DOUDOU GNAGNA DIOP APPELLE A LA TENUE D’ASSISES DU TOURISME
Il a ensuite dit regretter les conséquences incalculables que pourraient avoir les événements de ces derniers jours sur le secteur touristique national.

Le président de l’Organisation nationale pour l’Intégration du Tourisme sénégalais (Onits), par ailleurs président du Front Social pour le Tourisme (Fst), Doudou Gnagna Diop, dit craindre les répercussions sur l’économie nationale manifestations relatives à l’affaire Sonko. Des troubles qui pourraient impacter gravement le secteur touristique. Face à la presse, il a invité l’Etat à la tenue des Assises du Tourisme pour sauver ledit secteur.
Le président de l’Organisation nationale pour l’Intégration du Tourisme sénégalais (Onits), Doudou Gnagna Diop, a d’abord présenté ses condoléances aux familles des disparus et souhaité le retour de la paix au Sénégal. Il a ensuite dit regretter les conséquences incalculables que pourraient avoir les événements de ces derniers jours sur le secteur touristique national. En effet, intervenant à la des effets désastreux de la pandémie de covid-19 qui sévit depuis un an, vidant complètement les hôtels, ces tensions socio-politiques vont avoir de terribles répercussions sur l’économie nationale dans son ensemble et le secteur touristique en particulier, estime-t-il. Selon Doudou Gnagna Diop, on ne peut pas avoir une industrie nationale comme le tourisme et que la plus-value ne soit pas créée localement. « Si on a 80 % de cette plus-value créés par les foyers émetteurs, on comprendra que notre économie ne puisse pas être viable pour la population sénégalaise. D’abord, le tourisme est local parce que le touriste vient pour découvrir et être en contact avec les populations locales. Or, si ces dernières ne s’y retrouvent pas, elles vont plonger dans la frustration, l’insécurité et le sous-développement », estime le président du Front Social Pour le Tourisme. Et d’attirer l’attention sur ce qui se passe au niveau la station balnéaire de Saly Portudal où, depuis un an, les hôtels ne fonctionnent presque pas. Ce, en plus de la paupérisation de la population locale qui s’aggrave. « Plus personne ne travaille. Ceux qui avaient l’occasion de travailler avec la transversalité du tourisme ont perdu ce privilège », se désole-t-il.
Le Sénégal n’a pas bien choisi son tourisme
Doudou Gnagna Diop dit avoir eu à alerter plusieurs fois mais, regrette-t-il, dans notre pays on n’écoute pas les professionnels. Selon lui, si par exemple depuis 40 ans on avait opté pour le développement d’un tourisme intérieur, aujourd’hui, les impacts de la crise seraient moins douloureux.
Selon lui, malgré la crise sanitaire, des hôtels continuent d’ouvrir dans d’autres pays, contrairement au Sénégal où, à l’en croire, nous n’avons pas bien choisi notre tourisme. « Le choix à faire était d’organiser le secteur pour qu’il soit profitable aux Sénégalais mais jusqu’à présent, ce n’est pas le cas. Et depuis une trentaine d’années, on a toujours essayé de faire une politique touristique en demandant que le sénégalais paye 50 % », a soutenu M. Diop qui dit n’être pas en phase avec cette politique. Il soutient que c’est aux propriétaires de décider d’une réduction et non à l’Etat.
Conséquence, explique le promoteur touristique, tous ces projets n’ont pas obtenu les résultats escomptés. « L’application d’une économie touristique nationale doit émaner d’une grande volonté des collectivités locales et des propriétaires des hôtels. Comme l’exemple du Portugal où la création de certaines formules a profité aux populations à travers le tourisme social qui est un concept permettant, par exemple, à chaque citoyen d’avoir droit à des vacances. Ce, contrairement au concept en cours chez nous qui n’est pas accessible à tout le monde », soutient-il. En tant que défenseur d’un tourisme plus humain, intégré dans la localité et dans l’économie locale des populations, Doudou Gnagna Diop dit souhaiter, face à la pandémie de coronavirus, que le gouvernement, les acteurs qui sont en première ligne, puissent organiser les assises du Tourisme et approfondir la discussion.
En tout état de cause, le président de l’Organisation nationale pour l’intégration du tourisme sénégalais (Onits), président du Front social pour le tourisme (Fst), a pensé devoir mettre l’accent sur la nécessité de sauver l’industrie nationale touristique et hôtelière au profit surtout des générations futures.