LES FONCTIONNAIRES DECRETENT UNE SEMAINE ROUGE DE L’ADMINISTRATION
Dans sa mission de défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs, le Collectif interministériel des Agents de l’Administration sénégalaise (CIAAS), constitué de syndicats et d’amicales, a tenu un point de presse, hier.

Dans sa mission de défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs, le Collectif interministériel des Agents de l’Administration sénégalaise (CIAAS), constitué de syndicats et d’amicales, a tenu un point de presse, hier. Intervenant dans le fonctionnement de 18 ministères, il dénonce ‘’une discrimination entre les différents corps, dans le cadre de la reconnaissance et du reclassement des diplômes, mais aussi des traitements salariaux et indemnitaires des agents de l’administration’’. A partir de ce mercredi, ces fonctionnaires discriminés démarrent une semaine rouge de l’administration sur l’ensemble du territoire national.
Ils ont fait montre de détermination et n’ont pas manqué de proférer des menaces. Hier, les agents interministériels de l’administration sénégalaise sont montés au créneau pour dénoncer ‘’une discrimination entre les différents corps’’ composant ce secteur. Ce, dans le cadre de la reconnaissance et du reclassement des diplômes et aussi des traitements salariaux et indemnitaires de ces agents de l’administration».
Sur les 167.000 travailleurs de la fonction publique…
Dans cette affaire, l’indemnité de logement constitue un sérieux problème. Les agents de l’administration sénégalaise ont décrié le ‘’un poids deux mesures’’ qui affecte leur secteur. Pour eux, il existe une inégalité et une iniquité sur la question du logement. La réaction d’Oumar Touré en dit long. Le coordonnateur du Collectif des Agents interministériels de l’Administration soutient qu’il existe une discrimination flagrante dans l’octroi de l’indemnité de logement. À cet effet, il déclare :»Il nous est difficile d’accepter que sur les 167.000 travailleurs de la fonction publique, 137.000 bénéficient de l’indemnité de logement alors que les 30 000 agents qui réalisent le gros du travail sont laissés en rade».
Et pour enfoncer le clou, M. Touré dit ne pas comprendre ‘’cette injustice qu’ils subissent au sein d’une même Administration et qui est inconcevable et inacceptable’’.
Sur la question des diplômes, le Collectif demande au ministre de l’Enseignement supérieur de réagir pour régler le problème relatif à la signature des habilitations. ‘’Nous demandons la signature de toutes les habilitations en instance ainsi que la rétroactivité à la date de dépôt de la demande’’.
Si l’État ne fait rien…
Les agents interministériels de l’administration ne se limitent pas seulement à dénoncer. D’ailleurs, ils ont mis en garde contre l’inaction de l’État face à leurs préoccupations. C’est ainsi qu’ils ont prévu différents plans d’actions au cas où leur demande serait tombée dans l’oreille d’un sourd. Le Collectif a même révélé la décision à prendre pour exiger la généralisation de l’indemnité de logement. Et ce, à partir de demain (aujourd’hui), 26 avril jusqu’au 2 mai 2023. ‘’Demain (aujourd’hui), ce sera le démarrage de la semaine rouge de l’administration sur l’ensemble du territoire national, durant laquelle tous les travailleurs membres du collectif devront arborer des brassards rouges. Il est aussi demandé aux travailleurs de se rassembler devant les ministères et les services pendant 10 à 15 minutes’’, fait-il savoir.
Toutefois, ce n’est pas tout. Les agents ont décidé d’organiser une marche, en plus de la semaine rouge. Omar Touré explique :»Le 15 mai 2023, sera organisée la marche nationale du collectif. Pour sa réussite, on s’est fixé l’objectif de mobiliser plus de 1000 personnes. Les travailleurs au niveau central comme déconcentré prendront part à cette importante manifestation’’.
Maintenant, si ce deuxième plan d’action n’apporte pas ses fruits, alors, les agents n’hésiteront pas à passer à la vitesse supérieure. M. Touré le fait savoir en ces termes :»Le 30 mai 2023, une grève totale de 48h sera déclenchée. L’objectif visé est de paralyser toutes les activités dans les 18 ministères concernés’’.
Cependant, un dialogue est possible pour ne pas en arriver là. ‘’Nous sommes ouverts et appelons le gouvernement, à travers le Premier ministre et le Chef de l’État à résoudre ce problème’’, ont-ils laissé entendre.