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par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily

RENOUVELER L’APPEL DE NYERERE

EXCLUSIF SENEPLUS - Comment en est-on arrivé à cette situation de quasi faillite des États au niveau économique et social, de déliquescence au plan sécuritaire, de prolifération des insurrections armées et de résurgence des impérialismes ?

Alymana Bathily de SenePlus  |   Publication 03/06/2025

Le mot d’ordre « Justice pour les Africains et les descendants d’Africains par des réparations » lancé par l’Union Africaine à l’occasion de la Journée de l’Afrique 2025 ne vient assurément pas à son heure.

Entendons-nous bien : la demande de réparations des Africains et de leurs descendants à travers le monde pour l’esclavage et le colonialisme est évidement juste et indispensable.

Les mouvements de libération et d’émancipation des Africains l’ont toujours inscrite à juste titre parmi leurs revendications

Cependant l’Afrique fait face en cette année 2025, à une situation d’une telle gravité que l’Union Africaine aurait dû plutôt souligner les menaces nouvelles à l’unité africaine et en appeler solennellement à la remobilisation des Africains à travers le monde.

L’Afrique en 2025 : la situation sociale dégradée, menaces sécuritaires et résurgence de l’impérialisme

Aux plans politique, économique et sociale, la situation de l’Afrique est sans doute plus grave que jamais et la survie même du continent est menacée à plusieurs niveaux.

Près de 700 millions de personnes, plus que la moitié de la population totale du continent, vivent dans la pauvreté et cette proportion ne devrait que légèrement diminuer d'ici 2030 selon la Banque Mondiale. L'insécurité alimentaire concerne plus de 114 millions de personnes confrontées à une grave insécurité alimentaire. Un peu plus de 40 pour cent soit plus de 640 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, ce qui correspond au taux le plus bas au monde.

Des « groupes terroristes armés » sévissent partout, de l’Afrique de l’Ouest, Nigeria, Niger, Burkina Faso et Mali, à l’Afrique centrale, Tchad et Cameroun notamment, du Mozambique et de la RDC en Afrique Australe à la Somalie en Afrique de l’Est.

Il y a aussi les guerres civiles qui ravagent le Soudan, désormais menacé d’une deuxième partition après la création d’un Etat indépendant dans sa partie sud, ce Soudan Sud déchiré depuis son indépendance, l’Ethiopie, la République Démocratique du Congo, la Somalie et la Centrafrique. Il y a en outre les bases militaires étrangères qui prolifèrent à présent à travers le continent. Les seuls États-Unis en entretiennent au moins  34.

La France, la Grande Bretagne, l’Allemagne, la Turquie, les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, la Turquie et la Chine assurent aussi chacun au moins une présence militaire.

Le commandement militaire américain pour l’Afrique, AFRICOM bénéficie désormais d’une présence quasi permanente, organisant chaque année des exercices militaires avec la quasi-totalité des armées nationales.

L’espace africain est en voie de contrôle par les satellites américains Starlink/Space X de M. Elon Musk, qui sous le prétexte de fournir une connectivité sans défaut à meilleur coût pour l’usage des dernières technologies numériques, constituent en fait un système de surveillance et de contrôle sans parade de la communication et de l’information. On a déjà vu ces satellites à œuvre au cours de la guerre Russie/Ukraine.

Plusieurs pays africains, le Nigeria, le Kenya, le Rwanda, la Zambie et l’Afrique du Sud notamment, considèrent de contracter avec Starlink/Space X, s’ils ne l’ont pas déjà fait. Ceci en contradiction totale avec la Convention de l'Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel qui aurait dû être mise en œuvre au cours des 10 premières années de la création de l’UA, dans le cadre de l’Agenda 2063.

L’impérialisme est devenu plus agressif que jamais, ayant désormais aboli toutes les règles qui régissaient les relations internationales et réduit même le pouvoir symbolique des Nations Unies a sa plus simple expression.

Dans ce monde anarchique, il peut tout se permettre y compris des guerres de conquête et de colonisation comme au XIXème siècle, ainsi qu’on le voit en ce moment même à Gaza en Palestine.

L’UA en panne, l’Agenda 2063 compromis ?

Dans ce contexte, 23 ans après la création de l’Union Africaine, la mise en œuvre de l’Agenda 2063, le programme d’action adopté en 2013 et dont l’objectif stratégique est le développement inclusif et durable de l’Afrique dans le cadre de l’unité panafricaine et de la Renaissance Africaine, est-il encore réalisable ?

Est-il même encore de mise ? Regardons l’état d’avancement des 12 « projets phares » par lesquelles l’Union Africaine se promettait d’attendre son objectif stratégique

  1. Réseau intégré de Trains à Grande Vitesse
  2. Formulation d’une stratégie africaine sur les produits de base
  3. Création de la Zone de Libre Echange continentale Africaine (ZLECA)
  4. Le passeport africain et la libre circulation des personnes.
  5. Faire taire les armes d’ici 2020.
  6. Mise en œuvre du projet du barrage de Grand Inga.
  7. Création d’un marché unique africain du transport aérien.
  8. Établissement d’’un Forum Economique Africain.
  9. Mise en place des institutions financières africaines.
  10. Le réseau panafricain des services en ligne.
  11. Stratégie spatiale africaine pour l’espace extra atmosphérique.
  12. Une Université Africaine Virtuelle et en ligne.

