution, réforme jugée indispensable par les partenaires de la Gambie pour la stabilité du pays, qui devrait être votée en 2025.
Le ministre gambien de la Justice a défendu mercredi devant la presse un nouveau projet de Constitution, réforme jugée indispensable par les partenaires de la Gambie pour la stabilité du pays, qui devrait être votée en 2025.
Ce projet vise à remplacer la Constitution de 1997 qui avait permis à Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1994, de consolider sa mainmise sur ce petit pays anglophone totalement enclavé dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade côtière prisée des touristes.
La Commission de révision de la Constitution, instituée en juin 2018, avait publié son premier projet en novembre 2019. Il avait été rejeté par les députés en 2020, en raison du caractère "rétroactif" de la limitation à deux du nombre de mandats de l'actuel président Adama Barrow.
Quatre ans plus tard, le gouvernement souhaite lui donner une seconde chance, après avoir notamment retiré la clause de rétroactivité de la limitation de mandat, ce qui signifie que le président Adama Barrow, au pouvoir depuis 2017, pourrait effectuer deux nouveaux mandats à partir de l'adoption de la nouvelle Constitution.
Par Abdoul Aziz TALL
CLIPS ET FILMS TELEVISES : PIRES QUE LES DECHETS TOXIQUES
«Au Sénégal, on dirait que la danse constitue l’activité dominante ; mais pas n’importe quelle danse. Celle que l’on y pratique est à la fois vulgaire et indécente. Il suffit de regarder vos Télévisons pour s’en convaincre »
«Au Sénégal, on dirait que la danse constitue l’activité dominante ; mais pas n’importe quelle danse. Celle que l’on y pratique est à la fois vulgaire et indécente. Il suffit de regarder vos Télévisons pour s’en convaincre ».Cette remarque, pour le moins cinglante, est celle d’un étudiant américain qui a séjourné au Sénégal et que j’ai rencontré, il n’y a pas longtemps, à la Florida Mémorial University. Estimant sans doute avoir heurté ma sensibilité, il s’empressa d’ajouter : « Je me suis laissé dire que sous SENGHOR, il était inimaginable de voir les danseuses de SORANO ou même celles des manifestations publiques auxquelles il assistait, se livrer à des gestes obscènes. Je suis sûr qu’il serait scandalisé par certaines images de vos Télévisions, s’il ressuscitait aujourd’hui ».
C’est là un réquisitoire sans doute très sévère mais qui, hélas, traduit une triste réalité. En effet, qui se risquerait à réfuter ce constat dressé par un observateur étranger, de surcroît originaire d’un pays dont le peuple, pour être viscéralement attaché à la liberté, sous toutes ses formes, n’en est pas moins gardien d’un puritanisme connu de par le monde ?
Salvador Dali, célèbre peintre surréaliste espagnol, disait de la télévision, que « ce n’est rien d’autre qu’un instrument de crétinisation des masses ». Il suffit de regarder les programmes de la plupart de nos télévisions pour prendre l’exacte mesure de la véracité de ses propos.
Nous sommes envahis, à longueur de semaine, par des clips insipides, qui regorgent d’inepties déconcertantes et où l’obscénité le dispute à la vulgarité, l’irrespect , l’indécence, la violence physique et verbale . Quand on regarde certains des programmes de nos télévisions, l’on ne peut s’empêcher de donner raison à ce psychologue qui affirmait que, dans ces images impudiques, tout ce qui concourait à l’intimité de la vie conjugale se trouve ravalé au rang de pratique banale aujourd’hui. C’est dire que la tyrannie de la vulgarité imprime ses marques, progressivement, dans notre société pour qui, traditionnellement, la pudeur, le « kersa » ne sont pas des mots vides de sens.
Les danses et les films dont la télévision nous matraque mettent en scène de piètres acteurs, presque méconnus dans leurs propres pays : les thèmes qui y sont abordés et les dialogues qui s’y engagent dénotent simplement de l’idiotie. L’apologie sournoise de la banalisation de l’adultère, des relations coupables ainsi que des tares sociales, suscite bien des frissons chez les pères de famille avertis. Le souci de dénoncer et d’enrayer tous ces phénomènes sociaux dévastateurs devrait motiver la conception d’une politique culturelle digne de ce nom dans notre pays. On ne saurait créer un “Sénégalais de type nouveau” sur la base d’un syncrétisme dont les composantes sont elles mêmes fondées sur des mirages, des rêves qui modifient de manière fort négative notre façon de penser, de nous habiller, de nous comporter dans la vie familiale, sentimentale, dans nos relations avec nos parents, les personnes âgées etc. Ces films et clips, véritables déchets, finissent par planter le drapeau du renoncement sur le champ de notre pudeur traditionnelle, fondement de nos valeurs ancestrales, culturelles et religieuses.
