SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 juin 2025
L'UNESCO RETIRE LE PARC DU NIOKOLO-KOBA DE LA LISTE DU PATRIMOINE MONDIAL EN PÉRIL
Le Comité du patrimoine a notamment reconnu ”les efforts encourageants” déployés par le Sénégal pour améliorer l’état de conservation de ce site naturel.
Dakar, 24 juil (APS) – Le parc national du Niokolo-Kaba a été retiré de la liste du Patrimoine mondial en péril de l’UNESCO, a appris l’APS de source officielle, mercredi.
Le parc national du Niokolo-Kaba, classé en 1981 dans le patrimoine mondial de l’UNESCO pour sa biodiversité unique et ses écosystèmes exceptionnels, avait basculé en 2007 sur la liste du patrimoine mondial en péril.
Ce retrait de la liste du Patrimoine mondial en péril émane d’une réunion du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, l’Agence des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture, tenue mercredi à New Delhi, la capitale de l’Inde.
Dans son communiqué rendu public le même jour, le Comité du patrimoine de l’UNESCO a notamment reconnu ”les efforts encourageants” déployés par le Sénégal pour améliorer l’état de conservation de ce site naturel.
‘’Le Comité du patrimoine mondial a pris la décision de retirer le parc national du Niokolo-Koba de la Liste du patrimoine mondial en péril, tout en appelant l’Etat du Sénégal, à poursuivre ses efforts pour améliorer la conservation de ce site, dans les prochaines années’’, souligne la structure dans le communiqué ayant sanctionné la réunion de New Delhi.
Il salue ainsi les résultats obtenus par le Sénégal et son engagement formel de repenser le développement et l’exploitation de cette aire protégée.
Ce parc national d’une superficie de 913 000 ha, a, ces dernières années, été confronté à une série de menaces portant, entre autres, sur la diminution de la faune, le braconnage, l’exploitation du basalte ainsi que d’autres activités humaines.
‘’Cette situation avait fini de remettre sa valeur universelle exceptionnelle et conduit le comité du patrimoine mondial à l’inscrire sur la liste du patrimoine mondial en péril’’, explique l’UNESCO.
La décision d’inscrire le parc du Niokolo-Kaba sur la liste du patrimoine mondial en péril a permis au Sénégal de définir et de mettre en œuvre un plan d’action ambitieux avec le soutien de l’UNESCO et de la communauté internationale, fait valoir l’agence onusienne.
Elle fait observer que cela s’est traduit au cours des sept dernières années, par une amélioration notable de l’état de conservation du parc national du Niokolo Koba’’.
‘’Le suivi des espèces emblématiques a été considérablement renforcé et des moyens considérables ont été alloués à la surveillance du bien pour lutter contre le braconnage et l’orpaillage illégal, ainsi que pour mieux organiser la transhumance du bétail’’, s’est ainsi réjoui le comité du patrimoine de l’UNESCO..
Il a ainsi salué la mise en place par le Sénégal d’un dispositif de contrôle de la pollution minière avec l’installation d’équipements d’analyse de l’eau et des sols, en plus d’un travail permettant de mieux lutter contre l’espèce invasive dénommée Mimosa pigra..
Située dans une zone abondamment irriguée, le long des rives de la Gambie, les forêts galeries et les savanes du parc national Niokolo-Koba, abritent une faune d’une grande richesse : l’élan de Derby, des chimpanzés, des lions, des léopards, une importante population d’éléphants et de très nombreux oiseaux, reptiles et amphibiens, indique-t-on.
La Liste du patrimoine mondial en péril vise à informer des menaces pesant sur les valeurs mêmes qui ont permis l’inscription d’un bien sur la liste du patrimoine mondial et à mobiliser la communauté internationale pour sa préservation.
Elle ouvre droit à un appui technique et financier renforcé de l’UNESCO.
RECRUDESCENCE DE L'HÉPATITE B ET DU VIH DANS DES UNIVERSITÉS AU SÉNÉGAL
Cette situation préoccupante exige une prise de conscience de la part des étudiants qui devront "veiller à l’usage individuel des récipients pour manger ou pour boire (tasses, assiettes, cuillères...)".
Ils sont en groupes de deux, trois voire cinq étudiants dans le jardin de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Au même moment, d’autres, par contre, ont fait le choix d’être seul pour mieux se concentrer. On est en plein dans la période des préparatifs des examens de fin d’année où les étudiants squattent les zones calmes de l’université pour se consacrer aux révisions.
Ces rassemblements synonyme de solidarité et d’entraide entre étudiants favorisent cependant leur exposition face à plusieurs maladies transmissibles par voie sanguine, par contact direct ou par contact avec des objets souillés par le sang telles que l’hépatite B ou le VIH. Ces deux maladies ont fait d’ailleurs l’objet d’une note de service publiée hier par le Centre Régional des Œuvres Universitaires Sociales de l’Université Alioune Diop de Bambey, relative à la recrudescence de cas de maladies de VIH et de l’hépatite B dans le district sanitaire.
Cette situation préoccupante exige une prise de conscience de la part des étudiants qui devront « veiller à l’usage individuel des récipients pour manger ou pour boire (tasses, assiettes, cuillères…) », nous dit la note.
Difficile pour ceux de l’UCAD qui pensent que ces maladies ne peuvent en aucun cas être prévenus en milieu estudiantin. C’est du moins ce qu’a tenté d’expliquer ce groupe de cinq étudiants en première année de licence en sciences politiques.
« Oui j’ai vu la note hier, mais c’est compliqué », déclare l’un d’entre eux. Moustapha Faye étudiant en première année en sciences politiques à l’Ucad se dit « attristé de voir que les maladies se répandent dans l’université de Bambey. » Pour ce dernier, « ce sont les étudiants qui doivent prendre leur responsabilité et se protéger eux-mêmes parce qu’ils sont majeurs et vaccinés même si cela va être très difficile pour nous de prévenir certaines maladies. »
L’étudiant avec son cahier entre les mains, pense de surcroît qu’une maladie comme le VIH ne devrait pas se répandre dans les universités parce, que dit-il, « au Sénégal, nos valeurs nous interdisent de faire certaines choses même si dans certains cas on ne peut pas y échapper mais on peut se prémunir, se protéger avant de passer à l’acte parce qu’on est des grands donc c’est à nous de prendre notre responsabilité et d’éviter de se partager les objets personnels comme les lames, les rasoirs, etc. »
Son camarade de faculté, Modou Cissé, met en avant la solidarité des étudiants qui pourrait être un frein pour la prévention de ces maladies. « Ce sera très difficile pour nous de se protéger contre ces maladies comme l’Hépatite B surtout au niveau du restaurant où il y a des milliers d’étudiants qui se partagent tous, tasses, cuillères, plats, etc. Il y a aussi la solidarité entre étudiants et c’est en ces moments de solidarité que les maladies se propagent donc je ne pense pas qu’il ait des moyens pour prévenir ces maladies en milieu universitaire », ajoute-t-il.
