Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
18 juin 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Culture
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP

DES DANSES ENTRE PERVERSION ET ÉVOLUTION

La danse, comme toutes les formes et pratiques artistiques, a subi par les temps plusieurs perversions. Ceci, avec les faits de la mondialisation et l’ouverture des jeunes générations

Mamadou Oumar Kamara  |   Publication 02/05/2022

La danse, comme toutes les formes et pratiques artistiques, a subi par les temps plusieurs perversions. Ceci, avec les faits de la mondialisation et l’ouverture des jeunes générations. Toutefois, ces influences ne viennent pas souvent avec grand bonheur. Certains observateurs et critiques populaires indexent une malheureuse agression de nos mœurs et le déni de l’héritage culturel. D’autres, plutôt avisés, y voient une évolution qui répond bien au principe du geste artistique, sans non plus défendre l’aliénation.

La danse est l’une des pratiques les plus populaires au Sénégal. Et c’est sans nul étonnement qu’elle a, à plusieurs épisodes, défrayé les plus folles chroniques. Celles des voyeurs ont souvent été bien servies. On a connu la sulfureuse histoire de « Guddi Town », en 2005, avec la danseuse Ndèye Guèye et sa clique. Durant une soirée privée dans une discothèque, elles ont trémoussé à une telle frénésie qu’elles ont, pour certains prudes, déchiré le pagne de la pudeur et se sont dénudées pour le spectacle. Il n’aura d’ailleurs pas fallu grand geste, tant les pagnes dont elles s’étaient couvertes n’avaient voilé que ce qui devait nécessairement l’être. Le fait divers fera grand bruit et la Division des investigations criminelles (Dic) les arrêtera pour outrage et atteinte aux bonnes mœurs.

Trois décennies plus tôt, c’était Youssou Ndour qui titillait les gentilles mœurs. Par son tube « Saf safati », dans l’album « Diongoma », il popularisait la fameuse danse « ventilateur-climatiseur ». Chantez « Ventilaateur, kiliimatizeur » ! La concupiscente mélodie était distillée par une lascive voix féminine. Aux deux époques, les vertueux n’ont pas manqué de crier au scandale. Selon eux, c’étaient là des exercices qui portaient une sournoise atteinte à la morale et ne reflétaient en rien « nos » danses. Par ce reproche, ils illustraient par certaines danses comme le « ndawrabine », le « gumbé », le « diambodong », le « wango », le « fital », etc. « Ce qui caractérise nos danses sont leur proximité aux sources de nos patrimoines », définit Dr Aïssatou Bangoura, ancienne pensionnaire de Mudra Afrique. En cela, elle soutient bien également que nos danses sont le reflet de nos cultures et de nos valeurs.

La danse reste très prisée. Sur le réseau social Tik Tok, sur presque chaque capsule, l’internaute se prête à une danse. Souvent, c’est pour mettre en valeur les formes (ou rondeurs) et l’allure du cadre. La même observation intervient au visionnage de clips vidéo ou autres séances de « tannbeer » moderne. « Ubbil Mbarka Ndiaay » et les tenues aguicheuses gardent, en effet, leur meilleure cote. Comment en est-on arrivé à ces formes de danse qui violeraient les valeurs en partage du Sénégal ?

Dr Aïssatou Bangoura, la première et unique auteure de thèse de doctorat sur la danse au Sénégal, semble relativiser. Elle signifie déjà que la danse est thérapie, passion et divertissement. Au vu de l’environnement des réseaux sociaux qui sont espace d’exubérance et de lutte contre la timidité, le recours à ces danses pourrait être toléré. De suite, la danse, au Sénégal notamment, accepte bien les emprunts culturels.

De plus, note Dr Aïssatou Bangoura, l’intérêt des Sénégalais pour la danse est la résultante de sa politique culturelle qui a toujours reposé sur l’enracinement et l’ouverture. « Ceci permet de définir l’identité de nos danses, qui est justement l’affirmation de soi et l’acceptation de l’autre ; l’identité impliquant toujours l’altérité. Cette politique avait amené à la création d’établissement comme Mudra Afrique », rappelle l’enseignante à l’Isac (Institut supérieur des arts et des cultures). Cette antenne de Mudra Bruxelles, qui était soutenue par le poète-président Léopold Sédar Senghor et dirigée par Germaine Acogny, avait pour mission de créer une nouvelle gestuelle inspirée de nos valeurs et ouverte à la modernité. Cette pratique devait cependant tenir compte de nos identités et de ce qui caractérise proprement nos danses. Mais, qu’est-ce qui définit nos danses ?

