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COVID-19 : "L'AFRIQUE S'APPROCHE DANGEREUSEMENT DE LA LIGNE ROUGE"

La facture économique du coronavirus sera lourde pour le continent. Les explications d'Arthur Minsat, chef économiste du département Afrique de l'OCDE

Le Point Afrique  |   Marlène Panara  |   Publication 19/03/2020

Début 2020, la Banque mondiale se voulait prudente sur les perspectives économiques de l'Afrique. Avec une croissance revue à la baisse, à 2,9 %, la mesure était de circonstance. Parallèlement, le lancement de la zone de libre-échange continentale, fixée au mois de juillet, donnait quelques notes d'espoir. Malheureusement, l'épidémie de coronavirus est partie pour tout remettre à plat. En effet, même si le taux d'infection reste, jusqu'ici, relativement faible au regard d'autres régions du monde, l'impact financier, lui, sera assurément élevé. Le ralentissement économique de la Chine et de l'Europe, principales partenaires de l'Afrique, aura de lourdes conséquences, directes et indirectes, sur un continent déjà lourdement endetté. Arthur Minsat, économiste à la tête du département Afrique et Moyen-Orient de l'OCDE, a accepté de les exposer au Point Afrique.

Le Point Afrique : Selon l'agence de notation Fitch, l'épidémie de coronavirus impactera d'abord la croissance de l'Angola, du Congo, de la Guinée équatoriale, du Nigeria, ou encore de l'Afrique du Sud – des pays qui exportent de grandes quantités de produits en Chine. Êtes-vous d'accord avec cette affirmation ?

Arthur Minsat : Pour le moment, nous n'avons pas de données en temps réel sur les conséquences économiques du coronavirus. Mais, pour moi, il est clair que le premier grand impact se fera sur les pays pétroliers du continent. Car le secteur souffre, en plus de l'épidémie de Covid-19, de la guerre commerciale qui oppose la Russie et l'Arabie saoudite sur le prix du baril. Fin décembre, le Nigeria, première économie d'Afrique, exportait à 63 dollars le baril. Aujourd'hui, il coûte 31 dollars. De par sa dépendance à la production d'hydrocarbures, il est parmi les plus menacés. Cette situation s'applique aussi à l'Angola, l'Égypte, le Soudan du Sud ou encore l'Algérie, dont l'économie est basée sur la production de gaz.

Pour autant, les pays non producteurs d'hydrocarbures sont-ils à l'abri ?

Pas du tout, car de nombreux pays africains, même s'ils ne vendent pas leur pétrole à la Chine, y exportent tout de même des produits. C'est le cas de la République démocratique du Congo (RDC), par exemple. Les mesures de restrictions prises ces dernières semaines, notamment la fermeture des frontières ou encore la suspension des vols à l'international, font aussi baisser les échanges.

Même dans les pays d'Afrique relativement peu touchés par le coronavirus, il y aura donc de lourdes conséquences économiques ?

C'est évident. Dans ce contexte, on ne peut pas continuer à avoir des échanges normaux. On ne peut pas continuer à recevoir des touristes comme si de rien n'était, même si ceux-ci représentent une manne importante. L'urgence sanitaire est la priorité.

La gravité de la situation peut-elle, à terme, modifier le partenariat qu'entretient l'Afrique avec la Chine ? Des ajustements pourraient-ils être apportés ?

Ces pays ont évidemment un problème de dépendance. Ils ne parviennent pas à diversifier leur économie. Mais le problème est très ancien. En Algérie, les nombreuses initiatives en ce sens n'ont pas donné de grands résultats. Idem pour l'Afrique du Sud, pays dans lequel le secteur manufacturier est même passé de 30 % des exportations dans les années 1980, à 9 % aujourd'hui.

