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LA TRADUCTION EST AUSSI NECESSAIRE A LA LITTERATURE QUE L’AIR AUX OISEAUX DU CIEL

Palabres avec Louis Camara, écrivain et «passeur de cultures»

Entretien réalisé par Alassane Seck GUEYE  |   Publication 26/02/2021

Collaborateur du Témoin à travers ses œuvres qu’il met à la disposition de nos lecteurs, Louis Camara reste un auteur engagé en plus d’avoir le souci de partager son savoir. Par la magie de l’Internet avec ses plateformes, Le Témoin s’est entretenu avec l’auteur saint-louisien sur son œuvre et sa pratique littéraire. Entretien.

Louis Camara, douze ans après sa publication par les EENAS vous avez décidé de parler de votre œuvre « La forêt aux mille démons ». Pourquoi avoir attendu si longtemps?

En fait, je me suis rendu compte que depuis sa parution en 2009 grâce au Fonds d’aide à l’édition, « La forêt aux mille démons » reste très peu connu du public des lecteurs. Il est vrai qu’il n’est pas bien diffusé et qu’il est même un peu difficile de le trouver en librairie. C’est donc pour corriger cette situation défavorable que j’ai pensé à mieux le faire connaître par le canal de la presse et d’autres médias étant donné que les rencontres littéraires ne son plus possibles en raison de l’épidémie de la COVID. Vous savez, parfois en l’absence de dynamisme ou de réactivité de leurs éditeurs, les auteurs sont obligés de monter eux-mêmes aux créneaux pour faire connaître leurs ouvrages. Ce n’est pas très normal mais c’est généralement comme cela que ça se passe dans notre pays. A moins que vous ne soyez soutenus par des lobbies littéraires qui ont pignon sur rue et peuvent assurer la promotion de vos livres. Ce qui n’est bien sûr pas le cas de tous les écrivains.

Est-ce que comme la plupart de vos œuvres celle-ci s’inspire également de la culture yorouba ?

Oui, en effet, comme « Le choix de l’Ori » qui m’a valu de remporter le Grand prix du Président de la République pour les Lettres, « Histoire d’Iyewa » et « Le tambour d’Orunmila » qui sont parus avant elle, « La forêt aux mille démons est une œuvre qui s’enracine dans la culture yorouba. Mais à la différence des premières, ce n’est pas un conte, mais plutôt un roman épique, d’autre part, il ne tire pas sa source directement de la mythologie.

Mais où avez-vous été chercher ce titre « La forêt aux mille démons » et pourquoi cette fixation sur le monde yorouba alors que vous êtes Sénégalais et même Saint-louisien bon teint ?

Pour commencer par la deuxième partie de votre question je voudrais vous dire qu’il ne s’agit pas d’une « fixation », mais plutôt d’un intérêt motivé pour une culture où j’ai trouvé énormément de choses importantes pour moi, notamment l’inspiration littéraire. Ceci dit, je suis effectivement un Sénégalais et même, comme vous dites, un « Saint-Louisien bon teint ». Donc pas de souci à ce niveau. Seulement j’ajouterais que je suis aussi et sans doute avant tout un Africain et que la culture yorouba du Nigeria que j’ai ajouté à ma culture native sénégalaise, saint-louisienne me convient parfaitement et s’harmonise bien avec les autres composantes de mon identité plurielle. Voilà. Je pense que le cosmopolitisme est quelque chose de naturel, de consubstantiel à tout être humain, qu’il le veuille ou non, qu’il en soit conscient ou pas. C’est pourquoi le racisme, le chauvinisme le nationalisme exacerbé sont de graves et dangereuses aberrations. Pour en revenir à la première partie de votre question, sachez que je n’ai pas inventé le titre « La forêt aux mille démons » mais que c’est plutôt la traduction française de « The forest of a thousand daemons » de Wole Soyinka qui l’a lui-même traduit du yorouba.

