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DANS L'ABRI DES SANS DOMICILE FIXE

Dans les grandes villes du Sénégal, des personnes prennent possession des places publiques. Sans-abri, ils y dorment et y font tous leurs besoins naturels. Certains travaillent pour survivre au moment où d’autres mendient ou volent

Publication 28/02/2022

Dans son pull-over bleu, Amadou Ly se trouve au «mbarou oudé» (atelier des cordonniers), un lieu situé au milieu du marché central de Thiès. De teint clair, le trentenaire est en train de s’installer pour la nuit. Armé d’un «merr gadou» (petit matelas), il l’étale sur le perron avant de le couvrir d’un de ses deux draps. L’autre, il s’en sert pour se protéger contre le froid. Couché, il pose sa tête sur ses chaussures en guise de coussin. Sans domicile fixe, sans-abri, grand exclu, mendiant, nomade, marginal, personne sans chez-soi... Les appellations ne manquent pas pour qualifier Amadou et les dizaines de personnes qui élisent domicile dans ce marché de Thiès, une fois la nuit tombée. Ce phénomène prend de l'ampleur dans la capitale du rail. 

Mardi 22 février, l’horloge affiche 23h. Le marché central se vide de ses commerçants et clients, les sans-abris commencent à envahir les lieux. Ils sont de plus en plus nombreux à squatter les lieux pour trouver un endroit où dormir. Privés de chaleur familiale, ils sont des étrangers venus de la sous-région ou de jeunes gens expulsés de leurs familles ou encore d'autres qui ont perdu tout espoir dans cette vie. Certains aussi y seraient par choix. Surpris au niveau de son dortoir, Amadou Ly se lève brusquement. Sur son matelas, il a l’air effrayé. Le visage pâle, le jeune apostrophe l’intrus : «Vous aussi vous cherchez un endroit où dormir ? » « Non », souffle-t-on. Originaire de la Guinée Conakry, Amadou relate d’un ton triste son vécu à Thiès. «Je suis guinéen d’origine. Je suis venu au Sénégal en 2020 et j’ai effectué mon premier séjour à Dakar où j’ai été victime d’une agression. Là-bas, je dormais sous le pont de Cambérène avant que des agresseurs ne viennent me violenter et emporter tout l’argent que j’avais mobilisé à travers le lavage de véhicules», raconte-t-il. Loin de ce danger, Amadou décide de rallier Thiès où il mène presque la même vie. Le jour, le Guinéen fait le tour du marché pour laver des voitures afin de trouver de quoi acheter de la nourriture et la nuit, il attend que le marché se vide de ses occupants pour aller s’aménager un dortoir. A Thiès, Amadou n’a pas encore vécu une agression, mais son cas à Dakar ne cesse de le traumatiser. «Je n’ai pas de parents ici. Je n’ai que ce lieu pour dormir. Je n’ai jamais l’esprit tranquille et quand j’entends un bruit, je sursaute pour peur d’être agressé. Je ne dors jamais profondément», s’attriste le jeune Ly. 

«J’ai été emprisonné pour avoir volé du fer que j’ai revendu pour me nourrir»

A deux pas d’Amadou, s’est installé un autre sans-abri. Dans son moustiquaire pliable, cet homme est déjà entre les bras de Morphée. Il ronfle bruyamment. Et semble à son aise. A côté de lui, deux autres hommes sont couchés côte à côte. Ils discutent et essaient de trouver le sommeil en surfant sur le net. On les croirait dans leur domicile. Fodé Konté et Ousmane Dia dorment sans gêne au marché central de Thiès. Fodé affirme qu’il est obligé d’y passer la nuit parce que son revenu ne lui permet pas de louer une chambre. «Je dors ici parce que je n’ai pas assez d’argent pour louer une chambre. La location est chère. Il faut au moins un budget de 100 000 FCFA pour payer la caution. Alors qu’avec mon job de «bujumaan», je ne peux pas mobiliser cette somme. Je n’ai aucun ancrage à Thiès», pleurniche-t-il. Originaire de la Gambie, le jeune homme, âgé de 21 ans, se sert du peu d’argent qu’il gagne pour survivre. Venu au Sénégal à la recherche d’une vie meilleure, il vit un calvaire. «J’ai même été emprisonné parce que j’avais volé du fer que j’avais revendu pour m’acheter de la nourriture. Je pense parfois à rentrer au pays, mais j’ai honte d’y retourner les mains vides. Je pense que personne ne choisit de dormir dans un marché et de s’exposer à de multiples dangers», dit Fodé. Quant à son camarade, Ousmane Dia, il dort à la belle étoile par choix. De petite taille, il apprend qu’il est de Thiès où ses parents vivent au quartier Léona. «Mes parents sont à Thiès. J’ai une famille ici mais je préfère dormir avec ces gens-là dans le marché. Je retourne rarement à la maison. Mes parents ne s’inquiètent pas de mon absence. Que je dorme à la maison ou ailleurs, ça leur est égal. J’ai l’impression qu’ils ont voulu m’abandonner. Je vis comme un sans-abri. Je fais le ménage pour certains commerçants afin de subvenir à mes besoins. Pour me laver, je vais dans les douches des mosquées. Il m’arrive de rester des jours sans prendre un bain. Je suis maintenant habitué à cette vie. Je n’ai plus envie de rentrer à la maison», lance Ousmane, le sourire en coin.

«Ma famille m’a expulsé»

A la place de France, c’est le même décor où presque. Ici, un vent frais balaie l’atmosphère. Le lieu est vidé de son monde. Seuls les lumières et les vrombissements des moteurs des véhicules assurent l’ambiance. Dans les coins un peu sombres de la place, on voit des gens couchés à même le sol. Dans un coin de l’agora, s’allonge un homme sur des cartons. Il était sur le point de s’endormir, mais il sera dérangé par le bruit des pas d’un visiteur. «Qui est-ce ?», lance-t-il, l’air peureux, avant de reprendre son souffle. Se reprenant, l’homme consent à se confier à l’inconnu, mais il refuse de décliner son identité. «Je me nomme Ibrahima…non c’est Badou», lance-t-il, tout en taisant son nom de famille. L’air ivre, l’homme pue l’alcool. La voix tremblante, il poursuit : «Je ne suis ni fou ni malade. J’ai une famille à Thiès, mais je me sens mieux ici. Mes parents ne m’aiment pas. Ils me violentent tous les jours. Ils ne veulent pas que je consomme de l’alcool, alors que cette boisson est ma vie. Je ne peux pas vivre en paix avec ma famille. C’est pourquoi je dors dans la rue, loin de leurs yeux.» Pour survivre, cet homme mendie. 

De l’autre côté de la place, en face de la Mairie de la Ville, d’autres personnes dorment sur les bancs publics. Ils ronflent à côté de Bacary Diop près du mur où s’échappe une odeur d’urine. Il fume de la cigarette avant d’aller rejoindre son banc. Comme s’il s’attendait à une visite, il accueille à bras ouverts. Dans son pull-over assorti d’un pantalon jean, l’homme se confie sans réserve. Bacary Diop apprend qu’il habite à Thiès, que ses parents l’ont expulsé parce qu’il fume du chanvre indien. «Ma famille se trouve à Thiès. J’ai beaucoup de parents ici. Je ne suis pas un étranger. On m’a expulsé de la maison parce que je fume du chanvre indien. Je pense parfois à rentrer à la maison, mais j’ai peur d’être rejeté. J’ai tout perdu. Ma famille, mes amis, tout le monde m’a tourné le dos», regrette le sieur Diop qui dit s’habituer à cette vie dans les rues.

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