EXONERATION FISCALE CETTE ANNEE
Macky fait la part belle à la presse et au tourisme

Les secteurs de la presse et du tourisme vont normalement pouvoir se relever du choc causé par la pandémie de Covid-19. Hier, lors du conseil présidentiel sur la relance de l’économie, le chef de l’etat a annoncé qu’il allait les exonérer de fisc pour l’année 2020. Suffisant certainement pour qu’ils se remettent !
Après avoir doublé l’aide à la presse de 700 millions à 1,4 milliard et dégagé une enveloppe de 77 milliards pour le Tourisme, dans le cadre du fonds Force Covid-19, dont les 15 milliards FCFA ont été alloués au Crédit hôtelier et touristique, Macky Sall a montré hier qu’il tenait à accompagner ces secteurs précités à sortir complètement de leur torpeur. Pour ce faire, le chef de l’Etat compte passer par le levier fiscal en desserrant l’étau sur les entreprises de presse et de tourisme. «Exonérer cette année l’impôt ne nous coûte rien au fond. Donc, on va effectuer cette année une exonération fiscale pour la presse tout comme pour le secteur touristique », a-t-il laissé entendre, hier lors du conseil présidentiel sur la relance de l’économie. A l’en croire, cette mesure peut se justifier parce que son impact est faible sur les finances publiques. Ainsi, dit-il, cet allègement fiscal va porter sur la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’impôt sur le revenu et les retenues à la source.
MACKY : «VOUS AVEZ TOUTES SORTES D’INTERVENANTS DANS LA PRESSE. ET ÇA POSE SOUVENT PROBLEME»
Revenant spécifiquement sur le secteur de presse, le Président Sall a appelé à sa structuration et à son organisation. «Nous sommes conscients qu’elle doit être accompagnée. Mais elle doit aussi travailler à son organisation. Vous avez des professionnels, mais vous avez aussi toutes sortes d’intervenants dans la presse. Et c’est ça qui pose souvent problème », a-t-il déclaré. Non sans exhorter les acteurs à régler la question de la carte de presse pour qu’on puisse savoir qui est professionnel de la presse et qui ne l’est pas. «Il faut d’abord clarifier les choses», a-t-il renchéri. Ensuite, poursuit-il, on pourra mieux améliorer l‘accompagnement de l’Etat. « Il faut que les entreprises se structurent. Il faut une comptabilité normale, que les employés aussi soient recrutés, inscrits à l’Ipres. Il faut formaliser un peu l’activité. Ainsi, l’Etat pourra un peu aider », soutient le président de la République. Monsieur Sall dit être convaincu qu’on ne peut pas aider des entreprises qu’on a du mal à identifier. «Si le secteur est organisé, je pense que nous pourrons intervenir pour mieux accompagner. Pour les aides directes, pour l’instant, on va voir ce qui est possible, dans le cadre des dispositifs futurs. Mais certainement, c’est par des mécanismes qu’on pourra vous accompagner et aussi par un allégement fiscal », a confié le chef de l’Etat.
Pour l’application du code de la presse, il laisse entrevoir que le temps de l’Assemblée nationale est révolu à partir du moment où le texte de loi est approuvé et promulgué. « C’est en ce moment qu’on peut prendre le décret. C’est vrai qu’il y a un décalage qu’il faut regretter souvent entre le décret d’application et la loi elle-même. Les ministres sont interpellés et il leur appartient de préparer les décrets pour ce qui concerne le code de la presse. Je crois que les textes sont d’ailleurs terminés », a expliqué le président de la République. Qui toutefois estime qu’il ne faudrait pas aussi donner l’impression que le gouvernement agit sous la pression. «Mais il est quand même temps que le ministre nous ressorte ce décret d’application qui est tout à fait prêt, pour le faire passer très prochainement», a-t-il conclu à ce propos.