La période menstruelle chez les filles est aussi des moments où la négligence de certaines filles peut exposer leur prochain par rapport à une contamination rapide. C’est ainsi que l’étudiante Bineta Diouf appelle ses semblables à plus d’hygiène pendant ces périodes. « J’ai eu un peu peur lorsque j’ai appris la nouvelle parce que la vie estudiantine est très complexe parce qu’on est tout le temps en rassemblement soit dans les amphithéâtres, ou dans le campus social parce qu’au niveau des chambres, surtout lorsqu’on est en période de menstruation, il y a parfois la négligence de certaines d’entre nous et ce sera difficile d’identifier une personne porteur d’une maladie et qui ne l’est pas. Donc il faut que nous prenons notre responsabilité dans ces conditions la », a-t-elle déclaré.
Si la prévention de ces maladies doit être de rigueur pour la sécurité des étudiants en milieu universitaire, force est de reconnaître par contre que les coutumes et les traditions de notre société peuvent être considérées comme des blocages par rapport à certaines décisions prises par les étudiants afin de se protéger contre ces maladies dont les modes de transmission sont souvent rapides.
Boubacar Gueye étudiant en sciences politiques le démontre : « lorsque j’ai parcouru la note de service de l’Université Alioune Diop de Bambey, je me suis dit immédiatement qu’avec le mode de vie que nous menons à l’université, ces maladies vont facilement se répandre dans les universités parce que pour l’hépatite B, la mode de transmission est très rapide, donc connaissant la vie estudiantine ce sera très difficile de prévenir cette maladie. Par exemple, au niveau des amphithéâtres, on s’assoit côte à côte, au restaurant c’est pareil, ce sont des files indienne sans fin, nonobstant le partage des mêmes ustensiles qui se passe à l’intérieur du restaurant et l’hygiène n’est pas de rigueur avec la vaisselle, donc il n’y a que Dieu qui peut nous en préserver. »
LES MILITAIRES INVALIDES MENACENT ENCORE DE MANIFESTER
"Nous avons alerté plus d’une fois. Les autorités compétentes ont été saisies mais le problème reste toujours entier. Nous réclamons le paiement de nos indemnités, la revalorisation des pensions, l’accès aux logements sociaux", a déclaré Ousseynou Fall.
Avant son départ, le président Macky Sall avait promis de payer l’intégralité des indemnités dues aux militaires invalides.
Cependant, depuis plusieurs mois, les choses traînent. Las d’attendre, le collectif s’est prononcé afin de rappeler au nouveau régime la promesse de leur prédécesseur.
«Nous avons alerté plus d’une fois. Les autorités compétentes ont été saisies mais le problème reste toujours entier. Nous réclamons le paiement de nos indemnités, la revalorisation des pensions, l’accès aux logements sociaux et la mise en place d’emplois réservés pour les militaires invalides », déclare le 2e vice-président de l’Association des militaires invalides, Ousseynou Fall.
Les militaires invalides pour se faire entendre par les nouvelles autorités compter « manifester mardi prochain avec ou sans autorisation ».
JO PARIS 2024, LE MATCH ISRAËL-MALI PLACÉ SOUS HAUTE SURVEILLANCE
“Ce soir au Parc des Princes, ce sera un millier de policiers qui vont permettre de faire que nous sommes là pour le sport. C’est un match important pour le dispositif de sécurité” a dit Gérald Darmanin.
Le match de football opposant Israël au Mali, ce mercredi soir au Parc des Princes, dans le cadre des JO de Paris 2024, “fait l’objet d’une sécurité, d’un périmètre antiterroriste”, a annoncé le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, dans une interview à BFMTV.
“Ce soir au Parc des Princes, ce sera un millier de policiers qui vont permettre de faire que nous sommes là pour le sport. C’est un match important pour le dispositif de sécurité” a poursuivi le locataire de Beauvau.
Il a également confirmé le déploiement du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) et du RAID, 24/24 heures, pour assurer la protection des athlètes israéliens mais également de l’ensemble de leur délégation.
“L’équipe israélienne est particulièrement protégée (…) la vie géopolitique fait qu’ils sont particulièrement menacés” a poursuivi Gérald Darmanin.
Mardi soir, le président français Emmanuel Macron assurait, de son côté, que les athlètes israéliens “sont les bienvenus” pour ces JO et doivent “pouvoir concourir sous leurs couleurs”.
Ces prises de position interviennent alors que le député LFI (La France Insoumise) Thomas Portes fait l’objet de vives critiques pour avoir affirmé, samedi, que les athlètes israéliens n’étaient pas les bienvenus à Paris au vu de la guerre menée à Gaza.
« Nous sommes à quelques jours d’une échéance internationale qui va se tenir à Paris, qui sont les Jeux olympiques. Et moi, je suis ici pour dire que non, la délégation israélienne n’est pas la bienvenue à Paris. Les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris. Il faut utiliser cette échéance, tous les leviers que nous avons pour créer des mobilisations » avait-il affirmé sous les applaudissements du public, en dénonçant le deux poids deux mesures entre la Russie et Israël.
Dans la foulée, l’OJE (organisation juive européenne), déjà à l’origine de plusieurs plaintes contre des figures de la lutte palestinienne en France, a annoncé une nouvelle plainte à l’encontre de Thomas Portes.
DIOMAYE A REÇU UNE INVITATION DE XI JINPING POUR UNE VISITE D’ÉTAT EN CHINE
Le renforcement de la confiance politique mutuelle entre les deux pays, ainsi que l’intensification des échanges de haut niveau et de la coopération, ont été abordés lors de l’invitation, a assuré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères.
Dakar, 24 juil (APS) – Le président Bassirou Diomaye Faye a reçu des mains du vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Chen Xiaodong, une invitation de son homologue Xi Jinping pour une visite d’Etat en Chine, a annoncé la présidence sénégalaise.