Comble de malheur, ceux qui, sans scrupules, nous imposent ces spectacles affligeants, nous considèrent, sans conteste, comme des demeurés. L’argument selon lequel c’est le public qui en est friand et qui le réclame est purement fallacieux et défie le bon sens. C’est plutôt le public qui est formaté et qui, la mort dans l’âme, se contente de ces moyens d’autodestruction culturelle et sociale. Car, comme le rappelait tout récemment et de manière fort pertinente, le sociologue Djiby Diakhaté, « les travaux de Freud ont permis de montrer que le « moi » n’est pas maître dans sa propre demeure ». Poser à nos enfants des questions de jeu télévisé du genre : « Pourquoi Sergio n’a pas voulu accompagner Helena dans ses vacances ? », relève, à mes yeux, d’une pure idiotie.
Nous sommes devenus des poubelles télévisuelles de l’Occident et d’Amérique du sud, pour reprendre les propos du défunt Khalife Général des Tidjianes, le vénéré El Hadji Abdoul Aziz Sy Dabakh (RTA).il n’avait de cesse de lutter, toute sa vie, contre la tyrannie innommable des images attentatoires à nos consciences citoyennes. En fait, l’effet dévastateur de ce tapage médiatique pourrait, à bien des égards, se comparer à l’action néfaste du stupéfiant qui crée l’accoutumance chez les victimes de la drogue. Nos consciences individuelles et collectives sont menacées au plus haut point. Aujourd’hui, hélas, nombre de jeunes croupissent dans le désoeuvrement et sont, bien souvent, intellectuellement anesthésiés par des manipulations médiatiques. Pour eux, l’avenir apparaît comme un gouffre sans fin, un horizon inatteignable. Des lors, que leur reste t-il sinon le suicide mental d’abord, physique ensuite :
Ils succombent à l’attrait des mers lointaines, effectuant, ainsi, un terrible saut dans l’inconnu. Quant à la femme au foyer meurtrie par l’oisiveté du quotidien, il ne lui reste plus, comme dérivatif à ses angoisses, que la consommation passive de ces clips et séries télévisés. Ce qui n’est pas sans rappeler l’enfant malade qui se voit administrer un médicament inapproprié et qui, à la longue, lui est dommageable.
C’est, osons-le dire, à un « ndeup » collectif que nos télévisions nous invitent régulièrement.
Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) devrait s’impliquer davantage dans le contrôle des programmes de Télévision. Les Associations de consommateurs de même que celles qui militent pour la défense du droit de l’enfant et de la femme devraient également jouer leur partition. Au demeurant, ces clips et films sont, pour la plupart, des supports publicitaires. Dès lors, il me paraît opportun de s’interroger sur la portée réelle de la loi 83-20 du 28 janvier 1983, relative à la publicité et dont l’exposé des motifs rappelle, de façon explicite, les règles fondamentales auxquelles celle-ci doit obéir, notamment en matière de décence, de loyauté, de protection de la personne privée, des enfants et des adolescents. La publicité doit donc être saine et conforme aux us et coutumes de la société sénégalaise. Cette loi, est-elle tombée en désuétude ?
On ne répétera jamais assez qu’il est plus dangereux, au double plan sociologique et culturel, de nous laisser envahir par certaines images de télévision, que d’accepter le dépôt de déchets toxiques sur notre territoire national. Car, dans le cas d’espèce, ce sont les consciences poreuses qui sont détruites, au risque de voir disparaître, progressivement, tous les repères culturels et moraux pourtant si indispensables à une vie harmonieuse, équilibrée.
Face à ce tableau sombre qui vient d’être dépeint, n’est-il pas grand temps, pour nos autorités morales et religieuses, d’intervenir vigoureusement ? La plupart d’entre elles observent une prudence calculée, un silence coupable, évitant sans doute de heurter la susceptibilité de leurs « bienfaiteurs » d’ici bas. Et pourtant, comme à des sentinelles de l’éthique, Il leur revient plus qu’à toute autre personne de défendre et de préserver leurs concitoyens contre toutes les formes d’agression qu’ils subissent. Il fut un temps où, pour un Sénégalais, décliner son identité était un motif de fierté : Etre Sénégalais avait une certaine signification culturelle positive.
