LA FRANCE DISCUTE AVEC LES OPPOSANTS DE MACKY SALL
Dans un courrier du 3 avril et adressé au député du PCF Jean-Paul Lecoq, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, dit avoir fait part aux autorités sénégalaises de « son inquiétude quant à l’accroissement des tensions à l’approche de 2024 »

A 9 mois de la Présidentielle, le Sénégal reste secoué par des tensions politiques. Des remous liés à la supposée candidature prêtée au Président sortant, Macky Sall. Arrestations, emprisonnements des militants et responsables de Pastef et autres journalistes. Et pour parer au plus pressé, la France s’en mêle…
Et dans un courrier daté du 3 avril et adressé au député du Parti communiste français (PCF) Jean-Paul Lecoq, révèle Jeune Afrique, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, dit avoir fait part aux autorités sénégalaises de « son inquiétude quant à l’accroissement des tensions à l’approche de l’élection de 2024 ».
« La poursuite de cette situation serait en effet préjudiciable pour le Sénégal, avec lequel nous entretenons des relations riches et denses », précise la cheffe de la diplomatie, qui prend néanmoins soin de préciser que l’Hexagone « n’a pas vocation à s’immiscer dans la vie politique sénégalaise ».
Le 23 mars 2023, Nadège Chouat, numéro deux de la cellule Afrique de l’Elysée, a profité d’une mission à Dakar pour rencontrer Ousmane Sonko. Rencontre confirmée par le leader de l’opposition sénégalaise.
Pour mémoire, les députés André Chassaigne et Jean-Paul Lecoq, avaient interpellé sur la situation politique du Sénégal, via courrier le 17 mars dernier, Mme le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna.
Ils ont parlé de « menaces sur la démocratie et la stabilité du Sénégal » du fait du débat sur une supposée troisième candidature du Président Macky Sall. Ils ont aussi dénoncé ce qu’ils qualifient de « tentatives d’intimidation et de harcèlement judiciaire » de l’opposant Ousmane Sonko. Ces députés ont invité aussi à faire la lumière sur l’affaire Marine Le Pen qui « aurait reçu 12 millions d’euros du Président Macky Sall, lors de leur entrevue le 18 janvier dernier ».
A l’époque, le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, a dans sa réponse poivrée, remis ces deux députés à leur place, parlant d’un « réflexe néocolonial têtu », et concluant qu’ils seront « responsables par cette forme de parrainage incitatif à l’impunité et à la violence ».