DEUX EXPERTS DE LA BANQUE MONDIALE AUSCULTENT LE SECTEUR PRIVE SENEGALAIS
Accès limite au financement, faible productivité des Pme

Écrivant une contribution sur le programme pour l’emploi, la transformation économique et la relance au Sénégal (EtEr), deux experts de la Banque mondiale ont exposé les goulots qui étranglent le secteur privé sénégalais. Pour eux, il s’agit de la «faible compétitivité des exportations avec des goulots d’étranglement dans les principales chaînes de valeur», d'un «accès limité au financement», entre autres
Les contraintes du secteur privé se résument en une «forte informalité avec un faible dynamisme des entreprises» ; une «faible productivité des PME, y compris une faible adoption des technologies» ; une «faible compétitivité des exportations avec des goulots d’étranglement dans les principales chaînes de valeur» et un «accès limité au financement».
C’est l’avis de Meriem Ait Ali Slimane et Laurent Gonnet, deux experts de la Banque mondiale qui ont écrit une contribution intitulée «le Programme pour l’emploi, la transformation économique et la relance au Sénégal (ETER) : pour un secteur privé plus dynamique et compétitif au Sénégal». «Le Sénégal est un pays à fort potentiel puisqu’il dispose d’une population jeune et dynamique, de ressources naturelles et d’une situation géographique stratégique. Pour exploiter ce potentiel et libérer l’énergie entrepreneuriale de sa jeune population, le Sénégal doit s’attaquer aux contraintes qui pèsent sur le développement du secteur privé et la création d’emplois.
En effet, ces contraintes freinent la création et le dynamisme des entreprises en maintenant la plupart d’entre elles dans l’informalité et en deçà de leur potentiel de productivité. Seules 6 % des entreprises au Sénégal comptent cinq employés ou plus. La part des entreprises formelles comptant cinq employés ou plus est de 1,3% du nombre total d’entreprises», expliquent-ils, précisant qu’au Sénégal, «une entreprise formelle possède toutes les inscriptions et licences et le système de comptabilité normalisé de l’Afrique de l’Ouest de SYSCOHADA».
Toutefois, Meriem Ait Ali Slimane et Laurent Gonnet estiment que les entreprises sénégalaises ont démontré leur résilience face au coronavirus et ses conséquences. «La crise du COVID-19 a révélé qu’elles avaient fait un saut technologique pour survivre, en numérisant leurs opérations. Une étude de la Banque mondiale montre qu’environ 40 % des entreprises ont commencé ou accru leur utilisation des technologies numériques pendant la pandémie, tandis que 17% des entreprises ont investi dans des solutions numériques. Ce phénomène étant plus répandu dans les grandes entreprises que dans les petites entreprises, ce qui soulève la possibilité d’une fracture numérique.