LES AVOCATS DE FARBA NGOM SAISISSENT LE JUGE D’INSTRUCTION
La décision revient désormais au juge d’instruction du Pool judiciaire financier, saisi de ce dossier sensible qui mêle enjeux politiques, accusations financières massives et débat sur les conditions de détention

Les avocats de Mouhamadou Ngom, dit Farba, intensifient leur offensive judiciaire. L’ancien député, incarcéré à la prison de Rebeuss depuis le 27 février 2025 dans le cadre d’une information ouverte par le Pool judiciaire financier, fait l’objet de lourdes accusations. Mais pour ses conseils, son état de santé rend désormais son maintien en détention «intenable».
Dans une requête détaillée déposée sur le bureau du juge du premier cabinet pool judiciaire financier, le collectif d’avocats invoque l’article 140 du Code de procédure pénale, qui prévoit une mainlevée du mandat de dépôt en cas d’incompatibilité médicale. Deux expertises viennent appuyer la demande. La première, signée par le professeur Alassane Mbaye, cardiologue de renom, alertait déjà sur un risque vital. Une contrexpertise ordonnée par le parquet financier, menée par un collège de trois professeurs – Serigne Maguèye Guèye, Papa Saliou Mbaye et Ousmane Dièye – a confirmé ce diagnostic alarmant : Farba Ngom souffre d’un syndrome d’apnée obstructive du sommeil sévère, non pris en charge, associé à un diabète ancien, une obésité et une cardiopathie débutante, le tout exposant le détenu à une «mort subite nocturne potentielle».
Ces conclusions, déposées au greffe le 7 août et communiquées aux parties le 25 août, mettent fin, selon les avocats, «à toute contestation sérieuse» sur l’état de santé de leur client. Ils sollicitent donc une mise en liberté provisoire, assortie d’un contrôle judiciaire non contraignant. «L’exception prévue par l’article 140 s’applique pleinement : maintenir M. Ngom en détention, même en milieu hospitalier, serait contraire à la loi et dangereux pour sa vie», plaident-ils.
Farba Ngom, figure politique et proche de l’ancien pouvoir, assure ne pas vouloir se soustraire à la justice. Un certificat d’élection de domicile à Ngor Almadies a été versé au dossier pour attester de sa disponibilité à répondre à toute convocation. La décision revient désormais au juge d’instruction du Pool judiciaire financier, saisi de ce dossier sensible qui mêle enjeux politiques, accusations financières massives et débat sur les conditions de détention à Rebeuss.