D'autres se sont essayés à un modèle de développement économique calqué sur ceux des pays d'Asie du Sud-Est, en « vol d'oies sauvages », qui mêle production importante de biens à faible valeur ajoutée et main-d'œuvre à bas coût. C'est le cas de l'Éthiopie. Malgré tout, la part de l'Afrique dans ce secteur à l'échelle mondiale n'a pas augmenté suffisamment. Alors, la plupart des États africains se sont tournés vers la Chine et y ont conclu des partenariats très forts.

Pour la majorité, c'était une aubaine. Ils ont pu rapidement développer leur déficit en infrastructures. Même si la qualité n'a pas toujours été au rendez-vous, cela a permis aux dirigeants africains de répondre à la demande de la population. Les relations développées avec la Chine ont aussi généré la création de zones économiques spéciales et ont diversifié les flux d'investissements. Pour toutes ces raisons, je ne pense pas que l'état actuel du partenariat avec la Chine soit repensé.

De la même manière, comment le confinement de plusieurs pays européens, et donc le ralentissement économique annoncé dans leur zone, peut-il se répercuter sur l'Afrique ? L'impact sera-t-il aussi fort que celui du ralentissement chinois ?

Les conséquences d'une contraction européenne sur le continent seront toutes aussi importantes, voire pires. Les pays d'Afrique du Nord, parmi les plus développés, vont beaucoup en souffrir. Le manque de touristes et le ralentissement généralisé d'autres industries en lien avec l'Europe vont fortement impacter ces pays. Car si la Chine est un partenaire de taille en Afrique, l'Europe l'est tout autant. Pour certains États, elle est même le principal.

La crise à venir en France et au Royaume-Uni aura des conséquences sur tout le continent, même indirectes. Car une récession ou une chute de la croissance au Maroc – dont les liens avec l'Europe sont très forts – aura par extension des retombées sur d'autres économies d'Afrique, avec lesquelles le royaume a développé des liens. Entre la crise à venir chez les plus grosses économies d'Afrique et les risques qui pèsent sur le tourisme dans le Nord, on approche dangereusement de la ligne rouge.

Les structures économiques africaines sont-elles, par nature, davantage exposées aux chocs extérieurs que d'autres économies du monde ?

Tout à fait. Car leur modèle, basé sur l'exportation de produits non transformés, les rend dépendants des cours des matières premières. Et donc très vulnérables à la volatilité des prix. Ces économies sont pourtant le moteur de l'Afrique, car elles pèsent pour 75 % du PIB du continent. Des pays à forte croissance comme l'Éthiopie ou le Rwanda ont pu, eux, bénéficier d'une demande interne très importante, conséquence de la démographie. Mais, dans sa globalité, l'Afrique ne fait pas suffisamment de commerce intracontinental.

Le lancement de la zone de libre-échange africaine (Zlec) est justement prévu pour le mois de juillet 2020. Les lourdes conséquences économiques dues au coronavirus pourraient-elles renforcer la volonté des pays africains à échanger entre eux ?

Sur le plan théorique, certainement. Mais ce n'est pas parce qu'il y a une volonté politique de le faire que la situation va changer. L'écart entre ce que veulent les dirigeants africains et ce qu'ils peuvent faire en réalité est grand. La Zambie, la Côte d'Ivoire ou le Maroc ont, par le passé, montré leur volonté d'en faire plus sur le continent. Mais ces revendications ne se sont pas concrétisées sur le terrain.

Les pays africains pourront-ils faire face à « l'après » ? Seront-ils tributaires de l'aide internationale ?

Le Fonds monétaire international (FMI) a déjà pris des mesures en annonçant le déblocage de 50 milliards de dollars destinés en priorité aux pays d'Afrique. À mon sens, au vu de l'impact qui se prépare, ce n'est pas suffisant. Le gros enjeu, désormais, sera de faire valoir la part de production africaine dans les chaînes de valeur régionales. Il faudra se concentrer sur l'intérieur, car comme expliqué précédemment, même les petits marchés sont dépendants de l'extérieur. À cela s'ajoutera la question de la négociation de la dette. L'ampleur de la tâche est immense.

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