LA DYTAES, À L’ASSAUT DES 4 RÉGIONS DU SÉNÉGAL
Du 07 février au 12 Mars prochain, une caravane des acteurs du secteur agricole va sillonner 14 localités du pays pour installer des cellules locales de la Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal.

Du 07 février au 12 Mars prochain, une caravane des acteurs du secteur agricole va sillonner 14 localités du pays pour installer des cellules locales de la Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal. Cette dynamique regroupe des producteurs, des acteurs des semences, des chercheurs, universitaires, ONG et consommateurs. Le lancement a eu lieu à Bambilor dans la zone des Niayes.
Cette caravane initiée par un collectif composé du FAO, du ministère de l’Aménagement du territoire, Enda Ecopop, du CIRAD et du Forum social sénégalais a pour objectif de sensibiliser et convaincre les producteurs et les acteurs du secteur de l’agriculture sur l’intérêt et les avantages de l’agroécologie. Un mois pour sensibiliser et convaincre sur l’intérêt de l’agroécologie. Du 07 février au 12 Mars, la caravane va faire 14 étapes dans différentes localités du Sénégal pour également recueillir les expériences pratiques et les avis des concernés.
Regroupés dans la dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal (DYTAES), les initiateurs de cette caravane visent à collecter les expériences et les pratiques dans différentes régions du Sénégal, afin de verser dans la corbeille des idées pour l’élaboration des politiques agricoles tant au niveau national qu’à l’échelle internationale. A terme, la Dytaes cherche à ancrer les pratiques agro-éco logiques dans les systèmes de production, afin qu’elle puisse être une solution à la double problématique de la baisse de la productivité des sols dans un contexte de croissance démographique accélérée. « Si l’agroécologie prend pied dans les terroirs, alors ce ne sera plus un phénomène de mode. C’est la raison d’être de cette caravane qui va sillonner le Sénégal pour faire de l’agroécologie une réalité, pour que nous puissions la vivre au quotidien » a expliqué Amadou Kanouté.
En effet, en plus de l’enjeu sanitaire dans les plats, l’agroécologie constitue, pour les membres de cette dynamique, un moyen de faire face à l’appauvrissement des sols par l’usage excessif des engrais chimiques au moment où la demande alimentaire mondiale se présente sous des perspectives croissantes. L’objectif, c’est de retourner vers des pratiques saines qui favorisent une régénération des sols grâce aux engrais organiques et une augmentation de la production. « D’ici les 50 prochaines années, la population du monde va augmenter de 50%, mais la production alimentaire va baisser de 40%. L’enjeu se trouve là. La solution, c’est de régénérer les sols, faire cohabiter tous ceux qui ont besoin de la terre pour qu’ensemble qu’on puisse faire en sorte que l’agro écologie reconnue par la science comme l’une des voies pour augmenter la production soit promue. L’agro écologie est reconnue comme l’arme la plus fatale contre les changements climatiques. Donc nous venons pour dire qu’il faut remettre cette agro écologie à la place qui doit être la sienne », a plaidé le directeur exécutif de Cicodev Afrique.
Dans sa démarche, la dynamique pour une transition écologique estime que les savoir locaux, la science empirique produite à partir des terroirs, doivent être mis à contribution, aux côtés de la science dite moderne, pour répondre aux enjeux imposés par les changements climatiques. A chaque étape, une dynamique locale sera installée afin que les acteurs locaux et les consommateurs s’approprient le projet. « Il s’agira de sensibiliser sur l’agro-écologie, informer sur la pratique, recueillir surtout les points de vue des gens qui sont dans les terroirs sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés pour produire, pour consommer. Quelles sont les solutions qu’ils entrevoient pour y apporter des solutions. Et enfin travailler à l’installation des DyTael dynamiques pour la transition agro écologique locale » a rappelé Amadou Kanouté.
De son côté, Mme Mariam Sow, Secrétaire exécutive Enda Pronat, a insisté sur la nécessité d’impliquer les consommateurs dans les dynamiques afin de leur permettre d’avoir un choix éclairé sur ce qu’ils consomment. Elle a également réitéré sa demande sur la protection la ressource qu’est le sol, notamment dans la zone des Niayes qui fait face une urbanisation galopante. Rappelons que dans le cadre de la promotion de l’agroécologie, le gouvernement a déjà fait un pas salué par les acteurs et les membres de la Dytaes. En effet, le gouvernement du Sénégal a annoncé que désormais 10% du budget prévu pour l’achat des engrais seront désormais consacrés aux engrais organiques. Décision qui sera appliquée lors des prochaines campagnes agricoles.