L’UNSAS AFFICHE SON INQUIÉTUDE ET SONNE LA MOBILISATION AUX CÔTÉS DES SYNDICATS ENSEIGNANTS
L’Union Nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) a rejoint la cause et s’active pour que les doléances des professeurs soient prises en compte par l’Etat.

L’union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) s’implique dans la lutte des syndicats d’enseignants. Préoccupée par le blocage des négociations et la paralysie générale de l’école publique sénégalaise, elle sonne la mobilisation pour un retour rapide de la situation à la normale.
Les syndicats d’enseignants ont un soutien de taille dans leur bras de fer avec le gouvernement. L’Union Nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) a rejoint la cause et s’active pour que les doléances des professeurs soient prises en compte par l’Etat.
Dans un communiqué publié samedi dernier, Mademba Sock et ses camarades se désolent de la paralysie générale que traverse l’école publique sénégalaise. Peinés par l’échec des négociations, ils rappellent que «la sempiternelle question du respect des accords, l’équité dans le système de rémunération de la Fonction publique ainsi que la création du corps des administrateurs scolaires sont à la base du différend entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement». Poursuivant, l’Unsas alerte sur le fait que les élèves se soient mêlés de la situation à travers des mouvements de protestations pour réclamer, à juste raison, leur droit à l’éducation. «Les élèves du privé sont délogés comme pour mieux protester et réclamer la reprise des activités d’enseignements apprentissages», relève-t-elle avant de souligner que les parents d’élèves, envahis par l’inquiétude et la désolation, protestent et menacent de descendre dans la rue.
Bref, selon l’Unsas, la crise de l’école embrase peu à peu le climat social et menace la stabilité du pays. L’Unsas exprime ainsi sa solidarité à tous les enseignants en lutte et leur recommande vivement de préserver l’unité, seule gage de la réussite de leur combat. «La satisfaction de revendications légitimes ne peut se faire dans la division et la concurrence. Le vrai enjeu est dans l’unité d’action et non dans l’adversité entre organisations sœurs. Dans la division, avec des actions syndicales séparées, les syndicats étaleront forcément leurs faiblesses et leur incapacité à mener une lutte unitaire », a martelé la centrale syndicale dirigée par Mademba Sock.
L’Unsas interpelle dans la foulée le gouvernement et lui demande de mettre en avant les vertus du dialogue social pour apaiser la situation et sauver l’année scolaire. «L’école est un instrument démocratique d’ascension sociale qui doit mériter tous les sacrifices», souligne-t-elle. En plus de cela, elle affirme que le manque d’équité dans le traitement salarial des fonctionnaires ne doit pas être entretenu dans un pays qui veut faire cap sur l’émergence à partir notamment de son capital humain. Si cette paralysie se prolonge, l’Unsas se dit réserver le droit de sonner la mobilisation générale de tous ses syndicats et section d’entreprise, aux côtés des organisations sœurs de la coalition des confédérations syndicales sénégalaises affiliées à la CSI, pour une solidarité active autour des syndicats d’enseignants. Elle lance de ce fait un appel à toutes les organisations de la société civile actives en éducation, ainsi qu’à toutes les institutions de médiation pour leur demander d’accroître les efforts de pacification de l’espace scolaire.
AMADOU BA, CHARGE DE COMMUNICATION DU CUSEMS : «Les professeurs sont en révolte»
«Il y a un mépris de la part de l’Etat. Le gouvernement ne connaît plus les enjeux alors que les professeurs sont en révolte. Cette situation peut déboucher sur une situation plus complexe dans la mesure où plus personne ne fait cours dans le privé comme le public. Les professeurs sont déterminés à aller jusqu’au bout. Nous estimons que toute proposition qui ne vise pas à corriger l’iniquité, l’injustice, est une fausse solution. On n’aimerait pas avoir un goût d’inachevé. Pour nous, il est temps de corriger et de dépasser cette question et de se concentrer après sur des questions liées à la qualité des enseignements, aux effectifs pléthoriques, aux abris provisoires, aux résultats, etc. Dans les négociations, le gouvernement fait comme si nous étions venus mendier ou quémander. Quand ils brandissent 69 milliards de FCFA pour 121 000 agents, ils oublient pendant ce temps qu’il y a des budgets pour des institutions inutiles qui dépassent les 80 milliards. Et que ces mêmes institutions n’emploient pas plus de 200 personnes. Ce fétichisme numérique et ces tentatives de diabolisation ne passeront pas.»