«TOUTES LES RÉGIONS SERONT AFFECTÉES PAR LES SÉCHERESSES OU LES INONDATIONS»
C'est l'avis de Mounkaila Goumandakoye, secrétaire exécutif de l’organisation pour l’environnement et le Développement Durable (Oedd)

Le réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’environnement (Remapsen) a organisé hier un webinaire sur le changement climatique dans le continent africain. Il vise à accroître la compréhension des problématiques se rapportant au changement climatique telles qu’elles affectent le continent africain. Selon le secrétaire exécutif de l’organisation pour l’environnement et le Développement Durable (Oedd), toutes les régions seront affectées par les sècheresses ou les inondations.
Beaucoup de facteurs accentuent le dérèglement climatique et l’Afrique fait face à de nombreux défis. C’est dans ce sens que le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement (Remapsen) a organisé un webinaire pour un éveil de conscience de la population et des décideurs.
Dans une communication, le secrétaire exécutif de l’Organisation pour l’Environnement et le Développement Durable (Oedd), Mounkaila Goumandakoye, a indiqué que le dérèglement climatique pose des défis redoutables à l’Afrique dont la population est passée de 100 millions d’habitants environ en 1900 à 1,4 milliard d’habitants de nos jours. «Les changements climatiques associés à la dégradation des terres peuvent causer la perte de plus de la moitié des terres arables d’ici 2030, exacerbant l’insécurité alimentaire et la pauvreté. La bande sahélienne est particulièrement concernée mais également la corne de l’Afrique. Toutes les régions, à un degré ou à un autre, seront affectées par les sècheresses ou les inondations», annonce-t-il.
Selon l’OMM (Rapport sur l’état du climat en 2020), les changements climatiques peuvent entraîner jusqu’à 3% de baisse supplémentaire du PIB d’ici 2050. «Ceci est d’autant plus alarmant que la pression démographique va croissante, avec une population qui atteindra 2,5 milliards d’habitants en 2050 et 4 milliards en 2100», explique-t-il. A l’en croire, en Afrique, la grande dépendance des populations à l’agriculture - plus de 90% des activités agricoles reposent sur les précipitations et la pêche notamment -, accroît la vulnérabilité des pays aux changements climatiques.
En outre, il est revenu sur les conséquences du réchauffement climatique qui sont multiples. Il y a les effets sur la santé qui sont dus aux chaleurs extrêmes, à l’accroissement des maladies à transmission hydrique ou celles véhiculées par les insectes notamment le paludisme et la dengue, à la malnutrition et à la sous-alimentation qu’engendre l’insécurité alimentaire. À ces effets s’ajoutent aussi les pathologies respiratoires liées à la pollution atmosphérique (augmentation de la teneur en ozone en raison des hausses de températures ou augmentation des suspensions dans l’air due à la sècheresse et à la dégradation des terres). «Le niveau moyen des océans a augmenté de 20 cm ente 1901 et 2018 ; et une augmentation du niveau de la mer allant jusqu’à 5 mm/an est observée dans plusieurs pays africains à façade maritime, avec de plus grandes menaces sur les états insulaires comme les Seychelles, Madagascar ou l’île Maurice.»
Les déplacements de populations sont aussi induits, selon lui, par les inondations, les tempêtes ou les sècheresses. «On estime que 12% de tous les nouveaux déplacements de populations dans le monde au cours des deux dernières années se sont produits dans la corne de l’Afrique et l’Est du continent avec plus de 1,2 million, dus aux catastrophes naturelles», affirme-t-il. En 2020, poursuit-il, le continent a connu de graves inondations avec des pertes en vies humaines ou des déplacements de populations notamment au Soudan, au Soudan du Sud, en Éthiopie, en Somalie, au Kenya, en Ouganda, au Tchad, au Nigeria, au Niger, au Bénin, au Togo, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Burkina Faso.