C’est bien compliqué tout cela…

(Rires) Non, c’est très simple en réalité. Wole Soyinka, prix Nobel de littérature qui est yoruba de naissance, a traduit en 1968 le roman de son compatriote l’écrivain D.O Fagunwa publié en 1935 sous le titre « Ogboju Ode ninu Igbo Olodumare ». Cela a donné « The forest of a thousand daemons » que j’ai à mon tour traduit en français et publié en 2009. Est-ce que c’est plus clair maintenant ?

C’est limpide et l’on comprend très bien d’où ça vient. Mais vous n’êtes donc pas seulement écrivain mais aussi traducteur ?

(Sourire) Disons plutôt traducteur intermittent ou occasionnel car la traduction est un métier, pratiqué par des professionnels qui l’ont appris à l’université ou sur le tas pour certains. Je ne voudrais pas paraître prétentieux en m’accordant le statut de traducteur. « La forêt aux mille démons » est la seule traduction que j’ai réalisée pour des raisons et en des circonstances bien précises.

Quelles sont ces raisons et ces circonstances ?

Eh bien, la raison principale c’est que, en tant qu’écrivain et « passeur de cultures » comme on dit, j’ai eu le désir de faire connaître l’œuvre de D.O Fagunwa aux lecteurs Sénégalais et francophones en général tout comme Soyinka a voulu la faire partager en la traduisant en anglais. La traduction c’est véritablement la langue universelle et les traducteurs jouent un rôle éminemment positif dans le dialogue et l’intercompréhension entre les cultures du monde. Les écrivains sont eux-mêmes parfois de vrais virtuoses de la traduction, comme Baudelaire qui était le meilleur traducteur de son confrère Edgar Allan Poe) certains s’auto-traduisent et c’est le cas de Vassilis Alexakis (mort le mois passé) qui traduisait systématiquement ses propres romans du grec au français et vice- versa. Mon ami Boubacar Boris Diop a luimême traduit en français son roman « Doomi Golo » et traduit en wolof une pièce de théâtre d’Aimé Césaire. Tout ça pour vous dire que la traduction est aussi nécessaire à la littérature que l’air aux oiseaux du ciel.

La traduction, surtout littéraire, ne doit pas être chose facile, surtout concernant un écrivain comme Wole Soyinka réputé être difficile voire hermétique. Comment vous y êtes vous pris ?

Écoutez, je crois que c’est une mauvaise réputation qui est faite à Soyinka, il n’est ni plus « difficile » ni plus « hermétique » qu’un autre. Pour traduire sa traduction du roman de Fagunwa, je n’étais armé que de mon dictionnaire bilingue Anglai-Français, de mon enthousiasme et de ma volonté. Et apparemment ça a marché. La seule chose qu’il me reste maintenant à apprécier, c’est du côté de la réception, que ce soit des lecteurs simples dont j’attends un jugement de valeur purement « littéraire » ou des spécialistes de la traduction. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je me suis fixé comme objectif de relancer ce bouquin.

Pouvez nous nous parler de cet écrivain, D.O Fagunwa et de son œuvre littéraire qui semble t-il n’est pas bien connue au Sénégal ou peut-être même dans l’espace francophone?

Daniel Olorunfemi Fagunwa est né en 1906 au Nigeria de l’ouest, le « Yorubaland ». Bien que maitrisant l’anglais (il a été enseignant puis inspecteur de l’enseignement secondaire) il décide d’écrire dans sa langue maternelle, le yorouba, et publie en 1935 sa première œuvre de fiction « Ogboju Ode ninu igbo irunmale’ qui sera suivie de six autres romans. Il est mort en 1963. Fagunwa est beaucoup moins connu que son compatriote (plus jeune que lui puisqu’il est né en 1920) Amos Tutuola qui, lui, écrivait en anglais et qui est l’auteur du fameux « L’ivrogne dans la brousse » traduit en français par l’écrivain Raymond Queneau. Fagunwa, très populaire dans son pays, est considéré comme le précurseur de la littérature en langue yorouba et l’un des tout premiers dans une langue africaine. « La forêt aux mille démons » est une sorte de roman initiatique dont l’action se déroule dans l’une des mystérieuses grandes forêts du pays yorouba. Le héros de l’histoire, le chasseur Akara-Ogun, va y connaitre une série d’aventures extraordinaires qui vont le conduire, lui et ses compagnons au « Mont Langbodo » où ils vont acquérir la sagesse et la connaissance. C’est une très belle épopée qui mérite d’être connue du lectorat sénégalais et francophone au même titre que « L’épopée de Soundjata Kéita » ou « La légende Mpfoumou ma mazounou » et autres récits du même genre. Par ailleurs je suis en train de rédiger une monographie de D.O Fagunwa que j’espère terminer d’ici 2024 si Dieu me prête vie et santé.

