L'ÉTAT INTERPELLÉ SUR LA FAILLITE PROGRAMMÉE DES HUILERIES
Sous la houlette de Cheikh Seck, président de ladite Commission, la délégation a prêté une oreille particulièrement attentive aux producteurs

Les députés membres de la Commission de Développement rural de l’Assemblée Nationale ont effectué une tournée dans le bassin arachidier. Au cours de cette visite, les parlementaires ont invité l’Etat à intervenir pour sauver les huileries comme Copéol qui est en faillite. L’impact de la Covid-19 a été également au centre des discussions entre les députés et les paysans.
En tournée dans le bassin arachidier, les membres de la Commission du Développement rural de l’Assemblée nationale ont rencontré la direction de Copéol qui traverse une crise financière, ainsi que les producteurs.
Sous la houlette de Cheikh Seck, président de ladite Commission, la délégation a prêté une oreille particulièrement attentive aux producteurs. Alors qu’ils contractualisent avec Copéol, ces derniers sont dans l’incapacité d’honorer leurs dettes à cause du déficit pluviométrique du dernier hivernage. Et cette situation a plongé dans la faillite Copéol qui s’est résolue à licencier ses employés ainsi que certains travailleurs permanents.
D’où l’invite faite par le député Cheikh Seck à l’Etat de réguler le marché en résorbant la dette des contractants avec la Copéol et de payer la dette intérieure due à l’huilier. «C’est toute une chaîne qu’il faut aujourd’hui sauver», a indiqué le député socialiste Cheikh Seck qui rappelle que le fonds de résilience agricole doit prendre en charge les effets négatifs de la Covid-19.
Toujours dans la dynamique de sauver la Copéol, il magnifie les dispositions prises par le ministre de l’Agriculture, Pr Moussa Baldé. «Il est dans d’excellentes dispositions pour que ces questions soient réglées. Maintenant, nous devons pousser aussi pour que Copéol reprenne la trituration, que les paysans de Copéol qui ont contractualisé avec l’Etat puissent prendre en charge la dette ou une partie de cette dette afin d’accompagner Copéol. Ce, à l’image de toutes les autres petites industries parce qu’on ne peut pas développer un pays sans les secteurs primaire et secondaire que sont l’agriculture et l’industrie. C’est cela qui fait développer un pays», soutient le député-maire de Ndindy.
CHEIKH SECK : «IL FAUT ORGANISER DAVANTAGE LA FILIERE»
Au-delà des huileries, c’est l’avenir de la filière arachidière qui est menacée, alerte Cheikh Seck. A cause de la surenchère, indique-t-il, les industriels sont à l’arrêt, faute de graine à triturer. «Au moment où le prix officiel était à 210 Fcfa, les Chinois achetaient à 300 francs», dit le parlementaire en ajoutant que les graines ont été achetées et exportées en Chine. «Il faut organiser davantage la filière, permettre à nos producteurs d’acheter, permettre à nos industries de triturer», plaide Cheikh Seck.
A l’en croire, la contractualisation qui consiste à subventionner les paysans en semences et intrants peut contribuer à garantir des revenus aux producteurs. «L’objet de la signature de l’accord avec les Chinois, c’était d’acheter le surplus. Maintenant, eux n’achètent plus le surplus, ils achètent le principal», relève le président de la Commission du Développement rural de l’Assemblée nationale.