HAUSSE DU PRIX DE L’ALIMENT DE VOLAILLE, DES CRAINTES D’IMPACT SUR LE PRIX DU POULET ET DES ŒUFS
Les producteurs de volailles n’ont pas du tout apprécié la décision des fabricants de provende qui annoncent une hausse de l’ordre de 10% du prix de l’aliment de volaille dans ce contexte marqué par les conséquences de la Covid-19 et de la grippe aviaire.

Le collège des producteurs de volailles fustige la hausse de l’ordre de 10%du prix de l’aliment de volaille dans ce contexte de crise sanitaire liée à la Covid-19. Le président dudit collège par ailleurs Secrétaire général adjoint de l’Interprofession Avicole du Sénégal (IPAS), Gora Faye, soutient que cette hausse met en péril le dynamisme de la filière et impacte négativement le prix du poulet et celui de l’œuf.
Les producteurs de volailles n’ont pas du tout apprécié la décision des fabricants de provende qui annoncent une hausse de l’ordre de 10% du prix de l’aliment de volaille dans ce contexte marqué par les conséquences de la Covid-19 et de la grippe aviaire.
En effet, dans un communiqué parvenu hier à «L’As», Gora Faye, le président du collège et par ailleurs Secrétaire général adjoint de l’interprofession avicole du Sénégal (IPAS) et ses camarades dénoncent avec la dernière énergie cette démarche qu’ils jugent « solitaire » de leurs camarades du collège des provendes membres de l’interprofession avicole du Sénégal (IPAS) qui pourtant, selon eux, offre un cadre privilégié pour le dialogue entre acteurs.
Gora Faye estime en effet que cette hausse, s’ajoutant à la crise sanitaire, risque de mettre en péril le dynamisme de la filière mais aussi d’impacter négativement le prix du poulet ainsi que celui de l’œuf. « Nous condamnons cette hausse jugée inopportune au vu du contexte actuel, injustifiée et dangereuse en ce qu’elle sape les équilibres déjà très précaires de la filière », peste le Secrétaire général adjoint de l’interprofession avicole du Sénégal(IPAS).
Les producteurs déplorent en outre le très court délai entre la décision des provendiers et l’application effective de cette hausse, ne donnant ainsi aucune chance à la concertation et à la négociation. En plus, ils jugent irrecevable l’argument développé par les provendiers et portant sur la hausse ponctuelle du prix des matières premières sur le marché mondial. « Un simple moteur de recherche permet de constater cette hausse ponctuelle.
Toutefois, une analyse plus approfondie permet également de constater des fluctuations dans le sens d’une baisse qui n’a jamais été répercutée sur les prix de l’aliment volaille », affirme-t-il. Góra Faye souligne ainsi que le prix de l’aliment connaît une hausse constante, ces 15 dernières années, qui ne peut se justifier par les cours mondiaux des intrants, alors que le prix du poulet bord champ est resté constant depuis plus d’une décennie.
Par conséquent, dira-til, le collège des producteurs réaffirme son ancrage dans l’IPAS, réitère sa volonté de ne ménager aucun effort pour le renforcement de l’interprofession. Il se dit convaincu que c’est la condition sine qua non pour que la filière puisse faire face aux innombrables menaces. « D’autant qu’en un peu plus d’une décennie, l’aviculture sénégalaise est devenue une véritable filière émergente, cristallisant ainsi beaucoup d’espoirs. Elle est marquée par un développement soutenu grâce aux mesures de protection sanitaires prises par les pouvoirs publics avec, notamment, la mesure d’interdiction des importations de produits avicoles et matériels avicoles usagés », indique M. Faye.
A l’en croire, le chiffre d’affaire réalisé par la filière en 2018 s’élève à 150 milliards FCFA. « Elle revêt une importance socio-économique majeure au regard de son rôle capital dans le renforcement de la sécurité alimentaire et la lutte de sous emploi, ainsi que la pauvreté en milieu rural et périurbain», se réjouit Gora Faye.