Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
12 août 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
par Roseline Tekeu

EN AFRIQUE, LIRE DOIT ÊTRE LA NORME ET NON L'EXCEPTION

Les sociétés riches mettent sur un piédestal le droit au savoir pour tous. Elles reconnaissent qu’un bon citoyen, c’est un citoyen éduqué, un citoyen qui sait lire et écrire

Le Monde Afrique  |   Roseline Tekeu  |   Publication 05/08/2019

En Afrique subsaharienne, lire est un luxe. Sinon, comment expliquer que 92 % des enfants qui achèvent leur cycle primaire ne savent pas vraiment lire et écrire ? Pour avoir passé ma jeunesse dans la ville de Douala, au Cameroun, cet état de fait est loin de me surprendre. En effet, ma génération n’a bénéficié d’aucune bibliothèque publique. Seule l’Alliance française nous permettait d’assouvir notre passion pour la lecture. Mais un abonnement payant, sans commune mesure avec le niveau de vie des populations, éloignait de nombreux jeunes. Quant aux librairies, elles représentaient un maigre lot de consolation, du fait des prix exorbitants des livres. Bref, rien n’était fait pour vulgariser le livre, alors que plus on lit, plus on améliore son expression et sa compréhension.

Comme l’illustrent les exemples de Singapour et de la Corée du Sud, l’école joue un rôle efficace dans les stratégies de sortie de la pauvreté. Malheureusement, dans nos pays, beaucoup de jeunes sortent du système éducatif sans vraiment savoir bien lire et écrire. Inadaptation des formations (dont celle des enseignants), programmes d’enseignement extrêmement ambitieux, non-participation des parents… Les causes sont multiples et variées. Il en résulte un cercle vicieux tout à fait désastreux de pauvreté éducative qui produit une pauvreté économique, culturelle et sociale produisant de nouveaux laissés-pour-compte du système éducatif.

Sans se lancer dans des changements ambitieux du programme d’enseignement, principale caractéristique des réformes qui ont échoué au cours des précédentes décennies, pourquoi ne pas commencer en réfléchissant à des approches innovantes pour donner le goût de la lecture aux enfants ? Il est impératif d’explorer des solutions qui mettent les livres entre les mains des enfants, et ceci dès leur plus jeune âge. En effet, des pans entiers de la société ne peuvent toujours pas accéder aux livres, car la lecture n’est tout simplement pas un fait culturel de masse.

Pauvreté intellectuelle

L’amour de la lecture se nourrit de son entourage : il faut être entouré de personnes qui aiment lire ou écrire. Les enfants fonctionnent par mimétisme, d’où une forte corrélation entre le goût de la lecture et de l’écriture chez les parents et les enfants. Le goût de la lecture se nourrit également d’une fréquentation assidue des institutions culturelles, et en particulier des bibliothèques et médiathèques publiques.

 

Aux Etats-Unis, où je vis, on dénombre une bibliothèque pour 2 500 habitants ; en France, une pour 4 000 habitants. En Afrique du Sud, c’est une bibliothèque pour 11 210 habitants, au Bénin une pour 46 728 habitants, et seulement une pour 406 779 habitants au Cameroun. Les sociétés riches mettent sur un piédestal le droit au savoir pour tous. Elles reconnaissent qu’un bon citoyen, c’est un citoyen éduqué, un citoyen qui sait lire et écrire.

Pour enraciner le goût de la lecture dans nos sociétés africaines, l’idéal est sans doute que toutes les écoles aient une bibliothèque. Mais est-ce suffisant ? A quoi servent des bibliothèques remplies de bouquins que personne ne lit ? Il faut exposer les jeunes à la lecture en leur montrant ses bénéfices : curiosité, esprit d’initiative, etc. C’est à ce prix que nous réussirons à émerger de la pauvreté intellectuelle qui frappe nos sociétés et à changer les attitudes.

Mais comment bâtir une confrontation positive des jeunes des écoles primaires avec le monde des livres ? Comment faire naître une culture de la lecture quand celle-ci et l’écriture ne sont perçues que comme des obligations scolaires ? C’est une responsabilité qui n’incombe pas uniquement à l’école, mais aussi aux parents et à la société tout entière. Collectivement, nous devons nous efforcer de mettre tous les mécanismes et les structures en place pour accompagner les plus jeunes dans leur découverte et apprentissage de la lecture et de l’écriture.

Lire et écrire par mimétisme

D’après le psychologue américain Robert Cialdini, l’une des meilleures méthodes pour influencer le comportement des gens, c’est en les aidant à aborder une activité difficile comme une activité quotidienne. C’est ainsi que se déploie le mimétisme chez les enfants : il est « normal » de voir ses parents lire et écrire, donc lire et écrire ne sont pas des activités problématiques.

En tant que mère et spécialiste des questions éducatives, je recommande trois techniques essentielles à mettre en œuvre lorsque les enfants sont très jeunes et jusqu’à ce qu’ils sortent de l’école primaire :

  • Lisez avec eux, d’abord, car s’ils vous voient lire, ils auront tendance à lire.
  • Effectuez une visite hebdomadaire de la bibliothèque.
  • Et ne négligez pas les occasions comme le Library of Congress Book Fair, le plus grand salon du livre de ma région, à Washington, qui permet de rencontrer des auteurs et de faire dédicacer des livres.

 

Même dans un pays aussi capitaliste que les Etats-Unis, le pays de l’argent et du profit à tout prix, le gouvernement fédéral et les autorités locales accordent une importance toute particulière à la gratuité des bibliothèques. L’accent est mis sur l’égalité d’accès à l’information et au savoir. Omniprésentes, les bibliothèques mettent gratuitement à disposition de tous de gigantesques bases de livres et de publications.

C’est la même chose en France, un autre pays où j’ai vécu. Quelques points communs : gratuité et accessibilité sont des composantes intégrales du vécu culturel de ces nations. Parce qu’une société éduquée commence avec des gens éduqués. Ceci est aussi simple que le principe de l’éducation universelle est un acquis. Lire doit être la norme et non l’exception. Lire permet de s’affranchir et d’être véritablement libre.

Roseline F. Tekeu vit et travaille à Washington, où elle gère les projets de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid) dans le domaine de l’éducation dans les pays en développement.

Articles les plus lus

pape-samba-kane.jpg
LA VÉRITÉ SURVIT À ELLE-MÊME
So long Sarr Diagne Mon cher Moustapha, tu me pardonneras de ne parler de toi au monde, mais d'abord ...

whatsapp-image-2025-08-10-at-15.20.13.jpeg
BABACAR MBENGUE DÉNONCE UN CIBLAGE POLITIQUE DANS LES AUDITS VISANT DES MAIRIES
Le maire de Hann Bel Air et conseiller municipal à la mairie de Dakar, Babacar Mbengue, membre de Taxawu ...

capture_decran_2025-08-09_a_19.31.27.png
LES DÉPUTÉS NE PEUVENT PAS CONVOQUER LES JUGES
Le président sortant de l'Union des Magistrats du Sénégal (UMS), Ousmane Chimère Diouf, a fermement ...

whatsapp_image_2025-08-10_at_1.18.22_pm.jpeg
LA GALÈRE DES ACCOMPAGNANTS DE MALADE
De plus en plus, les structures de santé modernes sont construites dans beaucoup de localités au Sénégal, ...

capture_decran_2025-08-10_a_20.37.17.png
UNE NOUVELLE "GUERRE FROIDE" SE DESSINE EN AFRIQUE DE L'OUEST
Une fracture géopolitique majeure divise aujourd'hui l'Afrique de l'Ouest, opposant les pays de l'Alliance ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2025-08-05_a_18.10.41.png
PENSER HORS DU SCRIPT COLONIAL
Promesse de redressement et souveraineté économique Le Plan de redressement économique et social, ...

dfddfefefgfgfgfg_0.png
ANATOMIE D’UNE VIOLENCE D’ÉTAT
J’ai pris part à un space sur le réseau social X, bouleversé par le témoignage d’un détenu qui, ...

89995930-63545832.jpg
BOUCOUNTA NDIAYE, LA PUDEUR DU VERBE ET DE LA VERVE
El Hadji Boucounta Ndiaye n’avait pas que son fidèle Xalam accroché à l’épaule. Toute sa vie ...

capture_decran_2025-07-30_a_02.24.00.png
PRÉSERVER LES BASES MILITAIRES DE BEL AIR ET DE RUFISQUE DANS L’INTÉRÊT SUPÉRIEUR DE LA NATION
Lettre ouverte à Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye Excellence Monsieur le président, Nous ...

capture_decran_2024-03-19_a_05.29.11.png
LE SÉNÉGAL APPELÉ À RÉPUDIER SA DETTE
Le nouveau gouvernement fait face à un héritage économique explosif. Avec une dette représentant ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous