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Par Moumar GUEYE

QUAND LES PUBLICITAIRES CONTINUENT IMPUNÉMENT LE MASSACRE

Les agences publicitaires n’ont pas conscience que cette langue commerciale qu’est le wolof, comporte de fines subtilités qui font qu’un mot mal dit ou mal écrit, peut se traduire très souvent par le contraire du sens recherché

Moumar GUEYE  |   Publication 04/06/2019

Il ya quelques années, plus précisément en 2016, j’avais publié un article qui avait pour titre «Faut-il sanctionner les  publicitaires qui massacrent le wolof ?».

En effet, j’avais été scandalisé par la nullité et la désinvolture de certains publicitaires qui avaient osé écrire des slogans en wolof aussi absurdes, pleins de contresens et de nonsens, du fait des graves fautes d’orthographe commises dans la transcription des messages. Les mêmes fautes se retrouvent dans les messages télévisés. Pour vérifier si des efforts avaient été fournis en cette année 2019 par nos fameux publicitaires, dans le sens de respecter la Loi n° 77-55 du 10 avril 1977 relative à l’application de la réglementation en matière de transcription des langues nationales, ainsi que le décret n° 2005-992 du 21 octobre 2005, relatif à l’orthographe et la séparation des mots en wolof, j’ai parcouru les rues de Dakar pour passer en revue ses forêts de panneaux publicitaires devenus de véritables encombrements urbains.

Dès le début de ma visite, j’ai failli tomber en syncope, tellement la majorité des messages publicitaires étaient truffés de fautes de transcription du Wolof, entraînant ipso facto, de graves non-sens et contresens, voire de véritables inepties tout simplement. La plupart des agences publicitaires n’ont pas conscience que cette langue commerciale qu’est le wolof et qu’elles utilisent avec autant d’enthousiasme pour publiciser leurs produits, comporte de fines subtilités qui font qu’un mot mal dit ou mal écrit, peut se traduire très souvent par le contraire du sens recherché. À l’époque, j’avais donné à titre d’exemple, les expressions suivantes : « saxaar gi » c’est pour désigner le train! « Saxaar si », c’est la fumée !

Le mot wolof « Jàmm » c’est la « paix », alors que « Jaam » c’est « l’esclave » et «jam» c’est piquer. Je vais partager avec vous le wolof calamiteux et les innombrables fautes d’orthographe que j’ai répertoriés sur les panneaux publicitaires et affiches de toutes sortes qui sillonnent les grands axes routiers de Dakar! Je peux affirmer, sans risque de me tromper, que s’il s’agissait de la langue française, ces fautes grossières allaient être corrigées à la quatrième vitesse ! Mais quand il s’agit de nos langues nationales en particulier du Wolof, la plupart des agences publicitaires s’en moquent royalement ! C’est la triste réalité! Je commencerai par Kirène qui nous a abreuvés de fautes en écrivant «Wotel  fepp,  ziar Ňëpp». Ce message est évidemment mal écrit. Pour être compréhensible, il devrait s’écrire comme suit : «Wooteel fépp, siyaare Ňépp », ce qui signifie en français: «Appelez partout, rendez visite de courtoisie à tout le monde».

« La plupart des concepteurs de slogans publicitaires justifient leurs fautes grossières en prétendant qu’en respectant la transcription du wolof conformément à la loi, le public n’arriverait pas à lire les messages »

Maintenant, allons voir ce que nous réserve le célèbre détergent Mina. Il faut avouer que ce publicitaire n’a fait aucun effort. En fait, il a tout simplement choisi la voie la plus facile et malheureusement la plus lamentable, en écrivant ceci: «Setal  mothi  meune» au lieu de «Setal moo ci mën». La plupart des concepteurs de slogans publicitaires justifient leurs fautes grossières en prétendant qu’en respectant la transcription du wolof conformément à la loi, le public n’arriverait pas à lire les messages. Et pourtant s’il s’agissait d’un texte en Français ou en Anglais, ils ne se seraient jamais permis de tels massacres orthographiques! Nos amis du lait en poudre «Halib» devraient traduire la sonorité de l’expression arabe qu’ils ont choisie en écrivant: «Ramadaan mubaarak». Quant à mes parents waalo-waalo qui commercialisent l’eau minérale «Waalo», ils sont absolument inexcusables, quand ils écrivent: «Kooru Jam», au lieu de «Koor u Jàmm» (Paisible Ramadan).

Ces petits-fils de Njaajaan Njaay ne devraient en aucune manière, confondre «Jam» (piquer) et «Jàmm» (la paix) et se permettre de si graves confusions, dans la transcription du wolof, la langue de leurs ancêtres! L’association des bouillons «Ami», «Adja» et «Doli» (il fallait écrire «Dolli» si cela signifie «ajouter»), a rejoint la grande association des fauteurs et des fautifs en écrivant «Di safal, di yakhanal», au lieu de se conformer à la loi en écrivant «Yaxanal»! Le vrai crack de l’invention fautive c’est le publicitaire des chips «Crax»! Celui-là ne manque vraiment pas de témérité, car il a osé écrire ceci: «Mböx késsé la», au lieu de «Mboq kese la». Il a poussé sa témérité jusqu’à inventer la lettre «ö» qui n’existe pas en wolof écrit! Notre visite dans la laiterie Dano nous a fait découvrir «Ramadan Kareem» au lieu de «Ramadaan kariim»!