Louis Camara on voit bien que vous n’êtes pas à court d’idées et de projets ! Comptez-vous continuer à traduire les œuvres de Fagunwa ?

Franchement pour ce qui est de la traduction, je pense que c’est la première et que ce sera la dernière car comme je vous l’ai dit, je ne suis pas un professionnel et seule la passion m’a poussé à réaliser celle-ci. Je souhaite que de nos universités, où il y a maintenant des modules et des laboratoires de traduction, sortent des traducteurs bien formés et professionnels et parmi lesquels il y aura des traducteurs littéraires. Je trouve un peu dommage que les écrivains africains, en n’importe quelle langue, soient le plus souvent traduits par des européens. Certes je ne considère pas cela comme un mal car la littérature ne connaît pas les frontières, mais je pense qu’il serait bon également que les auteurs africains soient traduits par des africains comme eux, avec lesquels ils partagent les mêmes problématiques existentielles, les mêmes environnements sociaux, politiques et culturels. Je trouve cela tout à fait logique. Des idées, des projets, oui j’en ai. Maintenant tout ce que je souhaite c’est d’avoir le temps, la santé et les moyens de les mener à bien.

C’est tout le mal que nous vous souhaitons…

Merci à vous et au Témoin. C’est un journal qui, en dehors de l’actualité sociale et politique, a su également se mettre au service des arts et de la littérature avec d’excellentes rubriques comme « Le magazine du week-end », « Le coin de lettres », « Palabres » qui sont toutes des tribunes ouvertes à tous les écrivains et artistes qui peuvent y publier des textes, partager leurs idées, donner des interviews. Sur ce plan, vous avez réussi votre pari et je vous dis bravo et bonne continuation. Que vos pages continuent d’être un espace d’expression pour les belles plumes et les talents artistiques de ce pays. J’invite les jeunes pousses déjà très prometteuses, si je me fie à certains textes lus ici et là et qui sont loin d’être médiocres, à prendre part à ces banquets de l’esprit aux cotés de leurs aînés, des « doyens » que nous sommes aujourd’hui devenus. Et puisque nous ne sommes encore qu’aux débuts de cette nouvelle année 2021, je souhaite qu’elle soit une année de paix, de santé, de prospérité pour tous et, en plus, de créativité pour les écrivains et les artistes. Puisse le Tout-Puissant écarter de nos horizons cette terrible pandémie qui ravage le monde entier et faire qu’elle ne soit bientôt plus qu’un mauvais souvenir.

À propos de pandémie il semblerait que vous ayez produit quelque chose ?

En effet, j’ai produit une petite brochure de trois poèmes intitulée « Coronavirus, le Triptyque ». C’est ma manière à moi de participer à la sensibilisation et au combat contre ce fléau. L’opuscule n’est pas à vendre, mais j’aurais aimé avoir le soutien des autorités, des secteurs de la santé et de la culture, qui sont peut-être, les plus concernés, pour pouvoir en faire une large diffusion.

Nouvelliste, romancier, vous êtes également un poète ?

Il m’arrive, c’est le cas de le dire, de « taquiner » la muse, ou peut-être de la chatouiller (rire) mais je n’ai pas la prétention d’être un « grand poète ». Je laisse cela à d’autres. Moi j’aime simplement jouer avec les mots et c’est pourquoi j’aime encore, j’aimerai toujours, la poésie. La poésie est certes un enjeu, mais elle est aussi un jeu avec les mots et les mots sont des étoiles dans le ciel de nos espérances…

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