Dr Aïssatou Bangoura croit d’abord bon de préciser qu’on danse partout au Sénégal, et que tous nos évènements sont accompagnés par la danse. La danse permet d’exprimer ce qui est ressenti, avec un rythme qui suscite des émotions et des émotions qui entretiennent le rythme. C’est une expression par le geste de nos patrimoines, de notre culture, de nos identités et de nos personnalités communes. Il faut ainsi comprendre ce qui nous définit pour le traduire en mouvements corporels, et donc définir nos danses. Outre cela, nos danses sont véhicules de (nos) valeurs. À ce propos, Dr Bangoura s’inquiète du risque de la disparation des danses traditionnelles, si on ne les conserve et ne s’y intéresse pas. « On risque de rejoindre la préoccupation de André Malraux qui disait, lors du Festival mondial des arts nègres en 1966, que « l’Afrique a changé la danse dans le monde, … mais sa danse séculaire est en train de mourir et il appartient aux gouvernants de la sauver », considère l’enseignante. Cette marque identitaire de nos danses a été portée notamment par le Ballet La Linguère et le Ballet Sirabadral de la Compagnie nationale Daniel Sorano.

Elle estime par ailleurs que cet objectif est un impératif social. Elle fait constater que toutes les valeurs qui tournent autour de la danse sont des valeurs humanistes.

La première voie vers le modernisme de nos danses

La première rupture est intervenue avec la création du premier ballet africain, en 1958, par le Guinéen Fodéba Keita. « Les Ballets africains Keïta Fodéba avaient la particularité d’être montés sur des scènes à l’italienne. Ce qui était inédit car, dans nos cultures, nos danses se déroulaient sur les grandes places de nos villages au milieu d’un public circulaire qui participaient à l’action autant que les batteurs, danseurs et musiciens. La collaboration était proche », renseigne Dr Aïssatou Bangoura. Ce changement d’espace a d’abord soulevé l’ire des critiques européens à l’époque. Dr Bangoura se souvient d’ailleurs que c’est à cette époque que le préjugé caricatural du Noir ayant le rythme dans le sang a été largement propagé. Fodéba Keita avait répliqué, à travers l’article intitulé « La danse africaine et scène », en défendant vigoureusement l’authenticité de nos danses, « qui ne relevaient ni du folklore encore moins de l’exotisme », et posait le problème de leurs identités ».

Articles les plus lus

guerre_iran_israel.jpg
S'ACHEMINE-T-ON VERS UNE GUERRE MONDIALE ?
Le monde est-il en train de s'enliser dans une crise sans précédent avec le conflit entre l'Iran et ...

bl_-_podcast_-_bl_avec_ibou_fall_4n7c4mdukrc_-_853x480_-_1m11s.png
LES VÉRITÉS D'IBOU FALL
Ibou Fall, chroniqueur redouté surnommé "le sniper", n'a pas fait dans la dentelle lors de son passage ...

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...

rbourgi.jpg
J’AI PEUR POUR LE SENEGAL
Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, Mes chers compatriotes, Je ...

capture_decran_2025-06-16_a_18.11.36.png
LE MIGRANT, BAROMETRE, VICTIME ET INSTRUMENT DES TENSIONS INTERNATIONALES
En 2023, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), le nombre de personnes ...

Vos articles préférés de la semaine

image1170x530cropped.jpg
L'AMBITION ONUSIENNE QUI FÂCHE
C’est Oumar Youm, qui l’avait théorisé à son élection en 2012 : «Nous allons offrir ...

capture_decran_2025-06-09_a_13.39.20.png
L'ÉVÊQUE QUI RÉCITE LE CORAN
Lors du pèlerinage de Poponguine, Mgr Victoire Ndione a prononcé un discours remarquable qui illustre ...

capture_decran_2025-04-15_a_05.14.23_0_0.png
LE THÉÂTRE DES GOUGNAFIERS D’EN HAUT
Il fallait oser. Oser dire ce que tant de Sénégalais, derrière leurs rideaux ou sur leurs groupes ...

capture_decran_2021-03-24_a_00.50.21.png
LE SILENCE ÉLOQUENT DES UNIVERSITAIRES PÉTITIONNAIRES
Dans son livre de transmission Les Souvenirs viennent à ma rencontre, paru chez Pluriel en 2019, le ...

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous