VIDEOLE GOUVERNEMENT EN ACTION FACE AUX INONDATIONS
Des Parcelles Assainies à Thiaorye en passant par Yoff : plusieurs quartiers dakarois ont été touchés par les inondations. Le ministre Cheikh Tidiane Dieye fait le point sur l'évacuation des eaux et la prise en charge des sinistrés
Publication 17/08/2025
Cheikh Tidiane Dieye, ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, s'est exprimé en direct sur la RTS ce samedi soir pour faire le point sur la situation des inondations qui ont frappé le Sénégal. Cette intervention faisait suite à la visite de terrain effectuée dans la journée par le président de la République, accompagné de plusieurs ministres et responsables techniques.
La capitale a essuyé des précipitations particulièrement importantes avec 77,2 millimètres d'eau enregistrés à la station météorologique de Grayof. "On dit qu'on a une pluie extrême dès que ça passe 70 voire 100 millimètres, et quand ça tombe en une seule fois sur Dakar, c'est une grande pluie", a expliqué le ministre.
Cette pluviométrie exceptionnelle a provoqué des inondations dans plusieurs quartiers dakarois. L'unité 24 des Parcelles Assainies a été particulièrement touchée, devenant "le point le plus emblématique" de ces inondations selon Cheikh Tidiane Dieye. D'autres zones comme Yoff, le centre de santé Philippe Maguilen Senghor et Grand Yoff ont également connu des difficultés importantes.
Malgré l'ampleur des inondations, le ministre a souligné l'efficacité des opérations de pompage. Aux Parcelles Assainies unité 24, la situation s'est rapidement améliorée : "Entre hier matin lorsque l'imam dans les eaux a fait son appel, il avait presque de l'eau jusqu'au niveau de torse. L'après-midi quand j'y suis allé, j'avais encore de l'eau jusqu'au niveau des genoux, mais vers 22h et au petit matin, on n'avait plus d'eau dans le quartier."
Le centre de santé Philippe Maguilen Senghor a pu rouvrir quelques heures après le passage des eaux, permettant de reprendre les activités médicales. Cependant, certaines zones restent problématiques, notamment le cimetière de Thiaroye qui demeure "complètement inondé". Une station de pompage de l'ONAS de 300 m³ fonctionne sur site, renforcée par l'intervention des sapeurs-pompiers et un doublement de la capacité de pompage.
Le ministre a tenu à saluer la réactivité des plus hautes autorités de l'État. "Hier, dès ma descente d'avion, le président m'a appelé, il a pris le rapport sur ce qui s'est passé dans le pays, il m'a donné ses instructions", a-t-il révélé. Cette approche s'inscrit dans une démarche de "réactivité, presque de spontanéité" face aux défis climatiques.
Une réunion de coordination s'est tenue le samedi matin à la Primature sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko pour "évaluer le dispositif en place sur le terrain et voir là où il faut renforcer, essayer même de mutualiser davantage les interventions des différents acteurs".
La gestion des victimes s'organise autour des plans communaux de sauvegarde déployés dans toutes les municipalités. Ces plans de contingence, qui incluent des cartographies des zones inondables, sont activés dès les premiers risques. Le recensement des sinistrés est en cours sous la coordination de l'administration territoriale.
Le ministre de la Solidarité nationale a reçu instruction du Premier ministre pour mettre en place "un dispositif d'appui pour aider sur les besoins, les équipements et denrées les plus importants", ainsi qu'un accompagnement spécifique pour ceux qui ont "perdu beaucoup de choses importantes dans les maisons inondées".
Cheikh Tidiane Dieye a souligné les transformations opérées depuis sa prise de fonction il y a 15 mois. "Nous avons fait en sorte de mutualiser, d'enlever toutes les démarches en silo. Nous avons décloisonné l'espace pour que les interventions soient les plus coordonnées possible", a-t-il expliqué.
Cette nouvelle approche a déjà porté ses fruits dans plusieurs régions. À Ziguinchor et à Bignona, des interventions préventives ont permis de réduire les difficultés. À Kaaffrine, où des inondations importantes avaient eu lieu l'année dernière, "nous avons anticipé et les choses fonctionnent".
Un rapport sur l'inefficacité de la gestion des inondations ces douze dernières années, malgré les 770 milliards de francs CFA dépensés depuis 2012, est actuellement sur la table du Premier ministre et sera rendu public prochainement.
Au-delà de Dakar, le ministre surveille de près l'évolution de la situation dans d'autres régions. À Saint-Louis, les difficultés sont "en train d'être prises en charge". Une attention particulière est portée à Matam et à la région de Tambacounda, notamment à Bakel, où le niveau du fleuve monte avec un risque de débordement.
"Nous allons rester saisis sur le terrain puisque l'hivernage est à son presque milieu et avec le changement climatique, ça ira sans doute jusqu'en fin octobre", a conclu le ministre, réaffirmant l'engagement continu du gouvernement face aux défis des inondations.