‘’Le président de la République a reçu mardi dans la soirée le vice-ministre chinois, M. Chen Xiaodong, porteur d’une invitation officielle du président Xi Jinping pour se rendre en République populaire de Chine dans le cadre d’une visite officielle’’, rapporte la Présidence dans un message publié sur le réseau social X.
‘’Nous avons eu des discussions sur sa prochaine visite d’Etat en Chine et sur sa co-présidence avec le président Xi Jinping au sommet du forum sur la coopération sino africaine de la confédération sino africaine’’, a confirmé à la télévision publique (RTS), le diplomate chinois au sortir de sa rencontre avec le président Faye.
Le renforcement de la confiance politique mutuelle entre la Chine et le Sénégal, l’intensification des échanges de haut niveau et du renforcement de la coopération pragmatique entre les deux pays, ont été abordés, a assuré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères.
M. Xiaodong a en même temps fait part de la volonté de son pays de travailler à la consolidation de la synergie des stratégies de développement dans le domaine des infrastructures, des affaires régionales et internationales.
lettres d'amérique, Par Rama YADE
L’AFRIQUE ATLANTIQUE : ENTRE MENACES ET OPPORTUNITES
Alors que l'Otan célébrait ses 75 ans autour de questions sécuritaires, une conférence au Maroc plaçait l'Atlantique africain au cœur du développement économique du continent, avec le projet d'unir par des infrastructures les pays sahéliens à l'océan
Au moment où l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) célébrait ses 75 ans à Washington D.C. en présence de 37 chefs d’Etat ou de gouvernement sur fond de bruits de bottes en Ukraine, une conférence s’ouvrait du côté de Dakhla, au Maroc : «Vision d’un Roi, l’Afrique atlantique, pour une région inclusive, intégrée et prospère» par le groupe media Le Matin. Le ton y était moins sécuritaire qu’à Washington et pointait clairement cet Atlantique africain trop souvent négligé dans l’agenda diplomatique, alors que les enjeux y sont gigantesques. On s’y enthousiasmait pour la nouvelle initiative de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, dévoilée en novembre 2023 et dont l’essentiel consiste à offrir un accès à l’Atlantique à quatre «pays frères» sahéliens : le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Les populations de ces pays durement frappés par le terrorisme depuis plus de vingt ans, souffrent également de l’impact des sanctions. La mise à disposition des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires devrait leur offrir des perspectives économiques nouvelles. Bien sûr, il faudra aller dans les détails, redoutables comme la définition des priorités stratégiques, l’intégration de projets déjà en cours comme le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, la Grande Muraille Verte, l’harmonisation des mécanismes de gouvernance maritime et bien sûr, la question des financements pour soutenir la modernisation des infrastructures.
C’est pour cela que l’initiative atlantique marocaine est à la fois un plan de développement et un plan de paix.
On se souvient de l’avertissement de Macky Sall, ancien Président du Sénégal, qui sait ce qu’il coûte de protéger la frontière sénégalaise des incursions terroristes : «Leur objectif, avait-il dit dans un entretien sur Rfi le 23 février 2021, est d’atteindre l’atlantique.» C’est le vieux projet terroriste, de la mer Rouge à l’Atlantique. Et pour cause : l’Atlantique est un espace stratégique de piraterie où, avec les 4000 bateaux qui passent chaque jour, la connexion se fait avec les réseaux sud-américains de trafic de drogue, indispensables pour s’enrichir et équiper leurs troupes. Dès lors, il ne faut pas s’étonner des attaques sur la côte du Golfe de Guinée, au Togo ou en Côte d’Ivoire. L’Atlantique, il faut donc y arriver avant eux.
Au-delà de la géographie, il y a aussi l’histoire et ses leçons. Les Africains de l’intérieur ne peuvent s’en sortir sans accès à l’Atlantique. Ils connaissent le prix de l’océan. En témoigne l’histoire de l’Empire toucouleur de El Hadj Omar et de l’Empire Wassoulou de Samori. Les deux héros africains du XIXème siècle, face à l’inéluctable avancée de la conquête coloniale européenne, auront tout fait pour «capter, avant qu’il ne fût trop tard, l’initiative politique et la conserver entre des mains africaines», selon les mots de l’historien Joseph KiZerbo dans son Histoire générale de l’Afrique (Hatier, 1972). Asphyxiés, ils auront cherché désespérément à dépasser la continentalité de leurs territoires par une ouverture sur l’océan. Ils avaient compris que l’Atlantique était leur seul salut. El Hadj Omar Tall dont l’empire couvrait une partie des territoires actuels du Sénégal, de la Guinée, la Mauritanie et du Mali, et qui avait pour ambition de libérer les opprimés de la tutelle de l’aristocratie et de la traite négrière tout en unifiant le Soudan d’alors, va se heurter dans sa progression aux troupes de Faidherbe avant d’échouer à Matam et de disparaitre dans les falaises de Bandiagara en 1869. Son fils et successeur à la tête de l’empire, Ahmadou, échouera pour les mêmes raisons : en refusant l’alliance offerte par Samori, fondateur de l’Empire Wassoulou, un autre espace enclavé couvrant une partie des territoires actuels de la Guinée, du Mali et le nord de la Côte d’Ivoire, il précipite sa défaite. Seul face aux Français à partir de 1880, Samori, malgré sa ténacité, illustrée par la bataille de Woyo-Wayankô, le 2 avril 1882, est pourchassé alors qu’il n’aura de cesse de se diriger vers la côte jusqu’à sa capture le 29 septembre 1898 par le commandant Gouraud et son exil final au Gabon.
L’échec de ces héros ouvrira la voie à la colonisation. L’importance stratégique de l’Atlantique telle qu’enseignée par l’histoire demeure.
L’Atlantique, c’est toujours le deuxième des cinq océans en taille, après le Pacifique. Elle couvre 17% de la surface de la terre et un quart de l’espace maritime mondial. Plus d’une centaine de pays sur trois continents bordent l’océan, et parmi lesquels la première puissance mondiale (les Etats-Unis), d’autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (dont le Royaume-Uni et la France), des puissances latino-américaines (comme l’Argentine et le Brésil). Du côté africain, l’Atlantique abrite 23 nations côtières, du Maroc à l’Afrique du Sud en passant par le Sénégal, pointe la plus occidentale du continent africain, le tout constituant 46% de la population du continent, 55% de son produit intérieur brut et 57% de son commerce. La zone contient également une grande quantité de ressources naturelles dont le pétrole. D’espace à civilisation atlantique, comme a fini par le devenir l’Otan dont les pays membres sont unis par un sentiment de solidarité militaire, il y a tout de même un monde. C’est pourtant le défi que doivent relever les pays de l’Atlantique africain.
