LA SOCIETE CIVILE FAIT SON PLAIDOYER
Pour améliorer la transparence dans la gestion des ressources minérales et des finances publiques et privilégier les préoccupations des populations les plus vulnérables, l’Ong Oxfam a convié hier, jeudi 4 juillet, plusieurs de ses partenaires à un panel.

L’Ong Oxfam organise depuis hier, jeudi 4 juillet, un atelier sur la gouvernance des industries extractives. Occasion pour plusieurs membres de la société civile et du Comité sénégalais des droits de l’homme de plaider pour une bonne gouvernance des ressources minérales et des finances publiques afin de lutter contre la pauvreté et les inégalités au Sénégal.
Pour améliorer la transparence dans la gestion des ressources minérales et des finances publiques et privilégier les préoccupations des populations les plus vulnérables, l’Ong Oxfam a convié hier, jeudi 4 juillet, plusieurs de ses partenaires à un panel. Axé sur la mise en œuvre du programme « Gouvernance contre la pauvreté et les inégalités », l’atelier a permis de diagnostiquer les manquements dans la transparence et la redevabilité dans la gestion et la redistribution des ressources naturelles. Prenant la parole, le coordonnateur du Forum civil, Birahime Seck, a fait savoir que la pauvreté est de plus en plus ressentie dans les zones d’extraction de ressources naturelles. « Il y a un réel problème dans les lieux d’exploitation et on n’a pas encore de segment pour faire le contrôle sur le niveau offshore », a-t-il soutenu.
Sur ce, le représentant d’Enda Diapol lui emboite le pas. Mamadou Mbengue en veut pour preuve la situation dans la zone aurifère de Kédougou, « l’une des régions les plus pauvres du Sénégal ». Pour lui, cette pauvreté a une « dimension politique ». Mamadou Mbengue pointera du doigt les multinationales à travers « leurs mécanismes de corruption », certains élus locaux qui semblent être « complices ». « Les populations ne sont pas incluses dans l’élaboration des politiques locales et l’information financière n’est pas rendue publique », a souligné Mamadou Mbengue.
Pour ainsi lutter contre la pauvreté dans les zones minières, les panélistes pensent qu’il faut mutualiser les forces. Autrement dit, porter le « plaidoyer pour une meilleure allocation des ressources » et promouvoir l’équité. « Il faut des réformes structurelles pour lutter contre les inégalités », dira Birahime Seck.
Pour sa part, le président du Comité sénégalais des droits de l’homme, Me Pape Sène, trouve qu’il est impossible de lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales sans le respect des droits de l’homme. « A chaque fois, les populations nous interpellent sur un peu nos actions dispersées et cela ne permet pas d’être non seulement rationnels dans nos actions mais ne nous permet pas d’atteindre les objectifs escomptés », dit-il. Et d’ajouter, « c’est la raison pour laquelle nous faisons la recommandation selon laquelle il faudra harmoniser nos actions sur le terrain ».
L’atelier qui prend fin aujourd’hui, vendredi, devra ainsi permettre de mettre en place un cadre d’harmonisation des activités des partenaires. Ceci pour renforcer l’engagement citoyen et donner un cadre juridique et institutionnel favorable à la lutte contre les inégalités et la pauvreté au Sénégal.