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UN PAYS EN OTAGE

Magistrats, médecins, acteurs économiques, journalistes, tous sont dans le viseur des extrémistes de Benno Bokk Yaakaar et de Yewwi Askan Wi qui ont fini d’entrainer, dans leur bipolarisation de l’espace politique, tous les secteurs

Mor Amar  |   Publication 04/04/2023

C’est un conflit qui, à certains égards, peut avoir des relents de guerre froide. Entre Yewwi Askan Wi conduit par Ousmane Sonko et Benno Bokk Yaakaar piloté par Macky Sall, c’est l’équilibre de la terreur. Chacun tenant son ‘’arme nucléaire’’ et jouant à se faire peur. L’image est parlante, elle est rappelée par le journaliste Mamadou Oumar Ndiaye, Directeur de publication du journal ‘’Le Témoin’’.

À son avis, il n’y a aucun doute. Le peuple est pris en otage par les deux blocs, ‘’surarmés’’ et ‘’surdéterminés’’ à se détruire. Seulement, constate le journaliste pour le regretter, durant la Guerre froide, malgré les hostilités, on reconnaissait à certains le droit d’être ‘’non aligné’’.

Plus de 30 ans après, au Sénégal, certains veulent interdire une telle posture à ceux qui ne se reconnaissent ni d’un camp ni de l’autre. ‘’Les gens sont sommés de prendre parti, alors qu’ils ne sont pas tenus. Il faut savoir qu’il y a la majorité silencieuse, qui n'appartient à aucun de ces deux blocs ni aux autres d’ailleurs. Mais elle n’ose pas exprimer sa neutralité face à ces deux camps. Aujourd’hui, dès qu'on exprime un point de vue différent, on est taxé de faire le jeu de l’autre, ce qui est inacceptable et qui pollue énormément le débat démocratique. Les gens sont libres d’être pour le Sénégal’’, fulmine le journaliste.

Le plus déplorable, selon lui, c’est que souvent, c’est le Sénégalais lambda qui paie le lourd tribut dans cette guerre des tranchées. ‘’Ce sont leurs biens qui sont détruits ; ce sont eux qui meurent des balles perdues ; les jours de manifestation, ils n’osent pas sortir pour aller au travail ; les commerces et les banques sont fermés ; les enfants ne vont pas à l'école... Les populations sont effectivement les principales perdantes.’’

En sus de ces impacts négatifs sur le Sénégalais lambda dont les activités sont totalement paralysées, la situation actuelle est en train d’envahir et d’infester presque tous les secteurs, y compris ceux qui, jusque-là, ont été épargnés. C’est la conviction du journaliste chroniqueur Ibou Fall. Le problème, d’après lui, c’est moins cette bipolarisation de l’espace que la manière avec laquelle elle est en train d’infester tous les secteurs de la vie publique.

‘’Le dernier secteur que la classe politique avait déjà fini de polluer, c’est la justice. Les hommes politiques ont complètement discrédité la magistrature de notre pays. Quand ils entrent au tribunal, les juges deviennent tous des suspects. Ils ont depuis très longtemps détraqué notre économie. Ils ont détraqué la presse. Aujourd’hui, chaque journaliste qui écrit est louche, il est dans un camp ou dans un autre. Avec l’affaire de l’empoisonnement de Sonko, on jette maintenant le doute sur la crédibilité des médecins. Même les religieux n’y échappent plus ; certains passent leur temps à les insulter sur les réseaux sociaux. Bref, les politiques sont tout simplement en train de démolir ce pays. Et à chaque fois que la politique entre dans un secteur, ça fout le bordel. Voilà ce qui est inquiétant’’.

Les populations, victimes collatérales de ce duel à mort

Dans la même veine, Mamadou Oumar Ndiaye est largement revenu sur la pauvreté du débat et la fait-diversisation de la vie politique.  Si la bipolarisation n’est pas spécifique au Sénégal, dit-il en invoquant les exemples américains et anglais, ce qui est déplorable ici, c'est qu'elle s’accompagne ‘’d’une fait-diversisation de bas étage de la vie politique, avec des histoires de viol par-ci, des accusations par-là...’’