Aujourd’hui comme hier autour de l’Atlantique, les enjeux sont autant des menaces que d’opportunités. La maritimité demeure en effet une affirmation de puissance comme en atteste la violence des zones de tension où se jouent les questions de souveraineté maritime, comme entre le Nigeria et le Cameroun au sujet de la presqu’île de Bakassi jusqu’en 2008, entre le Ghana et la Côte d’Ivoire jusqu’en 2017, le Sénégal et la Guinée-Bissau jusqu’en 1995 ou encore entre le Gabon et la Guinée équatoriale au sujet de l’île de Mbanie. Cette lutte d’influence se joue essentiellement autour du contrôle des zones exclusives maritimes, des détroits, des caps et des canaux, entre Etats qui rivalisent pour l’exploitation de gisements énergétiques. Le droit de la mer, issu de la Convention des Nations unies de Montego Bay sur le droit de la mer de 1982, ne suffisant pas toujours pour les abriter, c’est un espace stratégique qui n’échappe pas à la militarisation par les Etats désireux d’y étendre leur souveraineté.
Pour un pays comme le Sénégal, les pratiques de pêche illégale qui épuisent les stocks halieutiques sont le principal défi. Le règlement de cette question, cruciale pour les 600 000 Sénégalais qui vivent de la pêche, est d’ailleurs l’un des principaux engagements du Président Diomaye Faye pour renégocier les accords et sanctionner les chalutiers étrangers, notamment chinois et turcs, qui, sous pavillon sénégalais, cherchent à échapper à la réglementation. Selon le rapport 2022 de l’Environmental Justice Foundation, «la flotte chinoise de haute mer -de loin la plus grande au monde, capture environ 2,35 millions de tonnes de fruits de mer chaque année -selon certaines estimations, environ la moitié du total des captures en eaux lointaines de la Chine- évaluées à plus de 5 milliards de dollars»
Les zones indépendantes, considérées comme un «bien commun», apparaissent également comme le foyer d’une nouvelle mobilisation à travers la sauvegarde de la biodiversité. Ainsi, c’est après deux décennies de négociations qu’a été adopté le 19 juin 2023 l’accord «historique» sur la protection de la biodiversité marine au-delà des zones de juridiction nationale par la Conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine.
Conscientes de ces atouts, les institutions africaines ont élaboré un cadre d’action autour de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, de la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 et la Charte africaine sur la sûreté, la sécurité maritime et le développement, proclamé «2015-2025, Décennie des mers et des océans d’Afrique» et décidé que le 25 juillet serait désormais «Journée africaine des mers et des océans». C’est que les enjeux autour de l’économie bleue sont capitaux en Afrique alors que la transition énergétique maritime, la révolution portuaire et les transports maritimes, les activités halieutiques et énergétiques avec de nombreuses découvertes (notamment au Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana) et les câbles sous-marins bouleversent les économies africaines maritimes de manière spectaculaire. La gouvernance de l’océan est un défi majeur qui reste encore à relever pour les Etats africains au moment où la première puissance navale du monde, les Etats-Unis, viennent de lancer, le 18 septembre 2023 à l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies, un nouveau Partenariat pour la coopération atlantique. Près de la moitié (15) des 32 pays atlantiques membres de ce Partenariat sont africains au moment de son lancement : Angola, Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Guinée équatoriale, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Mauritanie, Maroc, Nigeria, République du Congo, Sénégal, Togo. Ce Partenariat pour la coopération atlantique ne doit cependant pas être un simple instrument au service de la rivalité entre les grandes puissances. Il peut soutenir les Etats africains qui sont à la tâche pour maximiser la coopération portuaire, le déploiement des ports intelligents, les leviers touristiques, au moment où le continent lance la plus grande zone de libre-échange au monde. Sur le plan politique, l’Atlantique africain, ce sont 20% des voix à l’Onu, mais sans coordination entre ces pays côtiers, l’Atlantique africain est un lion sans dents.
Là encore, l’histoire nous enseigne que l’Atlantique n’a pas toujours été une promesse
Nous qui avons grandi sur la corniche sénégalaise, l’Atlantique et sa belle côte ont d’abord été des espaces de jeux pour les enfants insouciants que nous étions, un marché pour nos mamans qui venaient s’approvisionner en poissons, un espace professionnel pour nos familles issues de générations de pêcheurs. En arrière-fond, toujours l’île de Gorée pour nous rappeler que l’Atlantique a englouti bien des nôtres, épicentre d’une traite qui a déshumanisé l’Afrique pendant cinq siècles. Pour faire communauté, l’Atlantique doit devenir un espace de coopération mémorielle, avec les diasporas du Brésil aux Caraïbes au premier plan, et pourquoi pas entre musées côtiers porteurs de cette mémoire, du Musée des civilisations noires de Dakar au nouveau Musée international afro-américain de Charleston (Etats-Unis), au Mémorial à l’abolition de l’esclavage de Nantes (France). Alors que demain, 25 juillet, la communauté internationale célèbre la «Journée africaine des mers et des océans», tout, de l’histoire à la géographie, rappelle la centralité de l’Atlantique.
Rama Yade est Senior Director, Africa Center Atlantic Council.
LES ENTREPRISES RUSSES ET CHINOISES A L’ASSAUT DU MARCHE AFRICAIN
Très discrètes, les sociétés russes et chinoises apparaissent particulièrement actives en Afrique. C’est ce que révèle la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) dans son dernier rapport publié en juin 2024.
“Entreprises de services de sécurité et de défense russes et chinoises en Afrique : deux modèles concurrents ?” Tel est l’intitulé du rapport de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) qui a étudié leur expansion dans le continent et les risques que cela présente.
Très discrètes, les sociétés russes et chinoises apparaissent particulièrement actives en Afrique. C’est ce que révèle la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) dans son dernier rapport publié en juin 2024. Selon elle, l’expansion des entreprises de services de sécurité et de défense chinoises (ESSD) en Afrique est principalement venue répondre à une volonté de sécurisation des ressortissants, dont le nombre sur le continent est estimé à plus d’un million, et des intérêts économiques de la Chine, premier partenaire commercial de l’Afrique, avec un volume d’échanges s’élevant à 282 milliards de dollars en 2022.
