CE QU’IL FAUT SAVOIR SUR L’OUGANDA
Adversaire du Sénégal ce vendredi en huitièmes de finale, les « Cranes » ne lésineront pas sur les moyens pour contrecarrer les tentatives sénégalaises et décrocher leur qualification en huitièmes de finale

Deuxième du groupe A derrière l’Egypte, l’Ouganda a marqué les esprits avec un parcours honorable lors du premier tour. Adversaire du Sénégal ce vendredi en huitièmes de finale dans une rencontre qui s’annonce très disputée, les « Cranes » ne lésineront pas sur les moyens pour contrecarrer les tentatives sénégalaises et décrocher leur qualification en huitièmes de finale.
Après avoir surpris la Rd Congo (2-0) lors de leur entrée en lice, accroché le Zimbabwe (1-1) dans un match relevé puis battu par l’Egypte contre le cours du jeu (2-0), l’Ouganda se présente face au Sénégal avec l’ambition de renverser l’équipe d’Aliou Cissé et décrocher leur qualification en quarts de finale. « Je crains tout le monde. Mais je joue sans peur. L’Ouganda a terminé deuxième de son groupe. Ils ont réalisé un très bon premier tour. Il va falloir faire attention aux Ougandais. Ils nous attendent de pied ferme et nous aussi on les attend de pied ferme. On va analyser leur jeu, même si on a déjà vu leurs matches. On sait qu’on est capable de faire quelque chose de bien contre eux » a déjà averti Kalidou Koulibaly à la fin du match contre le Kenya comptant pour la 3ème et dernière journée des phases de poule.
Cette déclaration du défenseur central des « Lions » en zone mixte semble indiquer de la tâche qui attend les « Lions » vendredi au stade International du Caire face à l’Ouganda. Il y a de quoi se méfier d’une équipe considérée comme un petit poucet de la compétition mais qui a les capacités de jouer les trouble-fêtes dans une compétition où les favoris ne sont pas à la fête. Le Sénégal devra croiser le fer face à une équipe typiquement africaine (athlétique, accrocheuse et qui se bat sur tous les ballons).
Une formation dirigée par le français Sébastien Desabre qui presse haut ses adversaires et qui explose dès la récupération du ballon. « Ce sera un match difficile d’autant plus que c’est un match couperet avec une équipe qui se bat bien sûr toutes les balles. Ils maîtrisent le football africain avec une base locale. En plus c’est une équipe qui joue à l’africaine même si ils jouent avec un bloc ils sont capables de se projeter très vite en attaque. Ils jouent avec beaucoup de solidarité, de dévouement et d’abnégation » prévient Abatalib Fall. Le dernier match entre les deux adversaires de ce vendredi, soldé par un 0-0 insipide il y a deux ans (6 juin 2017) témoigne de la coriacité d’une équipe ougandaise qui n’a rien à perdre.
Un danger numéro un nommé Miya
Les coéquipiers de Cheikhou Kouyaté devront se méfier du numéro 17 ougandais. A 21 ans et devenu international en 2014 (alors qu’il n’avait que 16 ans, 7 mois et 23 jours), Farouk Miya est la star annoncée du football ougandais depuis son adolescence. Le milieu de terrain et dépositaire du jeu de son équipe l’a démontré lors du succès (2-0) contre la RD Congo en distillant deux passes décisives sur balles arrêtées. Celui qui est surnommé dans son pays « Muyizi Tasubwa » qui signifie littéralement « un chasseur qui ne manque jamais sa cible », le sociétaire du HNK Gorica (Croatie) sera un danger permanent pour le Sénégal de par sa vision du jeu, sa justesse de passe et son culot.
Réalisme et concentration pour les prendre à défaut
Si cette sélection ougandaise semble complète, avec un gardien parmi les meilleurs d’Afrique, elle a aussi une grinta, un bon collectif et un état d’esprit de guerrier qui sera important pour tenter de faire un coup face aux hommes d’Aliou Cissé. Une équipe qui présente à peu près les mêmes caractéristiques que le Kenya, dernier adversaire du Sénégal en phase de poule. Des « Lions » qui partent malgré tout favoris contre l’Ouganda, dont le principal point faible est « le manque d’expérience en CAN ». En effet, les « Cranes » n’ont participé qu’à 6 phases finales de la CAN pour une seule finale jouée en 1978, battue par le Ghana. Mais ils ont montré durant ce premier tour que ce manque d’expérience ne constitue pas un frein à leur ambition de bouleverser la hiérarchie.
La bande à Sadio Mané a largement les capacités de prendre le dessus sur leur adversaire de ce vendredi. Pour y arriver, il faudra faire preuve de réalisme mais aussi de concentration. « Ils sont faibles sur les situations standards et concèdent beaucoup de fautes. Il faut beaucoup de variantes. Etirer le bloc d’équipe en ayant la possession de balle. Il faut aussi jouer sur les côtés après le déséquilibre au milieu. Il faudra être mentalement fort et être réaliste » assure Abatalib Fall.
Une grève à 72 heures du match
Le mental, il en faudra aux « Lions » qui joueront face un adversaire secoué par une affaire de primes avant ce rendez-vous fatidique après le Cameroun, le Zimbabwe et le Nigeria. Qualifiés pour les huitièmes de finale de la CAN 2019, les Cranes ont boycotté mardi la séance d’entraînement qui était prévue pour une question de primes. Les joueurs réclament une revalorisation de l’enveloppe prévue, alors que leur Fédération dit être à jour de ses versements.
Dans un communiqué, l’instance dirigeante a par ailleurs rappelé que les 23 ont signé un code de bonne conduite susceptible de sanctionner ce type de comportements. Ce mercredi, le compte Twitter de la FUFA annonce une séance en début de soirée et montre les joueurs réunis avec leur staff pour une session d’analyse vidéo. Un motif d’espoir quant à une meilleure préparation de ce duel face aux « Lions » ?
Toujours est-il que ce problème risque de ne pas être sans conséquence si on sait qu’ils feront face à une des équipes citées parmi les favoris de ce tournoi. Laissés au repos lundi après leur qualification en huitièmes de finale, en grève, mardi et mercredi, les Cranes ne sont donc pas entraînés véritablement depuis trois jours. Il ne leur reste que ce jeudi, la veille du match pour préparer ce match contre le Sénégal. Aliou Cissé devrait donc prendre tous ces éléments en compte pour déstabiliser les coéquipiers de Farouk Miya.