Il regrette : ‘’Ce n'est pas ce qui fait vivre la démocratie. Malheureusement, il faut le dire, on est tombé dans les caniveaux. À la place des idées, on a surtout des menaces, des accusations, des invectives, des emprisonnements tous azimuts. Ça pose problème dans un pays comme le nôtre.’’

Comment en est-on arrivé là ? Pour MON, le premier responsable, c’est le président de la République et président de Benno Bokk Yaakaar, qui, dès son accession au pouvoir, a voulu museler tous ses potentiels adversaires. D’abord Karim Wade, ensuite Khalifa Ababacar Sall, jusqu’aujourd’hui Ousmane Sonko. ‘’Rappelez-vous, souligne M. Ndiaye, il aurait pu faire de sorte que le Parti démocratique sénégalais, qui était encore un grand parti à son accession au pouvoir, demeure fort et joue le même rôle que le PS sous Wade. Malheureusement, par une politique systématique de débauchage et de chasse aux sorcières, il a fini par démanteler complètement ce parti et à le réduire, pour employer sa propre expression, à sa plus simple expression.

Par la suite, il s’en est pris à Khalifa Sall qui aurait pu constituer, lui aussi avec Taxawu Senegaal, un autre pôle d’opposition à côté des autres partis de la gauche. Lui aussi, on a essayé de l’anéantir. La nature ayant horreur du vide, le PDS ayant été démantelé, Khalifa Sall emprisonné, la gauche absorbée à l’intérieur de BBY, il y avait un grand boulevard dans lequel s’est engouffré Ousmane Sonko. Et les Sénégalais qui étaient demandeurs d’une opposition se sont regroupés autour ou derrière Sonko pour en faire un contrepouvoir face à ce qui est considéré comme une volonté hégémonique du président Sall, une volonté de détruire l’opposition’’.

De l’avis de Mamadou Oumar Ndiaye, cela a fini d’altérer le pluralisme qui caractérisait un peu l’espace politique sénégalais. ‘’L’idéal, souligne-t-il, aurait été d’avoir une pluralité d’opinions, une multitude de partis porteurs des différentes sensibilités politiques de notre pays, afin que ces sensibilités puissent être représentées dans le débat politique.  À la limite, on pouvait avoir au moins trois à quatre grands pôles, un peu comme l’avait imaginé le président Senghor avec les trois courants : un courant socialiste-démocrate, un courant libéral et un courant communiste. Par la suite, on avait révisé la loi pour ajouter le courant conservateur… Ailleurs, comme aux États-Unis et en Angleterre, on a la bipolarisation, mais au Sénégal, on était plus habitué à un plus grand pluralisme dans l’espace politique.’’ À l’en croire, cette situation a également fortement impacté l’ambiance actuelle qui paralyse tous les secteurs. ‘’Il n’y a plus de débats d’idées. On se jette des anathèmes, des menaces, des invectives. La situation ne laisse place à aucun débat sur les idées, sur les projets de société, la place du Sénégal dans ce monde… On se limite à un débat ‘pour ou contre Sonko ?’, ‘Pour ou contre Macky Sall ?’ Le reste, c’est des empoignades. C’est déplorable’’.

Les racines du ‘’mal’’

Quelle est la part de responsabilité des médias dans cette bipolarisation et ce que certains appellent la crétinisation du débat ? À entendre Ibou Fall, ce serait faire un mauvais procès aux médias que de leur imputer l’entière responsabilité de cette situation. Pour lui, les médias n’inventent rien, ils ne rapportent que des faits.

