HOTT ACCELERE LA CADENCE
«Allez-y ! Je vous couvre !», a lancé le président de la République lors du dernier conseil présidentiel sur la relance économique, demandant des réformes immédiates dans le secteur économique.

Manifestement, le ministre de l’Economie suit le tempo de son patron qui veut des réformes. Face à la presse hier pour discuter de la mise en œuvre du PAP2, Amadou Hott a évoqué les insuffisances du code des marchés publics avant de soutenir que le pays ne va pas se développer si un projet dure trois ans, parce que simplement les gens ne sont pas d’accord sur un appel d’offres.
«Allez-y ! Je vous couvre !», a lancé le président de la République lors du dernier conseil présidentiel sur la relance économique, demandant des réformes immédiates dans le secteur économique. A la suite de Macky Sall, le ministre de l’Economie, Amadou Hott a souligné que le code des marchés publics comporte des insuffisances qui retardent l’exécution des marchés et exigent des correctifs. «On ne va pas se développer si un projet peut tenir trois ans parce que simplement les gens ne sont pas d’accord sur un appel d’offres. Vous n’êtes pas d’accord, vous allez à l’Armp, vous allez à la Cour suprême. Et vous retardez un projet de développement qui doit avoir de l’impact sur les populations et sur leur bien-être», s’est désolé le ministre Hott.
A l’en croire, il faut envisager un encadrement, et cela de manière beaucoup plus forte. «Aujourd’hui, c’est encadré, mais ça ne suffit pas. Il y a des possibilités de réformer le code qui n’est pas parfait», indique le ministre de l’Economie qui insiste sur le fait qu’un projet de 3 mois ne doit plus être retardé par quelqu’un qui a perdu et qui va jusqu’à la Cour suprême.
A l’en croire, ce n’est pas parce quelqu’un est moins cher en termes d’offres que l’Etat aura aussi les résultats voulus. «Il faut reconnaître que le moins cher n’est pas forcément le mieux», déclare-t-il.
«ON N’A PAS UN PROBLEME D’ENDETTEMENT»
Répondant à certains économistes qui estiment que le plan de relance ne produira pas les résultats escomptés parce que l’endettement ne sera pas possible, Amadou Hott se montre formel. «On n’a pas un souci d’endettement », rassure-t-il avant d’ajouter : «La partie publique a été déjà financée.
Pour la partie privée, il faudra qu’on aille chercher un peu plus d’argent, attirer des investisseurs. C’est pourquoi, on veut accélérer les réformes. Au niveau de l’endettement, le cadrage macroéconomique que l’on a fait prévoit un déficit budgétaire de 5% l’année prochaine ; 4% l’année suivante et 3% en 2022. C’est un cadrage que l’on a arrêté avec nos partenaires et qui tient compte de nos capacités d’endettement et surtout de la capacité à mobiliser plus de recettes à travers la stratégie d’augmentation des recettes.»
Pour le ministre de l’Economie, l’Etat va continuer les réformes dans la fiscalité pour simplifier davantage et élargir l’assiette fiscale, mais pour également formaliser le secteur informel. Concernant l’impôt sur le foncier bâti, il indique : «Quand vous avez une villa ou un appartement que vous louez à quelqu’un, c’est complexe pour calculer l’impôt. Nous prévoyons dans la prochaine loi de finance de les simplifier davantage. Si vous recevez par exemple 12 mois de loyer, vous versez un mois. C’est des stratégies simples que nous allons faire pour augmenter rapidement nos recettes. Et en augmentant nos recettes, on augmente nos capacités d’endettement et surtout notre capacité d’investissement.»
Par ailleurs, Amadou Hott a annoncé que le gouvernement veut donner au secteur privé en général et en particulier au secteur privé national plus de place. «Plus de place en accompagnant le secteur privé à bien inscrire dans des projets PPP, à prendre des participations, et en les organisant », renseigne-t-il. Il ajoute aussi que la mise en œuvre du PAP 2A nécessite des mécanismes de financements innovants articulés autour des fonds d’amorçage, des fonds de garantie et d’appui pour faire plus de place au secteur privé national.