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LE SÉNÉGAL VA MAL

EXCLUSIF SENEPLUS - Après un an de gouvernance, le pouvoir révèle des signes d’impuissance, sa stratégie de communication se réduit à la rhétorique d’autojustification, orbitant autour du legs passif de la mal gouvernance du régime de Macky Sall

Publication 21/06/2025

Entre morosité et rhétorique politicienne

Le contexte actuel du Sénégal prouve, au-delà des promesses et des engagements, que gouverner, c’est de moins en moins choisir et de plus en plus arbitrer entre des contraintes, surtout financières, qui dictent et imposent les choix. Le triangle de la gouvernance, entre engagement politique, réalité du pouvoir et attentes des populations, révèle le mal vivre sénégalais. La situation de morosité économique et politique du moment, prouve non seulement que le Sénégal va mal, mais que la rupture énoncée est rudement mise à l’épreuve par la dure réalité du pouvoir qui présage le scénario catastrophe de la probabilité d’une crise durable. Rien, à l’horizon  des perspectives envisagées, ne présage un futur meilleur. Face à cette situation, la stratégie de communication du pouvoir en place se réduit à la rhétorique d’autojustification, orbitant autour du legs passif de la mal gouvernance du régime de Macky Sall.

Contexte de morosité sociale et économique et défis de l’heure

Les Sénégalais ont appris à leur dépend l’illusion de la pensée magique qui prétend que le changement de régime règle, de facto,  les problèmes. En refusant de croire, dans la foulée et l’euphorie des foules en délire,  la réalité du pouvoir au prisme de laquelle se révèle l’idée que le temps long de l’action publique ne porte ses fruits que sur plusieurs années, voire une décennie, les politiciens de l'anti-système ont vendu de l’instantanéité et de l’interactivité à une jeunesse acquise à leur cause. Mais après un an de gouvernance, le pouvoir révèle des signes d’impuissance et peine à envisager, à défaut de réalisations factuelles, des perspectives porteuses d’espoir. L’équipe dirigeante de Pastef ne décline aucune lisibilité pour le futur de notre pays. Loin d’avoir des objectifs stables, hiérarchisés et cohérents, le nouveau pouvoir est dans l'interminable victimisation. L’absence de projets étatiques structurants et d’un secteur de production diversifié, fluidifié par le dynamisme des acteurs et des activités productives dans les secteurs privés et informels, résume la morosité ambiante d’un contexte économique, social et politique difficile. Le vécu des Sénégalais respire l’incertitude, l’immobilisme et l'absence de perspectives. La résistance de nombreux problèmes sociaux à l’action publique, l’érosion du pouvoir d’achat des Sénégalais, le constat de la faible capacité d’agir des gouvernants, sont repérables aussi bien dans les diagnostics savant et journalistique, voire au niveau de l’opinion publique. Au-delà de la rhétorique d’autojustification d’un pouvoir qui se considère victime d’un legs passif, c’est la capacité d’agir et d’indiquer des solutions en perspective qui est réellement en jeu. Avant l’arrivée de Pastef au pouvoir, on évoquait les facteurs plus structurels de la situation de crise du pays, résultant d’un système de gouvernance défaillant. L’incroyable difficulté à lutter contre le chômage des jeunes et les difficultés des ménages, l’inarrêtable expansion de l’endettement, étaient imputables à la défaillance d’un pouvoir qu’il fallait défaire pour l’avènement du “projet” libérateur.

Aujourd’hui, à  la place du souverainisme dans son instrumentalisation idéologique et la dénonciation de la gouvernance du régime défait, il y a urgences à apporter des solutions aux préoccupations des Sénégalais. Ce n’est pas dans l’adversité tribalisée, polarisée, qu’on arrivera à venir à bout d’un contexte économique morose. La situation du pays est marquée par l’urgence des défis à relever. La réalité qui se donne à voir est une économie fragilisée, le chômage des jeunes, les licenciements massifs de travailleurs, des entreprises sous pression fiscale, une érosion du pouvoir d’achat, des investissements quasi inexistants, un endettement accéléré et incontrôlé, le reniement des engagements pris et l’affermissement du pouvoir personnel, la politisation de la justice ordinaire et l’extension de la justice politique. Voilà autant de difficultés d’un pouvoir qui commence à montrer des signes de doute. Il faut de la résilience à cette situation délétère, par l’intelligence dans les choix, dans les stratégies. Il est temps d’accepter la réalité du pouvoir qui exhorte plus à l’action que le monologue politique quasi permanent.

Rhétorique politicienne et tentative de musellement de la parole discordante

Confinée dans la rhétorique politicienne, loin des défis et impératifs du moment, la communication politique au Sénégal peine à prendre ses marques. Les débats contradictoires sur les enjeux économiques, sociaux, politiques et géopolitiques, qui sont les véritables ressorts de la respiration démocratique, se sont délités au profit des  régimes de discours, aux accents de controverse, qui se polarisent sur les affects et les émotions. La stratégie communicationnelle a épousé les contours de l’idéologisation du propos politique par l'ensauvagement des différences d’opinions, source de fracture sociale. La « gouvernabilité » de notre société est altérée par l’effet d’emballage propre à la stratégie de l’invisibilisation de la situation de précarité qui perdure depuis l’arrivée de Pastef au pouvoir. La tonalité agressive et l’insulte comme message politique, prospèrent à la place d’une rencontre des opinions autour des préoccupations réelles. A défaut d’indiquer des options porteuses, par des  marqueurs programmatiques orbitant autour d’un projet économique, social et politique clair, le pouvoir semble piégé par l’illusion de la transparence.