A notre connaissance, un seul de ces projets, celui relatif à la création de la Zone de Libre Echange Economique (Zleca), a connu un début de réalisation.

Il est entré en vigueur le 1er janvier 2024 et 54 des 55 Etats membres y ont maintenant adhéré. Mais le commerce interafricain n’est encore que de 15% alors que l’on vise 50% et qu’il est de 64% au sein de l’Union Européenne.

Regardons les unions régionales, censées constituer les pierres angulaires de la fédération continentale : aucune n’a atteint un niveau d’intégration significatif, ni au plan économique, ni au plan militaire, ni au plan monétaire, ni même en matière de circulation des personnes et des biens.

Celle de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, la plus intégrée auparavant est maintenant fragmentée, le Mali, le Niger et le Burkina Faso s’en étant retirés pour constituer l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

Comment en est-on arrivé là ?

Comment en est-on arrivé à cette situation de quasi faillite des États au niveau économique et social, de déliquescence au plan sécuritaire, de prolifération des insurrections armées et de résurgence des impérialismes ?

N’est-ce pas parce la voie finalement empruntée par les Etats africains en se constituant les 25 et 26 mai 1963 à Addis Abeba, en Organisation de l’Unité Africaine (OUA) a mené là ?

On avait alors choisi de conserver les « États nains » et de procéder à leur union. C’était à l’initiative du Groupe dit de Monrovia, animé par les Senghor, Houphouët Boigny, et Tubman du Libéria et contre l’avis du Groupe dit de Casablanca mené les présidents Kwame Nkrumah du Ghana, Modibo Keita du Mali et Sékou Touré de la Guinée et par le roi du Maroc Mohamed V .

Le premier Groupe préconisait une simple coopération entre États souverains, « dans les frontières héritées de la colonisation » plutôt .

Le Groupe de Casablanca par contre préconisait l’unification immédiate des états dans un gouvernement fédéral sous la forme des États-Unis d’Afrique avec une économie planifiée au niveau continental, une armée unique et une politique étrangère commune

La création de l’OUA fut donc la victoire du Groupe de Monrovia sur celui de Casablanca.

M. Doudou Ngom, le chef de la diplomatie sénégalaise d’alors en témoigna ainsi : « il fallait enterrer les groupes de Monrovia et de Casablanca et il fallait le faire dans des conditions telles que le nouveau départ à prendre fut favorable au Sénégal. C’était du moins ma mission ».  

Ce n’est que 37 ans après la création de l’OUA, au tournant du siècle, que la nécessité d’œuvrer à une véritable intégration politique et économique continentale s’imposa aux chefs d’états africains.

C’est que la persistance de la misère, la récurrence des conflits internes et entre États et les guerres civiles avaient fini de démontrer l’impossibilité du développement économique et social et de l’instauration de la paix et de la sécurité dans une Afrique balkanisée en « États nains » selon  Cheikh Ana Diop l’avait prédit.

En outre, la libération des anciennes colonies portugaises d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Australe, l’indépendance de la Namibie, la victoire l’Afrique de Sud sur l’apartheid ainsi que l’avènement de Mouammar Kadhafi en Libye contribuèrent à la renaissance du panafricanisme.

L’objectif adoptée dès lors était désormais « d’accélérer les progrès vers l'unité et l'intégration continentale pour une croissance soutenue, le commerce, les échanges de biens et services, la libre circulation des personnes et des capitaux grâce à la création d'une Afrique unie et à l'intégration accélérée de l'économie par la mise en place de la ZLEC. »

Remettre le projet des États-Unis d’Afrique sur les rails, revisiter l’Agenda 2063

Après la faillite de l’OUA, voici que l’UA est en panne ! Ne convient-il pas dès lors de remettre le projet des États-Unis d’Afrique sur les rails et de revisiter l’Agenda 2063 ?

Le président Julius Nyerere dont Cheikh Anta Diop disait qu’il était la personnification de la vertu en politique, expliquait ainsi, en 1995 déjà, l’impasse dans lequel le projet panafricaniste lui paraissait engagé.

« Une fois qu’on a une multitude d’hymnes nationaux, autant de drapeaux, de passeports, des sièges aux Nations Unies, des gens qui ont droit aux 21 coups de canons sans parler de la myriade de ministres, de premier ministres et d’envoyés spéciaux, vous avez une armée de gens puissants qui ont intérêt à maintenir l’Afrique balkanisée. Ce sont à eux que Nkrumah a fait face en 1965… »

Julius Nyerere d’en appeler alors à la jeunesse africaine :

« Mon appel s’adresse à la nouvelle génération d’Africains et de leaders africains pour qu’ils travaillent à l’unité avec la ferme conviction que sans unité, l’Afrique n’a pas du futur. Si tant est que nous voulons vraiment avoir notre place sous le soleil ».

« L’Unité ne nous rendra pas riche mais il rendra difficile que l’Afrique et les Africains ne soient pas pris en compte et soient humiliés. ».

L’appel du président Julius Nyerere à la jeunesse africaine et à la « nouvelle génération de leaders africains », plutôt qu’aux « vieux présidents » et aux bureaucrates, n’est-il pas pertinent encore aujourd’hui ?

Ne devrait-il pas plutôt constituer le mot d’ordre de l’UA à l’occasion de la Journée de l’Afrique 2025 ?

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