MACKY DANS UNE VILLE AUX 1000 LAMENTATIONS
Aux quatre coins de la ville aux-deux-gares, des Thiessois désespérés se demandent : « qu’avons-nous fait pour mériter cette mise à mort programmée de Thiès ? ».

Ce jeudi 27 octobre 2022, à Thiès, le président de la République Macky Sall pose la première pierre des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (Cpge). Déjà, les cours ont démarré depuis le 3 octobre au sein de l’École polytechnique de Thiès (Ept) et la première promotion compte 50 étudiants. « Dans cinq ans, les filières seront renforcées en y greffant l’informatique et la biologie », d’après le coordonnateur du projet au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Pr Magaye Diop. Toutefois, nombre d’habitants de la ville aux-deux-gares, face au grand fossé entre les mesures toujours annoncées par les autorités compétentes et la réalité sur le terrain, s’offusquent du fait qu’« à Thiès, aucun grand projet de l’État n’a pignon sur rue ».
Aux quatre coins de la ville aux-deux-gares, des Thiessois désespérés se demandent : « qu’avons-nous fait pour mériter cette mise à mort programmée de Thiès ? ». A les en croire, « dans notre ville, aucun grand projet de l’État n’a pignon sur rue ». Aussi de se demander : « que rapportent les infrastructures aéroportuaires à Thiès qui est en train de mourir de sa belle mort ? ». Pour des habitants de la ville-aux-deux-gares, « Thiès souffre beaucoup encore du fait qu’« entre les mesures annoncées et la réalité sur le terrain, se dresse un grand fossé. Beaucoup de mesures ont été annoncées mais, dans la réalité, elles ne sont pas traduites en actes concrets ». Nos interlocuteurs rappellent qu’« en 2014, lors du Conseil des ministres délocalisé, le président de la République avait annoncé beaucoup de mesures. Jusqu’à présent, très peu a été réalisé. ». Ils regrettent aussi le fait qu’« il n’y a plus, dans la Cité du rail, de structures pourvoyeuses d’emplois. Le tissu industriel local est en agonie. A part le secteur minier dans le département, où, en termes d’emploi, l’impact est faible, il n’a rien ».
Tous les secteurs de développement sont en perte de vitesse
Pour beaucoup de Thiessois, « tous les secteurs qui doivent porter le développement sont en perte de vitesse ». Ils déplorent que les chantiers de l’Université de Thiès ne soient toujours pas achevés et dénoncent des mauvaises conditions sociales, des difficultés pédagogiques, budgétaires, d’hébergement, de restauration mais aussi les problèmes de mobilité des étudiants dont le campus est éparpillé partout dans la ville entre autres.
La mort programmée des Chemins de fer et de la Nsts
C’est avec beaucoup de peine au cœur que des Thiessois, des cheminots en particulier, évoquent « la question du Rail, d’une brûlante actualité, qui devrait faire partie, par son importance et ses enjeux stratégiques, des priorités, parce qu’en vérité cette question dépasse les limites géographiques de notre pays ». Selon eux, « Thiès a la particularité d’être la ville qui regorge le plus de cheminots aujourd’hui désorientés et déboussolés, moralement et physiquement agressés par une paralysie, voire une mort progressive de leur outil de travail ». Des cheminots qui ont beaucoup attendu et trop souffert. Aucune avancée notoire n’a été constatée. S’agit-il d’un « manque de volonté politique ou d’une sanction consécutive à la série de défaites électorales à Thiès ? Il est curieux en tout cas que beaucoup de nos responsables aient été dépouillés et dégradés de leurs responsabilités antérieures et d’autres sont simplement oubliés dans la distribution des postes ». A cela s’ajoute « l’équation du dossier de la Nouvelle Société Textile du Sénégal (NSTS) ». Faute de fonds de roulement, l’usine souffre d’un nouvel arrêt. Des centaines de familles qui avaient retrouvé le sourire après la relance des activités de la boite vivotent à présent dans un calvaire indescriptible ». Seule société de textile encore debout au Sénégal, la Nsts tient aujourd’hui sur une jambe après l’espoir brisé les rêves de 3000 demandeurs d’emplois suite à sa relance par le président de la République.