Le banquier Ecobank a allègrement rejoint le club des fautifs en écrivant ceci:»Japaat na ci» au lieu de «Jàppaat  na  ci». D’ailleurs, cette banque de la place n’est pas seule dans le massacre du Wolof. La Cbao sa voisine, s’est également illustrée par ses absurdes fautes de transcription dans un wolof approximatif et non conforme aux règles de l’orthographe wolof. Le massacre se poursuit avec le sucre vanilliné dénommé «Le vainqueur» qui comme ses prédécesseurs a plongé dans la facilité fautive et ridicule, en écrivant ceci: «Lou yagg deug leu», au lieu de: «Lu yàgg dëgg la».

Le savon Madar est entré dans le concert des massacreurs du Wolof en nous proposant ce message mal écrit: «Jegesileen saabou Madar eksina» au lieu de «Jége si leen! Saabu Madar yegsi na». Enfin, le tout nouveau bazin Veba inaugure son entrée chez les publicitaires indélicats par le message fautif suivant: «Veba - bazin bou bess bi khew» . Il fallait écrire: «Veba - bazin bu bees bi xew». Dans ma chasse aux fautifs et aux fauteurs de la langue wolof, je n’ai pas oublié les titres et sous-titres des émissions de télévisions souvent truffés de fautes. A titre d’exemples je citerai: «Àttaaya» au lieu de «Ataya» (Walf), «ndogu kër gi» au lieu de «Ndogou keur gui» (RDV), «Jàkkaarloo» au lieu de «Jakaarlo» (TFM), «Seen Jataay» au lieu de «sen Jotaay» (Sen TV), etc. Il m’est arrivé d’appeler quelques-unes de ces agences publicitaires pour leur faire des remarques très amicalement. A ma grande surprise, leurs responsables de la communication n’hésitaient à me répondre que s’ils respectaient la transcription du wolof codifié, le public saurait guère lire les messages ! Quelle légèreté!

Quant aux responsables d’émissions de télévision, ils vous rétorquent invariablement que le titre a été déposé au bureau des droits d’auteur avec la transcription fautive, en conséquence il n’était plus possible de corriger. Quelle légèreté! La riposte que je leur envoyais consistait à leur demander si le Français, l’Anglais, l’Espagnol, l’Arabe ou le Russe se soucierait de changer l’orthographe codifiée de sa langue, dans le but de permettre aux wolof que nous sommes de lire et de comprendre ces langues ? Je trouve qu’en agissant de cette manière, certaines agences publicitaires font preuve complexe d’infériorité et de manque de respect notoire à nos langues nationales. Ils semblent également manquer de patriotisme et de civisme en violant la loi et en portant atteinte à notre patrimoine linguistique, véhicule de notre culture et de nos traditions. En faisant preuve d’une telle irresponsabilité, certaines agences publicitaires fautives et les entreprises qui les emploient, violent la loi n° 77-55 du 10 avril 1977 relative à l’application de la réglementation en matière de transcription des langues nationales.

À ce sujet, je voudrais rappeler aux agences publicitaires et autres concepteurs de slogans, que l’objectif de l’État du Sénégal est de faire des langues nationales sénégalaises, des langues de culture et, par la même occasion, de donner plus de moyens et d’efficacité à l’éducation, à la modernité et aux efforts de développement. C’est la raison pour laquelle, il est impératif que ces langues soient respectées par tout le monde! Elles doivent être écrites correctement et introduites dans le système éducatif et de communication de notre pays, pour être utilisées dans la vie officielle, publique et commerciale. Voilà en résumé, l’orientation du Gouvernement du Sénégal en matière de promotion des langues nationales.

Dans tous les cas, si les agences de publicité ne s’organisaient pas pour respecter les lois et règlements de notre pays en matière d’orthographe et de séparation des mots en langues nationales, je suggère au pouvoir public d’envisager des mesures de répression. Il s’agira en conséquence de renforcer l’autorité, les prérogatives et les moyens du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) pour qu’il soit chargé de faire respecter scrupuleusement l’orthographe et la séparation des mots dans toutes les langues nationales codifiées.

 Le CNRA ciblera tous les supports de communication en particulier les messages publicitaires sur la voie publique, les messages télévisés et titres d’émissions, ainsi que les noms et slogans des partis politiques. Je voudrais terminer mon plaidoyer en félicitant et en encourageant la RTS, Orange/Sonatel et la 2STV qui ont fourni des efforts remarquables pour le respect de l’orthographe et la séparation des mots en langues nationales dans la transcription de leurs messages et leurs titres d’émission!

Moumar Guye est écrivain, président du Pen Sénégal grand-Croix de l'ordre du Mérite

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