Pour l’heure, un constat amer s’impose : la plupart du temps, les parents font montre de renoncement, un renoncement que rien ne justifie.
Il est temps que des voix autorisées s’élèvent pour dire Non ! Pour exiger l’arrêt de cette crétinisation à laquelle nous sommes soumis en permanence, pour dénier à l’ineptie la place de choix que certains s’obstinent à lui attribuer au sein de notre société.
Il vaut mieux se priver de télévision que de voir, tous les jours, se déverser dans nos consciences des images qui détruisent tout ce que nous avons de culturellement positif, ce faisceau de valeurs qui, naguère, faisaient la fierté de nos ancêtres. Tout le monde est interpellé : les pouvoirs publics, les enseignants, les éducateurs, les religieux, imams et prêtres, dans les mosquées et les églises, les prêcheurs de la bonne parole qui officient dans les médias publics et privés, mais aussi et, surtout, les femmes et les jeunes eux-mêmes, victimes toutes désignées. Il incombe à tout un chacun de défendre la culture, la conscience citoyenne de ce pays. Faute de quoi, les jeunes risquent d’avoir, pour seule ambition, de devenir danseurs de clips, des Sergio ou des Rubi, modèles achevés de ridicule et de niaiserie. Tout cela, à n’en pas douter, est le résultat d’un brouillage culturel savamment entretenu par une télévision qui ne cesse d’envoyer, décidément, des signaux troublants.
Le paradoxe est que ceux là qui nous influencent si négativement, qui nous refusent l’entrée dans leurs pays, en sont eux mêmes arrivés à un niveau de saturation, à un seuil critique tels, qu’il leur vient à l’idée de prendre le chemin inverse, c’est-à-dire, la route vers notre continent, à la recherche d’une nouvelle philosophie de vie, de nouveaux repères, de nouvelles normes de relations humaines qui, à leurs yeux, existent encore chez nous mais font cruellement défaut dans leurs pays.
Le Président Senghor nous a toujours invités à l’ouverture et à l’enracinement. Nos racines sont en train, hélas, de s’effriter, face à l’agression culturelle dont nous sommes les principaux complices pour ne pas dire les acteurs. Une ouverture vers l’autre mal contrôlée nous conduit, inéluctablement, vers des antivaleurs, avec des habits d’emprunt d’autant plus ridicules qu’ils nous donnent l’image d’individus hybrides, en errance dans un désert culturel accablant. Triste sort que celui d’une culture tant exaltée par nos illustres devanciers tels que Senghor, Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire et Wolé Soyinka.
Par Abdoul Aziz TALL
Conseiller en Management
Dakar le 15 Mars 2007
L'EX-PRÉSIDENT MOHAMED BAZOUM AUDITIONNÉ
Au Niger, le président renversé Mohamed Bazoum a été entendu mercredi matin dans le cadre de l'enquête préliminaire dans sa résidence par un groupe de trois gendarmes, un commandant, un capitaine et un adjudant.
Au Niger, le président renversé Mohamed Bazoum a été entendu mercredi matin dans le cadre de l'enquête préliminaire dans sa résidence par un groupe de trois gendarmes, un commandant, un capitaine et un adjudant. Pour rappel, la Cour d'État avait levé son immunité pour pouvoir le juger pour haute trahison.
C’est en présence de son avocat, le bâtonnier Moussa Coulibaly, que l’ex-président déchu Mohamed Bazoum a été entendu. Une première tentative des gendarmes venus seuls la veille pour l’interroger avait échoué. Mohamed Bazoum avait exigé la présence de sa défense.
De sources proches de sa famille, l’audition a duré près de cinq heures. Le président Bazoum s’est bien défendu face aux nombreuses questions des enquêteurs, ajoute une autre source.
Le 24 juin dernier, après une audience qui a tenu en haleine les Nigériens et après que la défense du président Bazoum a quitté la salle, la Cour d’État avait levé son immunité. Elle a décidé de le poursuivre pour haute trahison et apologie du terrorisme. Un dossier vide, selon plusieurs observateurs.
Depuis treize mois, le président Mohamed Bazoum et son épouse Hadiza sont retenus dans leur résidence officielle à l’intérieur du camp de la garde présidentielle du général Tiani. La Cédéao exige en vain leur libération sans condition.