La prégnance de la rhétorique politicienne et l’argument des boucs émissaires, sont massivement présents dans la stratégie communicationnelle du nouveau pouvoir. Les bavardages interminables sur les dérives de Macky Sall, sur un pays en ruine, sur le mauvais héritage consécutif à la gestion catastrophique du régime défait, le linchange du discours d’opposant, sous fond de l’essentialisation des postures politiques, continuent à être la stratégie communicationnelle du pouvoir actuel. Apparemment, le couple Diomaye-Sonko peine à changer de logiciel de communication, en articulation avec leur nouveau statut. Ce qui témoigne, sans conteste, des difficultés des nouveaux dirigeants de ce pays à opérer le basculement du discours d’opposant à celui du gestionnaire des affaires de l'État. En entendant les discours venus des partisans du pouvoir, on a le sentiment qu’il y a l’enfermement des nouvelles élites entre elles et un réel découplage par rapport à une réalité de plus en plus complexe. La diabolisation de la presse et l’intolérance de la parole discordante, par les partisans du nouveau pouvoir, sont les signes révélateurs que c’est la parole libre qui fait apparemment peur à ce nouveau régime. L’offensive contre la liberté de la presse en est un indice. Une presse libre et son corollaire la liberté d’opinion, forment système avec le personnel politique et les citoyens dans ce que Dominique Wolton  appelle le « triangle de la communication ». L'interactivité de ce triangle montre que le sort de l’ordre démocratique est indissociable à la liberté de la presse. Sans une presse libre, toute démocratie est mutilée, la parole libre du citoyen est troquée contre la tyrannie de la pensée unique. La démocratie est l’espace de prédilection où des discours libres doivent circuler sans entrave.

En voulant trop s’exposer et se mettre en scène et en récit, par la surmédiatisation, la nouvelle élite politique au pouvoir cherche à instaurer la dictature de la  pensée unique par le détour de la tonalité agressive contre tout discours critique. Au-delà de l’expression du suffrage universel comme instrument de désignation de l’élite dirigeante, la liberté d’expression, de manifestation et d’opinion, constitue l’un des piliers fondamentaux de la démocratie. De plus en plus, un affaiblissement de ces libertés se manifeste de différentes manières, plus ou moins insidieuses. Le Sénégal est réputé être un exemple en matière de démocratie, connu pour sa stabilité et son ouverture politique qui lui a valu la réputation de modèle de démocratie en Afrique. Mais au-delà des apparences, tous les régimes, à un certain moment, ont posé des actes qui ont révélé les limites du système sur le plan des normes et dans la pratique. Le nouveau pouvoir est dans le même sillage, en dépit de fortes promesses. Il est en train de reproduire, selon un style qui lui est propre, les erreurs de la gouvernance de Macky Sall dans la gestion des divergences d’opinion. Le refus de rayer de notre juridiction les articles fourre tout, liberticides 80 et 254, est révélateur de la volonté du pouvoir à perdurer les dérives de l’autoritarisme politique au détriment de l’expression démoctaique et de la liberté d’opinion.

Au demeurant, il nous faut apprendre des leçons du passé, par un véritable changement de paradigme. Car, pour celui qui connaît l’histoire politique de notre pays, toute tentative allant dans le sens du musellement des voix discordantes ne peut conduire qu’à des crises, à des secousses sociales et politiques aux conséquences imprévisibles. L’intolérance et la judiciarisation des divergences politiques, ne sauraient prospérer dans le contexte sénégalais, au regard des luttes politiques et citoyennes menées dans le passé qui ont conduit au multipartisme intégral et à trois alternances politiques. Aucune figure politique ne peut défier, par conséquent,l’impératif de la parole libre qui constitue un ethos démocratique dans l’évolution politique de notre pays. Les nouveaux dirigeants doivent savoir que les Sénégalais ont su toujours trouver l’antidote aux dérives des régimes passés.  Senghor, Diouf, Wade et Sall en ont fait les frais pour n’avoir pas compris que les Sénégalais sont farouchement jaloux de l’exemplarité sénégalaise. Nos concitoyens ne sont pas prêts à transiger sur la liberté d'expression, sur la liberté d’opinion. L'instrumentalisation de la peur ne saurait prospérer dans l’imaginaire d’un peuple formaté dans des valeurs de la culture tiédo. C’est en faisant preuve de bravoure que Sonko a été idéalisé par une jeunesse debout, en quête de liberté. C’est cet esprit de bravoure qui anime la majorité silencieuse qui attend l’heure de l’appel pour faire face à toute dérive. Il serait utopique de vouloir imposer le silence aux Sénégalais par la stratégie de l’essentialisation de l’autre, de la délation et de la peur.

Ceux qui sont au pouvoir ont promis la grandeur au peuple sénégalis.  Pour cela, il leur faut moins de discours et plus d’actes : le chemin qui mène à tout ce qui est grand, écrit Nietzsche, passe par le silence. 

Professeur Amadou Sarr Diop est enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop.

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