‘’Le journaliste ne rapporte que les faits, il ne parle que de ce qu’il voit. Quand le niveau du débat politique est élevé, le contenu des médias du point de vue de l’information politique sera relevé. Mais si l’actualité politique ne tourne qu’autour des faits divers, le journaliste ne pourra que rendre compte de ces faits divers politiques. C’est aussi simple que ça. Les journalistes n’inventent rien du tout’’.

Quid alors des espaces énormes qui sont offerts aux deux blocs qui n’ont que des insultes et des empoignades à proposer aux Sénégalais ? Quelle place pour ces autres intellectuels et acteurs politiques qui ont des idées et des projets à proposer ? Ibou Fall semble renvoyer à l’intérêt du public et à la réalité politique des uns et des autres. ‘’C’est vrai qu’il y en a d’autres qui sont là ; certains parlent même de troisième voie. Mais s’ils ne peuvent pas remplir une salle de cinéma, ils ne vont pas faire l’actualité. Encore une fois, le journaliste, ce qui l’intéresse, ce sont les faits. Si Thierno Alassane Sall, par exemple, fait son meeting et qu’il n’y a que deux personnes est-ce que ça mérite une couverture ? En tout cas, est-ce qu’il peut avoir une quelconque priorité par rapport à un Ousmane Sonko qui mobilise 100 000 personnes ? Non. La presse est là où se trouve le public’’.

Cela dit, nuance-t-il, ‘’si le journaliste est tenu de rapporter ce qu’il a constaté, de donner la priorité à Ousmane Sonko qui draine des foules, le chroniqueur, lui, peut se permettre, par exemple, de dire que tel a mobilisé plus de monde, mais c’est un voyou. Tel a été plus pertinent, même s’il n’a que deux personnes. Mais c’est son opinion. Ce ne sont pas des faits. Si les gens aiment les voyous, le journaliste n’y peut rien, ce n’est pas de sa faute. Vous savez, même quand on était adolescent, les adolescentes préféraient les sales gosses qui insultent, qui tapent et qui fument. Le petit intellectuel qui est le premier dans sa classe, il a peut-être quelques fans dans sa classe, mais dans la rue, on préfère le voyou’’, ironise le journaliste écrivain.

La faillite des médias ?

Pour sa part, Mamadou Oumar Ndiaye déplore une baisse du niveau dans les rédactions. ‘’Ce que je déplore, c’est qu’aujourd'hui, il y a une faiblesse des ressources humaines au niveau des médias, dans ce pays. Dans les rédactions, on ne trouve pas suffisamment de journalistes expérimentés et aguerris pour jouer le rôle qui devait être celui des médias, à savoir celui de cadre d’expression, de débats autour des problèmes que traverse notre société. Dans n’importe quelle rédaction, les journalistes les plus expérimentés n'ont pas 30 ou 35 ans d’expérience. Les journalistes quittent assez tôt les rédactions. Ils sont dans les ministères, dans les ONG, dans les organisations internationales, partout sauf dans les rédactions où ils devraient être’’.

Conséquence, selon lui, le terrain étant vide, il a été occupé par les réseaux sociaux où des individus sortis de nulle part deviennent des leaders d’opinion plus écoutés parfois que les journalistes formés à bonne école. ‘’Parfois, c’est des maitres chanteurs, des aventuriers, des gens qui n’ont rien compris des enjeux, mais qui, par la force du Net, sont devenus incontournables. Ce qui a mené à cette situation avec un débat public qui relève plus de l'anecdote que de la confrontation des idées’’.

De l’avis d’Ibou Fall, ce contenu est juste à l’image de la société. À la question de savoir si les Sénégalais n’en ont pas assez, il rétorque, ironique : ‘’Non. Le pays n’en a pas ras le bol, parce que c’est ce qui correspond à son niveau de compréhension. On aime les empoignades, les insultes, les faits divers. C’est ce que veulent les Sénégalais. De toutes les façons, ça va continuer jusqu’en 2024. Après le vote, ce sera terminé. On est dans le royaume des émotions.’’

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