Quant aux ESSD russes, dit-elle, le marché africain a jusqu’à présent été dominé par le groupe paramilitaire Wagner qui s’est imposé comme le principal outil d’expansion de l’influence russe, en assurant notamment la sécurité de certains régimes, comme en Centrafrique ou au Mali, et “en participant à des campagnes de manipulation de l’information”.
Revenant sur les sociétés chinoises, la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) indique que les statistiques de la China Security Association (CSA) révèlent que sur les dizaines de milliers de sociétés du secteur, seules 57 entreprises étaient actives à l’étranger en 2021. Au total, note-t-on dans le rapport, les sociétés chinoises auraient envoyé à l’étranger près de 2 000 personnels de sécurité et utilisé près de 37 000 employés locaux pour un chiffre d’affaires estimé à près de 320 millions d’euros. Les plus importantes d’entre elles incluent Frontier Services Group (FSG), HuaXin ZhongAn Security Group (HXZA), Shandong Huawei Security Group ou encore China Overseas Security Group (COSG).
Toujours, selon le rapport, en l’espace de dix ans, plusieurs dizaines d’ESSD ont été déployées en Afrique, en plus de celles déjà établies localement par des Chinois. Plus précisément, note-ton, les recherches effectuées par la FRS montrent que plus de 20 ESSD de premier plan en Chine sont désormais actives dans près de trente pays africains.
La Fondation pour la recherche stratégique (FRS) soutient en outre que les évolutions du modèle de sécurité privée aux caractéristiques chinoises ne doivent pas, pour autant, masquer des défaillances chroniques. “Si l’industrie chinoise de la sécurité dispose en apparence d’une main-d'œuvre énorme, l’offre de personnel apte à opérer à l’étranger est insuffisante. La majorité des employés ne disposent pas des compétences linguistiques ou techniques requises. Leur formation aux armes à feu est perçue comme inadéquate et ils manquent généralement d’expérience en matière de combat, de négociation ou de gestion de crise. Ils peinent également dans le domaine du renseignement et de l’anticipation, et tendent à trop s’appuyer sur les informations obtenues en sources ouvertes”, relève l’étude de la FRS qui ajoute que les sociétés de sécurité chinoises peinent à rivaliser avec leurs homologues occidentales comme G4S, Control Risks ou International SOS, sur l’offre proposée et sur la qualité des services.
LE MODELE RUSSE EST EN PLEINE RECONFIGURATION
Par ailleurs, le rapport a également mis l’accent sur l’engagement russe en Afrique qui a connu une forte croissance. Selon la Fondation pour la recherche stratégique, Moscou a développé une “stratégie partenariale clientéliste et opportuniste”, venant servir ses objectifs de politique étrangère et ses intérêts de puissance. Offrant des accords de défense et services de sécurité sans contrepartie sur le plan de la gouvernance et des droits humains, souligne-t-il, la Russie a réussi à séduire de nombreux États africains souhaitant diversifier leurs partenariats, voire s’éloigner des États occidentaux. “Si de nombreuses ESSD russes semblent peu visibles en Afrique, c’est aussi parce qu’elles ont été éclipsées par Wagner, qui a réussi à développer une forte influence sur le continent”, a fait savoir la FRS.
Toutefois, elle estime que le modèle russe est en reconfiguration depuis fin 2023 avec le lancement de Africa Corps.“Corps expéditionnaire vise à mener des opérations militaires à grande échelle sur le continent africain pour soutenir les pays cherchant à se débarrasser enfin de la dépendance néocoloniale, à nettoyer la présence occidentale et à acquérir la pleine souveraineté’’, soutient la Fondation pour la recherche stratégique qui cite Igor Ko-rotchenko, ancien colonel et rédacteur en chef de la revue russe Natsionalnaïa oborona (« défense nationale ».
Selon la FRS, la stratégie d’implantation d’Africa Corps indique une continuité dans la politique étrangère russe et le maintien des priorités stratégiques. Avec Africa Corps, dit-elle, Moscou mise sur le même type de pays partenaires et poursuit les mêmes objectifs géostratégiques.“ La stratégie d’implantation d’Africa Corps présente des similitudes avec celle de Wagner et permet de dégager les critères suivants généralement observés dans les années ou mois précédant l’implantation d’une ESSD russe : Rapprochement diplomatique avec un pays en proie à une instabilité intérieure et dirigé par un régime militaire/autoritaire cherchant à assurer sa survie ; Conclusion d’accords miniers et d’accords de coopération de défense ; Campagne d’influence politique et de désinformation pro-russe ; Arrivée d’avions russes sur le territoire avec matériel et/ou personnel”, lit-on dans le document établi par la FRS et dont “L’AS” détient une copie.
PLUS DE 1 000 BATIMENTS ET EDIFICES PUBLICS DONT 600 A DAKAR MENACENT DE S’EFFONDRER
Mauvaise qualité de construction des infrastructures, Le laboratoire national de référence des bâtiments et des travaux publics (LNR-BTP) a tenu un atelier sur le nouveau référentiel du fer à béton et autres produits utilisés dans les BTP.
Le laboratoire national de référence des bâtiments et des travaux publics (LNR-BTP) a tenu un atelier sur le nouveau référentiel du fer à béton et autres produits utilisés dans les BTP. Le ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens, El Malick Ndiaye qui présidait la rencontre, en a profité pour faire le point sur la qualité des infrastructures au Sénégal. Il révèle que plus de 1 000 bâtiments dont 600 à Dakar menacent de s'effondrer.
C'est au total 1 446 dont 627 bâtiments ou édifices publics dans la région de Dakar qui risquent de s'effondrer. La révélation est du ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye. Il s'exprimait ainsi lors de l’atelier de lancement d'un référentiel d'homologation des laboratoires qui vont désormais certifier les produits à utiliser dans les BTP. Il souligne, en effet, que ce risque d’effondrement est dû entre autres au non-respect des normes minimales de construction, la mauvaise qualité des infrastructures, des bâtiments et des matériaux de construction.
