JAMES M. JOHNSON EST L’AVOCAT ET L’AMI D’IDRISSA SECK
« Africa Intelligence », qui se présente comme «le quotidien du continent», a publié dans sa livraison d’hier une information selon laquelle « Candidat à la présidentielle, Idrissa Seck s'attache les services d'un lobbyiste à Washington ».

« Africa Intelligence », qui se présente comme «le quotidien du continent», a publié dans sa livraison d’hier une information selon laquelle « Candidat à la présidentielle, Idrissa Seck s'attache les services d'un lobbyiste à Washington ».
En réalité, M. James M. Johnson, dont il est question dans l’article, n’est pas un lobbyiste professionnel. C’est un avocat de métier qui gère les affaires personnelles et professionnelles de l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) dont il est un ami de très longue date. En tant qu’avocat et ami, Idrissa Seck lui a demandé de l’aider par des conseils dans le cadre de sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. La loi américaine exigeant que tout avocat — mais aussi tout lobbyiste et tout agent d’une manière générale — travaillant pour le compte d’entités étrangères en fasse une déclaration auprès du ministère de la « Justice », pour s’y conformer, M. James M. Johnson a donc fait une déclaration au Foreign Agent Registration Act (FARA). Il s’y est fait enregistrer en tant qu’agent d’Idrissa Seck. C’est ce document — public — qu’a exploité « Foreign Intelligence » après que le bureau de Washington de l’hebdomadaire « Jeune Afrique » a pris contact ave l’avocat pour l’interroger sur cette collaboration. Ce qu’il est important de noter, c’est donc que M. James M. Johnson est un avocat qui défend les intérêts du leader de Rewmi et non un agent d’influence qui ferait du lobbying pour lui dans l’Administration américaine ou le Congrès Us.
Dans sa déclaration au FARA, il se présente comme un avocat de 73 ans spécialisé dans les droits civiques. Il a œuvré à la protection des droits de citoyens américains afin qu’ils ne soient pas victimes de discrimination fondée sur la race, le sexe et le handicap au travail et dans le commerce. Il a fait respecter la règle de droit incorporée dans les lois américaines sur les droits civiques.
En 1989, il a rencontré Idrissa Seck alors que tous les deux étaient boursiers à la Princeton School of Public Affairs and International Relations. A l’époque, ils avaient déjà évolué dans le monde politique lui, également diplômé de Yale University, ayant participé à la campagne d’un membre du Congrès américain dont il a ensuite été le chef de cabinet.
Idrissa Seck, lui, était un responsable de premier plan du Parti démocratique sénégalais (Pds) et avait par la suite dirigé une campagne présidentielle sénégalaise avant de devenir Premier ministre du président Wade.
Toujours d’après James Johnson, l’actuel président du Cese lui avait confié que le secrétaire américain au Trésor et plus tard secrétaire d’État américain, James Baker, avait joué un rôle déterminant dans sa venue à Princeton, alors que le Sénégal traversait une période de troubles et de répression à la suite de la campagne présidentielle perdue en 1988 par le futur président Wade.
De solides relations d’amitié se sont alors établies entre les deux hommes, de même qu’entre leurs épouses. Des relations que le temps et les vicissitudes de la vie n’ont pas altérées.
En 2005, lorsqu’Idrissa Seck est emprisonné dans le cadre de l’affaire des fameux chantiers de Thiès, il contacte son ami James M. Johnson et sollicite son aide. Johnson accepte parce que, explique-t-il en parlant de Seck, « c’était un homme honorable et courageux qui voulait le meilleur pour le peuple sénégalais ».
Et de poursuivre dans sa déclaration : « Je n’ai jamais été un lobbyiste professionnel. Comme l’exigent les lois américaines, je me suis enregistré pour la première fois auprès de la FARA afin d’aider Idrissa. J’ai immédiatement rendu visite à Idrissa en prison. J’ai contacté des représentants du gouvernement américain et je leur ai exposé les faits concernant son opposition au gouvernement et l’emprisonnement qui en a résulté. Le gouvernement sénégalais a libéré Idrissa après environ sept mois ».
Dix-huit ans après cet épisode qui avait vu des représentants et des sénateurs américains plaider la cause de l’ancien directeur de cabinet de Wade auprès de ce dernier, Idrissa vient à nouveau de solliciter son avocat et ami américain. Et une fois de plus, pour se conformer à la loi fédérale américaine, James M. Johnson a fait une déclaration auprès du département de la Justice en vertu du FARA qui est une loi américaine destinée à promouvoir la transparence des influences étrangères sur les fonctionnaires du gouvernement américain. Il s’agit donc d’une loi anti-corruption. « J’ai effectué les dépôts auprès du FARA en 2005 et en 2023 afin de me conformer à la loi américaine et avec le plein accord et le soutien d’Idrissa » a conclu James M. Johnson ». On ne saurait être plus clair et transparent !