NEUTRALISER LES ENNEMIS DU PEUPLE
Nous ne voulons plus de leur République mensongère, qui durant plus de six décennies, a foulé aux pieds les droits élémentaires du peuple laborieux, dont les richesses ont été bradées aux puissances étrangères

Rien de nouveau sous le soleil !
La révolution russe dirigée par Lénine avait eu à les affronter, ces « ennemis du peuple » qu’étaient les classes sociales représentées par les bourgeois capitalistes et les propriétaires terriens. Dans notre pays anciennement colonisé, il s’agit de ce que les marxistes dépeignent sous le vocable de bourgeoisie bureautique, dont Seydou Cissokho disait, que tant qu’elle serait au pouvoir, le développement du Sénégal serait compromis.
La figure incontestable pour ne pas dire le père spirituel de cette classe sociale a été le poète-président, qui dans les premières années de notre indépendance formelle, a férocement combattu toutes les forces politiques hostiles à l’arrimage de notre jeune Nation au char de l’impérialisme occidental.
De fait, dans notre pays, des patriotes comme Mamadou Dia, Cheikh Anta Diop et des centaines de militants nationalistes et/ou de gauche (PAI originel, AJ-XAREBI) ont été écartés, marginalisés, embastillés, torturés et parfois même assassinés par le régime senghorien.
Acculés par les coups de boutoir du mouvement national démocratique, les stratèges de la Françafrique vont, très tôt, prendre des dispositions pour instaurer un multipartisme limité et substituer au vieux patriarche devenu impopulaire, son dauphin illégitime, par le biais de l’article 35, en son alinéa 2 (loi constitutionnelle nº76-27 du 6 avril 1976).
La parenthèse Abdou Diouf censée revigorer le parti-Etat et perpétuer la domination néocoloniale, dans un contexte de démocratie multipartisane surveillée, allait se heurter à la volonté irrépressible du peuple sénégalais de passer à une étape supérieure de son évolution politique, au triple plan du parachèvement de ses souverainetés, d’approfondissement de son processus démocratique et de refondation institutionnelle.
La première alternance politique de 2000, loin de s’inscrire dans cette trajectoire de libération nationale et sociale, va plutôt tenter de reproduire le modèle du Parti-Etat, ayant pour socle, la bourgeoisie bureaucratique.
Les partis de gauche, la société civile et les organisations de défense des droits humains allaient opposer une résistance farouche au maintien du statu quo néocolonial et aux régressions démocratiques ayant atteint leur paroxysme sous la forme d’une volonté clairement affirmée de postuler à un mandat indu et de procéder à une dévolution monarchique du pouvoir.
Le boycott des élections législatives de 2007, l’organisation des Assises nationales en 2008-2009, la victoire de l’Opposition dans les grandes villes aux locales de 2009, les émeutes de l’électricité et celles pré-électorales étaient autant de signes d’un bouillonnement sociopolitique annonciateur de ruptures décisives dans la gestion de la Cité.
Malheureusement, le camp des « Assisards » allait se faire coiffer au poteau par Macky Sall, un fils spirituel du président Wade, auquel ne l’opposait qu’une querelle crypto-personnelle et non politique encore moins idéologique.
La deuxième alternance allait consacrer la trahison des idéaux des Assises nationales et une tentative de destruction des fondamentaux démocratiques par une classe politique traditionnelle, regroupée au sein de Benno Bokk Yakaar, privilégiant les intérêts étroits de leurs appareils politiques immatures ou déliquescents.
Par divers mécanismes comme le clientélisme, la corruption politique, la transhumance et l’entrisme, allait se constituer une sainte alliance des forces politiques favorables à la poursuite de l’ordre néocolonial, que le président Sonko a bien raison de désigner par le vocable de système.
C’est précisément ce système que défendent les ennemis du peuple, qu’il s’agit de démanteler.
Pas étonnant dès lors que les tenants de cet ordre obsolète montent sur leurs grands chevaux, qu’ils tiennent, comme à la prunelle de leurs yeux à la survivance de leurs catégories et concepts désuets.
Nous ne voulons plus de leur République mensongère, qui durant plus de six décennies, a foulé aux pieds les droits élémentaires du peuple laborieux, dont les richesses ont été bradées aux puissances étrangères.
Nous en avons assez du monarque républicain et de son Parlement fantoche avec des députés godillots.
Nous rejetons leur Justice de classe, aux ordres, qui s’est, jusqu’à présent, surtout illustrée par l’exécution docile de « commandes politiques » et le déni aux citoyens du droit constitutionnel à la résistance, fermant les yeux sur des milliers d’arrestations et crimes d’Etat arbitraires.
Nous ne reconnaissons plus certains secteurs d’une presse qui, dans le passé, a toujours occupé les premiers rangs dans la lutte pour les droits et libertés et qui, après avoir joué à l’équilibrisme durant le règne autoritaire de Macky Sall se fait maintenant le relais complaisant des infox et insultes de l’opposition milliardaire.
Pour mener à bien cette tâche ardue et complexe, le nouveau régime doit refonder les institutions de fond en comble, restructurer le parti et la coalition au pouvoir et instaurer une nouvelle République différente de celle qui a toujours existé dans notre pays.