«C'est pourquoi il est nécessaire pour nous, à travers le LNR-BTP, de lancer un référentiel d'homologation des laboratoires qui vont désormais certifier les produits de construction, que ça soit ceux qui sont importés ou la fabrication locale. Et à partir de ce moment, nous ne tolérerons plus l'importation de produits qui ne remplissent pas les critères de qualité, notamment la longueur, le diamètre entre autres. Mais aussi, nous allons faire pareil de la fabrication locale pour nous assurer que désormais, dans les constructions, les travaux publics, nous avons des produits de qualité parce qu'il y va de la vie des Sénégalais », affirme le ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens. Il reste ainsi convaincu que le Sénégal peut relever le défi avec l’implication de tous les acteurs.
« On a beaucoup de projets et de programmes en cours ou bien à venir comme les 300 000 logements entre autres. Il faut dès à présent nous assurer que la qualité sera au rendez-vous ainsi que le respect des normes», rassure El Malick Ndiaye. Il invite ainsi tous les acteurs à s'orienter vers cette démarche qualité en allant voir les laboratoires agréés par le LNR-BTP pour être sûr qu'ils seront en droite ligne avec l'objectif et la vision du chef de l'État sur ce domaine des bâtiments et travaux publics.
«Notre objectif est aussi d'utiliser le maximum possible le matériel local parce que nous sommes pour une industrialisation de notre pays et d'avoir une maîtrise globale de la qualité mais aussi des prix pour la création d'emplois et la valeur ajoutée. C'est une chaîne de valeur. Ce qu'il faut noter, c'est que la fabrication locale ne peut pas satisfaire la demande. Donc, l'importation va se poursuivre. Mais le plus important, c'est le contrôle de qualité qui sera de rigueur à partir de maintenant », affirme le ministre El Malick Ndiaye.
17 LABORATOIRES AGREES PAR LE LNR-BTP
Pour sa part, le Directeur général du LNR -BTP, Pr Chérif Baldé, s’est réjoui des progrès réalisés dans le cadre du contrôle des travaux publics. Il renseigne d'ailleurs que 17 laboratoires ont été agréés. « Le rôle des laboratoires sera justement de faire les études de sol par exemple. Aujourd'hui ces laboratoires agréés ont prouvé qu'ils ont les capacités techniques, le personnel qu'il faut, les outils et les équipements qu'il faut pour faire leur travail convenablement. C'est pourquoi ils ont été agréés. Si aujourd'hui vous construisez, vous êtes obligés de recourir à des études de sol. Et pour faire ces études de sol, vous devez engager un laboratoire agréé par le LNR-BTP », affirme le Directeur général du LNR-BTP, Pr Cherif Baldé.
Une élève exclue pour tricherie avec un téléphone
Une candidate au Brevet de fin d'études moyennes (Bfem) a été surprise en train de tricher avec son téléphone portable lors des épreuves d'histoire et de géographie. Élève aux cours privés Tawfex de Kabatoki, un quartier de la périphérie de Kaolack, elle a été renvoyée par le président du jury 1 du centre d'examen de Sibassor dans le département de Kaolack. Les faits se sont déroulés lors de la première journée des épreuves du Bfem 2024. Malgré les campagnes de sensibilisation et de mise en garde des autorités éducatives, certains candidats continuent d'amener des appareils numériques dans les centres.
Lat Diop auditionné à la Brigade de recherches de Keur Massar
Suite mais pas fin du feuilleton des dirigeants de Guédiawaye football club (Gfc). Et cette fois-ci, c'est le procureur de la République qui s'est autosaisi pour l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les révélations fracassantes faites par un dirigeant du club, Ibou Dieng, contre son président Lat Diop qu'il accuse d’avoir voulu lui confier de l'argent d'un montant d’un milliard lors des émeutes de mars 2021. Il jette ainsi le discrédit sur l'ex Directeur général de la Lonase. Ce qui a poussé le procureur à ouvrir une enquête qui a abouti à la convocation d’Ibou Dieng et son audition vendredi à la Brigade de recherches de la Gendarmerie de Keur Massar. Hier, c'était le tour de Lat Diop d'être convoqué par cette même Brigade pour donner sa version sur les accusations. Toutefois, Lat Diop dédramatise cette affaire. A sa sortie des locaux de la gendarmerie, il a déclaré qu’il a été convoqué par la gendarmerie à propos d'une vidéo où on l’accuse de détenir des milliards. « Je ne suis mêlé ni de près ni de loin à cette histoire formulée par une personne mal intentionnée. J'ai apporté des éclaircissements et je suis tranquillement chez moi aux côtés de ma famille », a-t-il déclaré.
Des contentieux en arbitrage à GTA
Selon l’actuel patron de Petrosen qui s’exprimait hier, lors d’un dialogue avec les députés initié par le Forum Civil, actuellement, Bp et Kosmos, dans le cadre du projet GTA, ont un contentieux qui est en arbitrage. Dans le contrat signé entre Kosmos et Bp avec les Etats sénégalais et mauritanien, BP, à travers sa filiale, s’est engagée en exclusivité à revendre le gaz dans le monde à un prix déterminé. Mais, entretemps, le prix du gaz a connu une hausse et Kosmos a voulu renégocier le contrat mais BP a refusé. Dans ce même projet GTA, fait savoir Alioune Guèye, BP est en arbitrage avec un contractant qu’il avait engagé pour un service que le contractant devait lui fournir. A cause du retard subi, BP a demandé, selon lui, des dommages.
800 milliards de dettes de Petrosen
Petrosen, faute de moyens pour engager le développement des gisements Sangomar et GTA, a contracté une dette. Dans le projet Sangomar, Woodside a prêté 450 millions de dollars à Petrosen, soit 260 milliards de Fcfa. Dans le cadre du projet GTA, Petrosen a contracté une dette auprès de BP et Kosmos. Au total, au 31 décembre 2022, Petrosen devait aux majors 600 milliards de FCFA. Actuellement, Petrosen leur doit 800 milliards de Fcfa avec un intérêt de 6,5%. A partir de 2025 et 2026, le taux d’intérêt devrait s’établir, selon le DG de Petrosen, à 7% et ensuite 8%.
Un audit des coûts à Sangomar et à GTA
LA Petrosen a engagé un cabinet pour faire l’audit des coûts dans le projet Sangomar et Grand Tortue Ahmeyim. Mais déjà, le Directeur général de la boîte dit constater un gonflement de coûts, des irrégularités et des dépenses injustifiées.
