OUSMANE SONKO PARLE D'UNE TENTATIVE D'ASSASSINAT' SUR SA PERSONNE LE 16 MARS
C’est décidément une guerre sans merci. Et sans fin. Entre Ousmane Sonko et l’État, la fin de l’histoire est encore très loin

D’après Ousmane Sonko, les résultats des analyses faites sur les habits qu’il portait le 16 mars dernier sont tombés. À en croire le principal opposant du président Macky Sall, il s’agit bien ‘’d’une tentative d’assassinat sur ma personne’’ le 16 mars 2023. Il a donné l’information, hier, sur son compte social Twitter et promet d’y revenir plus amplement à travers une conférence de presse prévue prochainement. Les révélations de M. Sonko prennent donc le contre-pied des affirmations du camp adverse, et aussi du procureur général de la cour d’appel de Dakar, selon lesquelles seul du vinaigre avait été versé sur l’écharpe de l’opposant. Et par un membre de son parti qui plus est !
C’est décidément une guerre sans merci. Et sans fin. Entre Ousmane Sonko et l’État, la fin de l’histoire est encore très loin. Après un court moment de répit dû sans doute au mois de Ramadan, le principal opposant au régime du président Macky Sall est revenu à la charge hier. Cette fois-ci, sa sortie fait froid dans le dos puisqu’il soutient avoir fait l’objet d’une tentative d’assassinat. Et c’est lui-même qui a donné l’information sur son compte Twitter.
À travers cette révélation, le leader du parti Pastef jette encore de l’huile sur le feu. Déjà, la tension était vive depuis que Mame Mbaye Niang, le ministre du Tourisme, a porté plainte cxontre lui. Ce sans remonter bien sûr jusqu’à l’affaire Adji Sarr, du nom de cette masseuse qui l’accuse de viols multiples. S’agissant donc du regain de tension actuelle, tout est parti de cette plainte pour diffamation et du procès auquel elle devait donner lieu. En voulant rallier le tribunal de grande instance de Dakar le jour de son procès, il y a un peu plus d’un mois, Ousmane Sonko s’était vu ‘’brutaliser, gazer et malmener’’. Ayant refusé d’emprunter l’itinéraire indiqué par les forces de défense et de sécurité, il s’était vu extraire manu militari de son véhicule avant d’être embarqué de force dans un fourgon blindé de la police et conduit au tribunal. Au cours de cette extraction, et pour neutraliser toute velléité de résistance de ses partisans, les policiers auraient dans la mêlée versé un liquide « suspect » sur Ousmane Sonko. C’est du moins ce que soutiennent les partisans de ce dernier qui, suite à cet incident, s’est rendu le soir même dans une clinique où il est resté quelques jours. C’est là que des prélèvements avaient été faits sur les vêtements qu’il portait au moment des faits et envoyés à l’étranger pour analyses. Selon le leader de Pastef, donc, ce sont les résultats de ces analyses qu’il aurait reçus.
‘’Une tentative d’assassinat perpétrée par les FDS’’
Hier, soit un peu plus d’un mois après les faits, l’ancien inspecteur des impôts et domaines a annoncé la nouvelle fracassante. À l’en croire, la thèse de l’assassinat contre sa personne était bien réelle. Et les auteurs ne seraient autres que des éléments des forces de défense et de sécurité (FDS). «À la suite de l’agression que nous avions subie, les résultats confirment bien la tentative d’assassinat sur ma personne, perpétrée par des éléments des Forces de Défense et de Sécurité’’. Après quoi, l’opposant a fait part de sa d’internationaliser ce problème. «Nous donnerons une suite judiciaire internationale et politique en interne à cette tentative d’assassinat dont nous ignorons encore toutes les conséquences sur notre santé».
Ça a tourné au vinaigre ?
Avec l’information donnée hier par Ousmane Sonko, cette affaire va donc connaître une nouvelle tournure. Au lendemain des faits, le Pouvoir avait ironisé en soutenant que seul du vinaigre avait été versé sur les habits du leader de Pastef. Les choses risquent de tourner au vinaigre, car, contrairement aux dires de l’autre camp, M. Sonko défend bec et ongles avoir été aspergé d’une substance toxique.
En pleine polémique, le procureur général de la Cour d’Appel de Dakar avait fait une sortie pour apporter la lumière sur l’affaire. Battant en brèche les accusations d’Ousmane Sonko, Ousmane Sonko avait révélé que, face aux enquêteurs de la police, un certain Yarga Sy, proche d’Ousmane Sonko, avait déclaré avoir utilisé du vinaigre pour protéger son leader de la fumée des gaz lacrymogènes. «Dans leur pratique de se protéger contre les gaz lacrymogènes, a-t-il dit aux enquêteurs, ils ont l’habitude de se prémunir de bouteilles de vinaigre qu’ils ont tendance à asperger dans des mouchoirs ou tissus pour amoindrir les effets de la fumée des grenades. Selon lui toujours, c’est un camarade de parti, comme il l’appelle, qui l’a aspergé de vinaigre et en a même aspergé une dame répondant au nom de Maïmouna Bousso pour aider cette dernière à se prémunir contre les effets des gaz lacrymogènes. Ayant vu son leader, les yeux larmoyants, il a décidé de voler à son secours en lui donnant l’écharpe où est mis le vinaigre main à main et le sieur Ousmane Sonko s’est saisi de l’écharpe et est retourné dans sa voiture et s’en est servi’’ avait déclaré Ibrahima Bakhoum citant Yarga Sy.
Qui d’Ousmane Sonko ou du camp du pouvoir a raison ? La substance qui s’est déversée sur ses habits était-ce du vinaigre, comme l’ont toujours soutenu le camp du Pouvoir et même le parquet général de Dakar ? Ou alors s’agissait-il d’un liquide toxique ayant eu pour but de l’assassiner, comme le dit Ousmane Sonko ? Nous donnons notre langue au chat.
En tout état de cause, le peuple sénégalais va devoir prendre son mal en patience parce que le camp d’en face ne va certainement pas tarder à apporter une nouvelle réplique à M. Sonko. Pour le moment, ce dernier s’en tient aux résultats des analyses sur lesquels il promet d’apporter plus de détails. «Nous y reviendrons très bientôt dans le cadre d’une conférence de presse portant sur ce point et sur bien d’autres » a-t-il en effet promis. Mais il risque de faire oublier la déclaration de candidature du « chef de l’opposition » Idrissa Seck