ENCORE UN WEEK-END DE TOUS LES DANGERS À DAKAR !
La plateforme Aar Li Nu Bokk étant décidée à organiser un rassemblement ce samedi et la Cojer voulant en faire de même au même moment et sur le même lieu - Bonjour la confrontation !

Encore un weekend de tensions en perspective ! La plateforme Aar Li Nu Bokk étant décidée à organiser un rassemblement ce samedi et les jeunesses du parti présidentiel regroupés au sein de la Cojer voulant en faire de même au même moment et sur le même lieu, Bonjour la confrontation ! Mais en réalité, les jeunesses de l’APR semblent avoir été activées pour pousser les autorités à interdire, pour la deuxième semaine de suite, la manifestation de l’opposition.
Le week-end dernier, la plateforme Aar Li Nu Bokk et ses organisations alliées n’avaient pas pu organiser leur marche de protestation contre ce qu’ils qualifient de « gestion catastrophique » des ressources naturelles de notre pays, en particulier le pétrole et le gaz. Cela du fait que, dans le même temps, à la même heure et suivant le même trajet, la Coordination des jeunesses apéristes (Cojer) devait elle aussi organiser une contremarche pour désavouer les « détracteurs » du président Macky Sall et son régime. Ce samedi, cela risque d’être bis répétita. Autrement dit, on prend les mêmes et on recommence. Pour cause, la plateforme Aar Li Nu Bokk (préserver notre bien commun) a encore déposé une demande d’autorisation de marche pour samedi. Avec comme but principal de son rassemblement, « permettre aux Sénégalais d’exprimer librement et publiquement leur opinion » sur la question desdites ressources naturelles.
De son côté, la Cojer a, elle aussi, déposé sa demande pour être autorisée à manifester samedi elle aussi. Objectif de sa manif’: déconstruire le discours de Aar Li Nu Bokk et faire comprendre aux Sénégalais le caractère « démagogique » et « fallacieux » du rassemblement de ceux-là qui se réclament de la plateforme citoyenne, selon Moussa Sow, nouveau patron des jeunesses de l’Alliance pour la République (APR). Du côté d’Aar Li Nu Bokk, par la voix de Cheikh Tidiane Dièye, on assure qu’interdiction ou pas, la marche se tiendra cette foisci, voire périodiquement. L’autorisation du préfet ? « Une simple formalité ». Et M. Dièye d’ajouter que ce dernier « n’a pas intérêt à s’opposer » à leur demande.
A la Cojer, on jure de faire face à chaque fois. « Nous ne les laisserons pas semer le doute dans l’esprit des Sénégalais », a martelé Sow. Quant à l’entité proche du pouvoir et dénommée Saam Li Nu Mom, elle va marcher ce vendredi le cas échéant. Pour rappel, dans son communiqué publié après la démission de Aliou Sall, la plateforme « Aar Li Nu Bokk » avait précisé qu’elle n’arrêtera ses manifestations que lorsque toutes ses exigences seront prises en compte. « Nous venons d’apprendre, à travers les médias, que l’un des protagonistes du scandale de corruption dans le dossier du pétrole et du gaz du Sénégal a rendu sa démission.
La Plateforme Aar Li Nu Bokk en prend acte mais tient à rappeler à tous les citoyennes et citoyens du Sénégal qu’un tel acte n’entame en rien ni sa détermination, ni sa mobilisation encore moins ses exigences pour un traitement diligent et transparent de ce dossier devant les organes judiciaires nationaux et internationaux » avait-elle indiqué dans son communiqué. Elle a aussi précisé, si besoin en est encore, qu’elle reste plus que jamais attachée aux seules exigences qui sont à la base de la constitution de la plateforme citoyenne qu’elle constitue.
Les exigences renouvelées de la plateforme
Ces exigences c’est, avait-elle énuméré, «, livrer à la justice tous ceux qui sont cités dans le Rapport de l’IGE, dont elle a d’ailleurs demandé la déclassification, ainsi que dans le reportage de BBC ou dans tout autre document lié à ce scandale ; renégocier, dans les meilleurs délais, et dans des conditions de transparence totale, tous les contrats léonins négociés et signés sur le dos du peuple sénégalais, privant le Sénégal de ses richesses pétrolières et gazières au profit de multinationales étrangères et de leurs relais et complices locaux ; recouvrer tous les avoirs détournés indûment, et placés ou en voie d’être placés, dans les comptes bancaires au Sénégal ou dans des paradis fiscaux à l’étranger ». Aar Li Nu Bokk soutenait n’avoir pas encore vu, jusqu’au lendemain de la démission du directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, aucun acte cohérent et décisif, posé dans le sens de la satisfaction de ses exigences. Ce « en dépit des gesticulations du procureur de la République, qui semble plus préoccupé à «enterrer» le dossier et à divertir qu’à rechercher la vérité, seulement la vérité » estimaient Dr Cheikh Tidiane Dièye et Cie.
« La plateforme Aar Li NU Bokk voudrait enfin conseiller à tous ceux qui ont quelque chose à se reprocher dans ce scandale de corruption à chercher des avocats et se préparer à faire face à la justice nationale et internationale. La Plateforme Aar Li Nu Bokk invite les citoyens à rester mobiliser et à attendre les mots d’ordre qui leur seront donnés dans les tous prochains jours », avait-elle conclu dans son document pour montrer sa détermination à aller jusqu’au bout de cette affaire dite scandale à 10 milliards de dollars mouillant certains responsables politiques du pouvoir en place et surtout le frère du président de la République Aliou Sall. Lequel, à cause de la forte pression citoyenne, a fini par démissionner de la direction de la Caisse des dépôts et consignations.
De son côté, et pour faire face, la Convergence des jeunesses républicaines, a, elle, aussi, promis comme ses « frères » de Saam Li Nu Moom, de barrer la route aux marcheurs de Aar Li Nu Bokk pour ne pas les laisser installer l’instabilité dans le pays. Sûr que les forces de l’ordre seront de la partie puisque le préfet n’a pas donné à la plateforme Aar Li Nu Bokk l’autorisation de marcher. Au Sénégal, le droit constitutionnel de marcher est décidément devenu une exception…