Le First gaz attendu dans les prochaines semaines
Dans quelques semaines, le Sénégal va avoir son first gaz au niveau du projet Grand Tortue Ahmeyim à Saint-Louis, à cheval entre le Sénégal et la Mauritanie. L’annonce a été faite hier par le Directeur général de la Petrosen en marge d’un dialogue entre les députés et la Petrosen Holdings. Ce qui fera du Sénégal ? qui est déjà dans le cercle des producteurs de pétrole, un pays producteur de gaz.
Les conclusions de la révision du Règlement intérieur de l’Assemblée
Le président de l'Assemblée nationale va recevoir aujourd’hui les conclusions du groupe de travail pour la réactualisation du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. En effet, suite à plusieurs réunions tenues entre les présidents des Groupes parlementaires, et sur instruction du président de l'Assemblée nationale, un groupe de travail pour la réactualisation du Règlement intérieur a été mis sur pied. Il est composé des représentants des trois Groupes et du représentant des non-inscrits, assistés par l'administration de l'Assemblée nationale. Le groupe s'est réuni les 22 et 23 juillet 2024, renseigne un communiqué.
La CDC s’engage dans la construction de logements sociaux
La Direction générale de la Caisse des Dépôts et Consignations s’engage à mettre en œuvre tous les moyens à sa disposition pour accompagner l’Etat dans sa ferme volonté de doter le maximum de sénégalais de logements décents, accessibles et de qualité. Dans un communiqué parvenu à «L’As », le Directeur général Fadilou Keita promet que la CDC mettra à contribution son laboratoire d’analyses de matériaux de construction, ses filiales, notamment celles qui exercent dans le secteur de l’immobilier et des BTP, mais aussi ses partenaires techniques et financiers. Dans le même sens, une démarche ciblée sera entreprise en direction des coopératives d’habitat, des développeurs privés et leurs structures faîtières. D’après la même source, une attention particulière sera portée aux préoccupations de la diaspora tout en assurant une bonne répartition spatiale des interventions en étroite collaboration avec les Collectivités territoriales. Ainsi pour une meilleure articulation de son intervention, renseigne M. Keita, la CDC s’engage à développer des synergies avec l’ensemble des acteurs : les collectivités territoriales, la Délégation générale à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU), la SN HLM, la SICAP, les ministères concernés, les concessionnaires de service public et tout autre acteur intéressé.
3 enfants retrouvés morts dans un véhicule
En partant rendre visite quotidiennement à leur tante au quartier Santhiaba de la commune de Thiaroye sur mer, Baye Daouda Diop, Mamadou Mar et Maimouna Niang ne savaient pas qu’ils avaient rendez-vous avec la mort. Selon les témoignages, les trois enfants qui vivent dans une même concession sont sortis ensemble pour se rendre au domicile de leur tante. Mais après plusieurs heures d’absence, les parents des victimes vont entreprendre des recherches pour les retrouver. C’est un vigile qui effectuait une ronde dans les parages qui a retrouvé les enfants morts dans un véhicule. La nouvelle a ameuté les habitants du village de Thiaroye sur mer. Les sapeurs-pompiers et les gendarmes de la Brigade de Thiaroye ont été alertés. Ces derniers ont effectué une réquisition pour l'évacuation des dépouilles dans une structure sanitaire pour les besoins de l'autopsie suite à l'enquête ouverte par les pandores de Thiaroye. Pour le moment, c'est l'émoi et la consternation à Thiaroye sur mer. Acteur de développement dans la localité, Mamadou Singane Fall, les résultats de l'autopsie sont attendus aujourd’hui. Cette découverte a servi aussi de tribune aux populations pour réclamer l'érection d'un poste avancé de gendarmerie, vu l'enclavement de leur commune par la route nationale 1.
Séminaire préparatoire des états généraux des transports
Le séminaire préparatoire des états généraux des transports publics a été clôturé hier par le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et Aériens, El Malick Ndiaye. Le ministre a souligné que les principales recommandations issues des états généraux seront appliquées afin de trouver des solutions aux différents problèmes que traverse le secteur des transports. A noter que plus de 100 personnes, dont des directeurs de société relevant du département ministériel, des experts et des universitaires, ont pris part à cette rencontre de quatre jours.
Guy Marius Sagna secoue le Parlement de la Cedeao
Les déclarations fracassantes du député Guy Marius Sagna ont fini par choquer le bureau du Parlement de la Cedeao. Sans citer nommément le parlementaire sénégalais, le Bureau a exprimé sa profonde préoccupation et sa désapprobation face aux dérives verbales d'un de nos collègues observées au cours de la session à l'égard des chefs d'État et de Gouvernement des États membres de la Cedeao et de certains membres du bureau du Parlement. Le bureau précise, toutefois, que les députés sont libres d'exprimer leurs différents points de vue et de faire part de leurs opinions divergentes, à condition que ces points de vue soient guidés par les valeurs de respect, de courtoisie et de coopération qui sous-tendent l’organisation régionale. Selon un communiqué reçu à «L’As », le bureau reconnaît et apprécie les efforts des pères fondateurs, qui ont longtemps travaillé à renforcer notre intégration et notre unité afin de promouvoir la paix, la stabilité et le développement économique dans notre région.
La dame M. Seck filme son ami lors d’une fellation….
La dame M. Seck ne va plus s’aventurer à extorquer de l’argent aux gens. Elle filme C. Thioub à son insu après une fellation et lui réclame 300 mille francs pour la suppression de la vidéo. En effet, C. Thioub fréquentait la coiffeuse M. Seck. C’est ainsi qu’il a adhéré à une tontine que cette dernière avait organisée. À quelques jours de la Tabaski, le sieur Thioub s’est rendu chez la jeune dame à une heure du matin pour récupérer son argent. Il lui propose 20 000 francs pour obtenir une relation sexuelle. Une proposition que M. Seck a rejetée. Toutefois, elle a accepté de faire une fellation à l’homme marié jusqu’à éjaculation. Elle l’a filmé à son insu. Avant de lui envoyer la vidéo et lui réclamer 300 000 francs. Mais la victime n’a pas cédé au chantage. Il a poursuivi M. Seck en justice. Elle a été attraite hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar pour extorsion de fonds et collecte illicite de données à caractère personnel et de détention d’images contraires aux bonnes mœurs. La prévenue a nié le premier délit. « J'ai pris la vidéo pour contraindre la partie civile à cesser de me harceler. Je ne lui ai jamais réclamé de l’argent contre la suppression de la vidéo », dit-elle. Le plaignant a soutenu le contraire avant de se désister de sa constitution de partie civile. Le parquet a requis trois mois ferme. La défense a plaidé une application bienveillante de la loi. Après avoir disqualifié le délit d’extorsion de fonds en tentative d’extorsion de fonds, le juge a condamné M. Seck à deux ans avec sursis.
