A 48H DU DEMARRADE DE LA CAMPAGNE ARACHIDIERE LES ACTEURS ETALENT LEURS INQUIETUDES
La campagne de commercialisation de l’arachide va démarrer demain. Mais face à la ministre du Commerce Aminata Assome Diatta, les acteurs ont exprimé leurs craintes

La campagne de commercialisation de l’arachide va démarrer demain. Mais face à la ministre du Commerce Aminata Assome Diatta, les acteurs ont exprimé leurs craintes.
C’est avec beaucoup d’appréhensions que les acteurs économiques vont démarrer la commercialisation de l’arachide. Devant la ministre, ils ont mis en exergue plusieurs difficultés concernant le secteur de l’arachide au Sénégal. Ainsi le président du Collectif des Producteurs et Exportateurs de Graines d’Arachides (Copega) Habib Thiam pense qu’une commercialisation saine et loyale est presque impossible. ‘’Parce ce qu’il n’y a pas le matériel adapté. Le Comité National Interprofessionnel de l’Arachide (Cnia) doit travailler étroitement avec le ministère du Commerce pour le renouvellement de son matériel de collecte pour pouvoir donner effet aux lois et aux arrêtés’’, soutient M. Thiam non sans ajouter que même si la loi existe, il n’y a pas de moyens d’exécution. Dans le même ordre d’idées, le président du Copega ajoute : ‘’La commercialisation connaît d’emblée des problèmes parce que pour les exportations, on n’a pas encore commencé. Et aujourd’hui, on a des difficultés pour être compétitifs. Le prix est confirmé à 250 Fcfa comme l’année dernière, mais le produit fret de l’année dernière à aujourd’hui est passé du simple au triple. L’année dernière, on payait près de 600 dollars, aujourd’hui, on paie 1 400 dollars. Si on cumule tout cela, on ne peut pas être compétitif sur le plan international.’’
A l’en croire, le président de la République Macky Sall doit revoir la taxe. Parce que, d’après lui, c’est le seul levier où il peut intervenir pour permettre aux exportateurs d’entrer en campagne et d’offrir aux producteurs un revenu plus important. ‘’On demande au président de suspendre la taxe jusqu’à l’année prochaine, en attendant que le marché puisse supporter cela’’, renchérit-il. De son côté, le représentant des opérateurs de Touba, Khadim Dieng, trouve que les décrets et lois relatifs à l’organisation du secteur datent des années 60, insistant sur le fait que la commercialisation a changé actuellement. Et dans ce cadre, l’opérateur économique invite les autorités à intégrer la collecte itinérante dans les textes. Dans la foulée, il signale aussi que le système de criblage est un peu dé- passé. Ce qui occasionne, selon lui, beaucoup de pertes de temps.
AMADOU DIOP, MAIRE DE NDRAM ESCALE : ‘’AVOIR LA MAIN DURE AURA DES RE- PERCUSSIONS SUR LES RE- SULTATS DES ELECTIONS LOCALES‘’
Un autre opérateur et non moins maire de la commune de Ndram Escale se désole du fait qu’il n’y a plus de points de collecte qui marchent au Sénégal. Membre de la coalition BBY, il a fait part de son inquiétude par rapport à d’éventuelles mesures draconiennes concernant la commercialisation. ‘’Il va falloir frapper dur et je pense que nous, les politiques, on ne va pas l’accepter parce ce que nous sommes dans une année électorale‘’, estime de manière surprenante l’édile de Ndram Escale, rappelant aussi que les contrôleurs économiques n’ont pas les moyens de leurs politiques. Répondant aux interpellations des acteurs, la ministre du Commerce a affirmé qu’il y a nécessité de réformer les textes. ‘’Les textes qui organisent le secteur datent de longtemps. Certains sont de 1985 mais même les textes qui organisentle contrôle des instruments de mesure datent de 1960. Il reste évident qu’il faut une refonte des textes pour prendre en charge les préoccupations des acteurs‘’, prône la ministre Aminata Assome Diatta. Concernant toutefois la collecte itinérante, elle s’est voulue très claire : ‘’La réglementation a mis en place des points de collecte et les opérateurs doivent collecter l’arachide à partir des points de collecte. Même si nous comprenons les difficultés rencontrées par les différents acteurs, il sera très difficile de faire fi de cette réglementation’’, prévient-elle.