CES OBSTACLES A LA BONNE GOUVERNANCE DES PECHES AU SENEGAL
Insuffisance de conditions juridiques et institutionnelles, inefficacité des cadres de concertation, manque de données scientifiques

Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la Pêche, le Partenariat Régional pour la Conservation de la zone côtière et Marine en Afrique de l’Ouest (PRCM) et ses partenaires ont organisé hier, lundi 22 novembre, un panel portant sur le thème : « Renforçons la gouvernance des Pêches ». A cette occasion les acteurs du secteur sont revenus sur les aspects qui freinent cette gestion durable des pêcheries au Sénégal.
La gouvernance des pêches, d’une façon générale, est dans une situation alarmante. Ce constat a été fait par Dr Khady Diouf, coordonnatrice du projet gouvernance des pêches au partenariat régional pour la conservation des zones marines côtières en Afrique de l’Ouest (Prcm). Elle intervenait hier, lundi 22 novembre, lors d’un panel organisé par le Prcm et portant sur le thème : « Renforçons la gouvernance des pêches ». Selon elle, les conditions permettant cette bonne gouvernance dans le secteur ne sont toujours pas réunies au Sénégal. « Il y a les aspects juridiques et institutionnels qu’il faut renforcer.
Les cadres de concertation pour appuyer le dialogue ne sont pas efficaces. Il y a également le manque de données scientifiques. Pour pouvoir mener une gestion durable des ressources halieutiques, il faut des données scientifiques. Donc nous devons renforcer nos chercheurs et outiller les acteurs de telle sorte qu’ils puissent produire leurs propres données, c’est ce qu’on appelle les connaissances locales. Donc quand on a tout cet ensemble, cela peut aider à changer les comportements à tous les niveaux. Ce qui va bosser la bonne gouvernance des pêcheries », a-t-elle fait savoir.
Pour lutter contre la pêche non réglementée et non déclarée (Inn), un dispositif de surveillance a été mis en place par la direction de la protection et des surveillances des pêches au Sénégal. « Le secteur de la pêche joue un rôle important dans le développement socioéconomique de notre pays. Pour que ce secteur continue à jouer ce rôle, il faut que toute entrave contre la pêche durable soit combattue. Parmi ces risques, il y a les mauvaises pratiques de pêche.
Cette lutte a lieu au niveau de deux segments différents, à savoir la pêche industrielle qui est mieux maitrisée et la pêche artisanale avec une distribution géographique assez large. Pour ce qui est de la pêche industrielle, il y a un seul port où les bateaux viennent débarquer. Il y a un dispositif en place avec une brigade de veille portuaire qui fonctionne 24 heures sur 24 avec des équipements qui nous permettent de suivre les entrées des navires », a indiqué Ousmane Niang, point focal de la direction de la protection et de la surveillance des pêches pour le projet Gps.
Dans cette dynamique, il ajoute que la direction de la protection et de la surveillance des pêches entretient des relations fonctionnelles avec la marine nationale qui a acquis ces dernières années des patrouilleurs très performants. « Nous avons également des censeurs qui sont des outils de géolocalisation des navires. Dans la réglementation sénégalaise, il est obligatoire pour tout navire de disposer de cette balise avant d’opérer pour des activités de pêche.
Pour les navires étrangers, nous avons Ais (Automatique identification système), un outil qui permet de géo localiser les navires, de s’interroger sur l’historique de ces navires à travers les cinématiques. Si nous nous basions sur nos connaissances techniques, nous pourrions savoir si de réelles suspicions pèsent sur un navire donné par rapport à des activités de pêche illicite », a-t-il conclu.