JACKPOT GAZIER HYPOTHÉQUÉ
Sangomar, GTA, Yakaar... des gisements prometteurs mais une facture salée pour l'État. Rattraper le coup en renégociant les contrats léonins : l'équation que doivent résoudre les autorités pour bénéficier pleinement du pactole souterrain
Le Sénégal, dans le cadre de l’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières, a joué et a perdu en retombées financières pour s’être retrouvé avec des coûts d’investissements exorbitants qui plombent tous les espoirs. D’où la pertinence d’aller à la négociation desdits contrats signés par le régime sortant pour se donner une bouffée d’oxygène, la dette et la charge d’intérêt de celle-ci ayant franchi les 1000 milliards de francs CFA. Ces informations ont été livrées hier, mardi 23 juillet 2024, lors d’une rencontre d’échanges entre des parlementaires et la société Petrosen holding sur la transparence et la recevabilité des projets pétro-gaziers du Sénégal.
Le potentiel gazier combiné de Sangomar, du gisement de Yakaar Téranga et du champ gazier Grand Tortue Ahmeyin, soit plus de 1000 milliards de m3, tout comme celui du pétrole à Sangomar en exploitation depuis le 11 juin dernier, est énorme. Donc, une aubaine pour le Sénégal. Mais les coûts de la dette du Sénégal en termes d’apport d’investissements pour l’exploitation du projet Sangomar et du champ gazier Gta sont exorbitants. Et si des négociations ne sont pas engagées, le Sénégal se retrouvera sans aucun doute avec des miettes. Fort heureusement, des audits ont été réalisés et il se révèle que les coûts sont « abusifs».
Pour s’en convaincre, le montant emprunté par l’État du Sénégal à la compagnie australienne Woodside Energy dans le cadre de son apport d’investissement pour l’exploitation du champ de Sangomar est de l’ordre de « 450 millions de dollars, soit 260 milliards de francs CFA et pour Gta 600 milliards de francs CFA en date du 31 décembre 2022 ». Et, à ce jour, ce montant tourne autour de 800 milliards de francs CFA », a révélé hier, mardi, à Dakar, le tout nouveau directeur général de Petrosen Holding, Alioune Guèye, lors d’une rencontre d’échanges entre des parlementaires et la société Petrosen holding sur la transparence et la recevabilité des projets pétro-gaziers du Sénégal. À cela, s’ajoute la charge de la dette couvrant la période 2014-2021, estimée entre 7 et 8 %, soit respectivement 56 milliards et 64 milliards.
Pire encore, ces compagnies ont déjà encaissé sans avoir payé la moindre taxe ou impôt. Tout cela justifie amplement « l’opportunité de renégocier lesdits contrats », a expliqué le Dg de Petrosen Holding, confirmant la volonté du Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye et de son Premier ministre, Ousmane Sonko, de revoir les contrats. Toujours, au registre de cette dette, le Dg Alioune Guèye pense que ceci était évitable parce que, dira-t-il, pour ce qui est du projet de Sangomar, le coût d’exploitation se chiffre entre 5 et 6 millions de dollars, soit 3 et 4 mille milliards de francs CFA. Un montant bien facile à lever sur le marché financier, si et seulement si les gouvernants d’alors avaient pensé hypothéquer ses nombreux blocs pétroliers et gaziers pour lever des fonds nécessaires. À l’en croire, c’est ce même procédé que les compagnies ont utilisé pour lever des fonds et se tirer d’affaires sans le moindre effort.
L’inévitable renégociation des contrats
Convaincu que l’État du Sénégal peut bel et bien espérer y tirer un gain, le DG Alioune Guèye dira que le Sénégal a du béton pour demander la renégociation. Dans de nombreuses situations, ces compagnies pétrolières et gazières ont affirmé avoir engagé des dépenses qu’elles ne peuvent justifier, parce qu’incapables de poser sur la table le document attestant l’effectivité de telle ou telle autre dépense déclarée. Alors, suffisant pour l’actuel DG de Petrosen Holding de dire que l’État du Sénégal peut légitimement peser sur la balance pour exiger la renégociation des contrats. Thierno Seydou Ly, directeur général de Petrosen E&P, une filiale de Petrosen Holding, confortant son supérieur hiérarchique, botte en touche l’idée selon laquelle, à l’état actuel, il n’est pas possible de renégocier les contrats. À ce propos, il laisse entendre que tout contrat est susceptible d’être renégocié si une partie des contractants se sent lésée ou est dans l’incapacité d’honorer ses engagements. Argumentant, il met en exergue le différend financier majeur entre British Petroleum (BP) et McDermott International, une entreprise américaine spécialisée dans l'ingénierie des constructions sous-marines, autour du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim, situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Ce qui lui fera dire que c’est très normal que des situations du genre se posent, que l’une des parties décide de poser le débat pour rentrer dans ses droits. À ce sujet, certes, dans le cadre du projet GTA, la Mauritanie a bien négocié parce qu’elle a un droit de véto. Autrement dit, elle peut s’opposer lorsque ça ne l’arrange pas. Ce qui, malheureusement, n’est pas le cas pour le Sénégal, parce que le Sénégal a mal négocié. Mais il n’y a pas péril en la demeure. D’où l’intérêt d’aller aux négociations ou aux enragements selon les termes appropriés et convenus. Ce qui amènera le DG Alioune Guèye à dire que l’État du Sénégal a tout intérêt à négocier. Faute de quoi, il ne profitera pas de ses ressources. Un débat interactif qui a éclairé la lanterne des parlementaires qui n’ont pas manqué de fustiger ce manque de patriotisme de ceux-là qui ont négocié ces contrats.
Dans la même lancée, la députée Sokhna Ba a demandé au DG de Petrosen Holding de faire passer lesdits contrats à l’Assemblée nationale pour une meilleure compréhension. Pour s’en convaincre, dira-elle : « Si ces contrats avaient fait l’objet de discussions, certainement on n’en serait pas là ».