109.215 HECTARES EMBLAVÉS
Aboubacry Sow, DG de la Saed fait le bilan des différentes campagnes de l’année 2020

Le bilan provisoire de l’année agricole 2020-2021 fait état d’une superficie de 109.235 hectares emblavés, soit un taux de réalisation de 91% par rapport aux objectifs qui étaient fixés au départ. C’est ce qu’a fait savoir le Directeur Général de la SAED, Aboubacry Sow qui est aussi revenu sur les difficultés rencontrées par les producteurs. Il s’est entretenu avec nous sur plusieurs autres thématiques tout en faisant part des objectifs fixés pour cette nouvelle campagne agricole
La campagne rizicole 2021 a démarré au mois de février dans la Vallée du Fleuve Sénégal. Pouvez-vous revenir sur le bilan de la campagne 2020 ?
Le bilan de l’année agricole 2020-2021 fait état d’une superficie de 109.235 hectares emblavés, soit un taux de réalisation de 91% par rapport aux objectifs qui nous nous sommes fixés au départ. Sur ces 109.215 hectares emblavés, 81.064 hectares ont été cultivés en riz au niveau de la Vallée. Mais les campagnes de saison sèche chaude (SSC) 2020 et d’hivernage 2020/21 ont été particulièrement difficiles pour les producteurs de la Vallée du Fleuve Sénégal, du fait des attaques de ravageurs (oiseaux granivores, piqueurs suceurs et rats) mais aussi des pluies exceptionnelles qui ont occasionné des sinistres sur plus de 10 000 hectares cultivés en riz. En effet, l’Etat a été très tôt alerté sur ces sinistres. Conscient des conséquences économiques et sociales que ces problèmes phytosanitaires peuvent engendrer, le Président de la République Macky Sall a pris en charge le problème et décidé d’indemniser l’ensemble des impactés. Il a ainsi instruit le Ministre des Finances qui a déjà dégagé un premier montant d’un milliard de FCFA et promis de mobiliser le même montant, très prochainement.
Quelle politique phytosanitaire contre ces rats destructeurs avez-vous menée avant d’entamer cette nouvelle campagne rizicole 2021 ?
La lutte préventive est la méthode la plus efficace. C’est ainsi que, depuis le mois janvier, la SAED a pris les dispositions nécessaires pour lutter efficacement contre ces redoutables ravageurs. Notre dispositif de terrain mène une campagne de dératisation généralisée sur l’ensemble de la Vallée du Fleuve Sénégal mais plus particulièrement dans la délégation de Dagana où on trouve les superficies les plus impactées avec environ 10000 ha lors de la précédente campagne d’hivernage. Cette campagne de dératisation a été possible grâce à l’appui de la DPV qui a mis à la disposition des producteurs des raticides tels que le vertox et le Chlorophacinone. Mais pour une meilleure prise en charge de ce phénomène dans la Vallée du Fleuve Sénégal, un plan pluriannuel de gestion des rongeurs est en cours d’élaboration.
Rappelez-nous les objectifs de mise en valeur pour cette campagne de saison sèche chaude 2021 ainsi que pour l’année agricole !
Les prévisions de mise en valeur, pour cette campagne de saison sèche chaude (SSC) 2021, portent sur 54 780 ha dont 54 050 ha réservés à la riziculture, soit 99%. Pour l’année agricole 2021/2022, les prévisions d’emblavures sont de 128 426 ha sur l’ensemble de la rive gauche de la Vallée du Fleuve Sénégal.
Pour cette saison, est-ce que vous avez pris des mesures spécifiques pour aider les jeunes à surmonter les difficultés de financement agricole ?
Les couches que constituent les jeunes et les femmes, sont au cœur de nos préoccupations, en tant que structure publique engagée dans la mise en œuvre des politiques de l’État qui leur accorde une importance toute particulière. Il s’y ajoute qu’au niveau de la Vallée du Fleuve Sénégal, ces catégories constituent une proportion importante des actifs agricoles. En amont des campagnes agricoles, nous les aidons à constituer correctement leurs dossiers de crédit et assurons l’intermédiation avec la Banque et, si j’en juge par les résultats des comités de crédit de la saison sèche chaude, cet accompagnement porte ses fruits. Pour sa part, le Ministre de l’Emploi a pris une initiative consistant à accorder une bourse agricole, pour six mois, à un total de 10 000 jeunes, répartis dans les différentes communes du pays. Le projet est mis en œuvre avec le Ministère de l’Agriculture de l’Équipement Rural et, au niveau de la Vallée du Fleuve Sénégal, l’exécution est confiée à la SAED.
La saison sèche froide est à son terme où les cultures de tomate et d’oignons sont en phase de récolte. Quel est le niveau d’emblavures de ces cultures et les rendements attendus ?
La saison sèche froide (SSF) n’est pas encore à son terme car les récoltes viennent à peine de commencer et vont se poursuivre pendant encore quelques mois. Sur une prévision de mise en valeur de 19112 ha, les réalisations ont porté sur 19052 ha soit un taux de 99,7%. Les superficies emblavées en oignon et en tomate sont respectivement de 7340 ha sur un objectif de 7160 ha et 2314 ha sur un objectif de 3691 ha. Toutes ces deux spéculations ont connu des hausses par rapport à l’année précédente. Les productions attendues sont d’environ 69 420 T de tomate fraiche et 183 500 T d’oignon. A noter aussi que cette année, d’importantes superficies sont cultivées en pomme de terre (1825 ha) et en maïs (1772 ha).
L’année dernière, avec l’avènement du coronavirus, on a noté des problèmes de commercialisation de l’oignon. Avez-vous pris des mesures pour y remédier ?
Les mesures prises par l’État l’année dernière pour limiter la propagation de la maladie, relativement à l’état d’urgence, ont entrainé des lenteurs dans les évacuations du produit. Cela a eu pour effet, entre autres, une baisse continue des prix et des difficultés d’acheminement des produits vers l’intérieur du pays. L’État du Sénégal voulant remédier à cette situation avait instruit la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (DER) de mettre en place un fonds de commercialisation via La Banque Agricole (LBA) pour permettre aux commerçants de venir enlever la production d’oignon. Toutefois, les mesures habituelles pour éviter la mévente de l’oignon local, prises l’année dernière, sont également reproduites cette année. Il s’agit notamment du gel des importations d’oignon effectif depuis le 1er janvier 2021. Ce qui permet aujourd’hui aux producteurs d’écouler leurs productions sans difficultés. Pour faciliter les opérations de commercialisation, la SAED a équipé les points de collecte de l’oignon en bascules automatiques et palettes pour une enveloppe d’environ 14 millions FCFA.
Vous venez de signer avec le Japon une convention de financement de plus de 40 milliards FCFA pour le projet de production de riz irrigué dans la vallée. Dites-nous quelles sont les activités et les zones concernées ?
Ce nouveau projet de production de riz irrigué dans la vallée, dont la SAED va assurer la fonction d’Agence d’Exécution, porte sur un montant de 8,615 milliards de yens, soit 47,86 milliards de FCFA. Il vise, à terme, à améliorer significativement la sécurité alimentaire dans cette zone, précisément dans les départements de Dagana et Podor à travers : la réhabilitation et l’extension de périmètres irrigués, pour environ 9000 ha ; le renforcement du parc de matériels agricoles ; l’amélioration du système de maintenance et de gestion des aménagements et équipements ; la réalisation pistes de productions, de magasins de stockage ; le renforcement des capacités des producteurs.