AFFAIRE DES 6 POLICIERS TUES LE 16 FEVRIER 1994, CHEIKHNA KEITA FAIT LA RADIOSCOPIE DE CE DRAME NATIONAL
16 février 1994-16 février 2022, cela fait 28 ans jour pour jour que 6 policiers étaient froidement exécutés sur les Allées du Centenaire à Dakar rebaptisées Boulevard du Général De Gaulle par une foule en furie

*Les Allées du Centenaire rebaptisées aujourd’hui Boulevard du Général de Gaulle ont été le théâtre d’un drame national le 16 février 1994. En effet, 6 policiers y ont été atrocement «exécutés» par une foule en furie, lors d’un meeting organisé par l’opposition. Vingt-huit ans après cette tuerie, Cheikhna Kéita, président du Mouvement national des policiers à la retraite du Sénégal tous corps confondus, revient sur ces tristes événement et demande que l’endroit soit rebaptisé « Boulevard des martyrs du 16 février 1994 ».
16 février 1994-16 février 2022, cela fait 28 ans jour pour jour que 6 policiers étaient froidement exécutés sur les Allées du Centenaire à Dakar rebaptisées Boulevard du Général De Gaulle par une foule en furie. C’était lors des années de braise, dans l’éternelle confrontation entre le parti au pouvoir d’alors, le Parti Socialiste (PS) et son farouche opposant Me Abdoulaye Wade. Et le jour fameux jour, Me Abdoulaye Wade et les leaders de l’opposition étaient en meeting sur les lieux. Vingt-huit ans après Cheikhna Kéita, brigadier-chef des gardiens de la paix en retraite, président du Mouvement national des policiers à la retraite du Sénégal tous corps confondus, revient sur ces événements.
A l’en croire, le respect de la mémoire des policiers tués doit conduire l’Etat du Sénégal à rebaptiser ce boulevard au nom de «Boulevard des Martyrs du 16 février 1994». D’autant que souligne-til, ces policiers, venus veiller sur la sécurité des populations et de leurs biens à l’occasion d’un meeting, ont été atrocement tués par des manifestants déchaînés. Il ajoute que les pauvres étaient tranquillement assis dans le véhicule de police où ils ont été surpris par la foule qui avait brûlé juste à côté des pneus pour les contraindre à descendre. Il raconte que ceux qui avaient sauté pour sauver leur vie ont été tous rattrapés et 6 d’entres eux ont été froidement égorgés. Il s’agit entre autres du lieutenant Mamadou Diop, de l’adjudant Moustapha Dieng, de Ibrahima Faye dit Ira, de Abou Hane, El Hadji Sogui Seck grièvement blessé et qui a rendu l’âme à l’hôpital dans les bras du ministre de l’Intérieur d’alors, Djibo Leyti Kâ. «Le plus triste dans cet épisode, c’est que les assaillants ont été clairement identifiés, interpellés et déférés, mais libérés quelques temps après», s’offusque Cheikhna Keita.
Même si les familles des victimes ont été indemnisées à hauteur d’un million de Fcfa par famille et décorées à la médaille d’or de la police, se désole Monsieur Keita, les enfants que les défunts policiers avaient laissés mineurs n’ont jamais été considérés comme des pupilles de la nation. «Ils ont été abandonnés par les autorités. Et pourtant, leurs parents étaient dans une mission consistant à permettre aux Sénégalais de se rendre en sécurité au meeting et de rentrer chez eux en toute sécurité», rappelle Cheikhna Keita qui révèle que cette attaque a été planifiée, car les assaillants sont partis de Thiaroye où ils ont blessé deux policiers.
Près de trois décennies après ce massacre, le président du Mouvement national des policiers retraités du Sénégal demande à l’Etat et au Président Macky Sall d’honorer ces policiers assassinés dans l’exercice de leur fonction. «Il serait même logique de les décorer à titre posthume à l’Ordre National du Lion et d’indemniser les familles à la hauteur de cette forfaiture», dit-il. Il urge selon Cheikhna Kéita que le président de la République donne des instructions au ministre de l’Intérieur, au Directeur Général de la Police pour que des commissariats de police du Sénégal puissent porter le nom de ces policiers, pour qu’ils ne tombent dans l’oubli.
Rappelant que le Président Macky Sall avait posé «un acte hautement salué» à travers l’indemnisation des 1265 policiers radiés avec une enveloppe de 2 milliards FCFA, il supplie ce dernier d’en faire de même pour ces 6 policiers. En tout cas, il estime que le Mouvement national des policiers retraités n’oubliera jamais ces policiers et continuera de demander leur reconnaissance par l’Etat du Sénégal.