SCHALKE, FIERTÉ D'UN PEUPLE OUVRIER
EXCLUSIF SENEPLUS - Face au football business et au glamour munichois, Schalke résiste. Dans ce temple de la Ruhr, la passion prime sur le palmarès, la fidélité sur les paillettes. Malgré les crises et les relégations

« Schalke, c’est le charbon, la sueur et la fierté d’un peuple. »
À Gelsenkirchen, dans le cœur de la Ruhr, le stade résonne comme une gigantesque fanfare ouvrière. Ici, le football n’est pas un divertissement, mais une identité. Les chants bleus couvrent le ciel gris, les supporters portent l’histoire de leurs mines et de leurs luttes. Schalke, c’est la voix d’une région.
Fondé en 1904, le club s’impose rapidement comme le symbole de la classe ouvrière allemande. Les “Knappen”, surnom des mineurs, deviennent celui de l’équipe. Dans l’entre-deux-guerres, Schalke domine le football national avec son style offensif et populaire, tandis que la Ruhr vit au rythme du charbon et de l’acier.
Schalke a connu des triomphes, plusieurs championnats, une Coupe UEFA en 1997 mais aussi de profondes blessures. L’ombre du nazisme, les scandales, la rivalité avec Dortmund… Et surtout l’amertume de n’avoir jamais remporté la Ligue des Champions. Pourtant, chaque défaite nourrit encore davantage la passion de ses supporters.
Contrairement aux clubs stars comme le Bayern, Schalke reste un club du peuple. Ici, pas de glamour : on valorise le travail, la fidélité et la solidarité. Les supporters ne consomment pas le football, ils le vivent comme une seconde vie. Même dans les années de crise et de relégation, les tribunes restent pleines, preuve que Schalke est bien plus qu’un palmarès.
Schalke, c’est la Ruhr : une région marquée par les usines, le charbon et la transformation économique. C’est une identité populaire, faite de fierté et de résistance. Admiré pour sa ferveur, respecté pour sa fidélité, ce club n’est pas une machine à titres, mais une légende humaine.
Bassirou Sakho est Consultant – Conseiller Sportif
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