«IL EST DIFFICILE D’EVALUER EXACTEMENT LES PERTES MAIS, A COUP SUR, ELLES PEUVENT ETRE EVALUEES A DES MILLIARDS»
Les opérateurs économiques ont aussi subi de lourdes pertes, informe le président du Groupe organisé des hommes d’affaires de la Guinée Conakry (Goha), Mouhamed Abdallah Cherif Haïdara.

Les transporteurs ne sont pas les seuls impactés par ce blocus. Les opérateurs économiques ont aussi subi de lourdes pertes, informe le président du Groupe organisé des hommes d’affaires de la Guinée Conakry (Goha), Mouhamed Abdallah Cherif Haïdara.
«Il y’a non seulement des camions sénégalais, mais aussi guinéens, gambiens des sierra-léonais, libériens et ivoiriens. Il y’a la Côte d’Ivoire qui produit beaucoup de choses qu’on consomme au Sénégal. La plupart de ces produits transite par la Guinée, un peu par le Mali. Ensuite, il y’a les produits qui quittent la Sierra Leone pour le Sénégal ou la Gambie et puis il y a les produits qui quittent la Guinée pour le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau. Quatre pays étaient bloqués, mais la frontière avec la Sierra Leone a été ouverte suite à la négociation du président de ce pays. Ce que nous déplorons dans sa négociation, c’est qu’au lieu de faire une synergie d’actions entre les chefs d’Etats de la Cedeao, il est parti négocier seul. Comme le commerce est une chaine, si c’est la frontière avec la Sierra Leone qui est la seule à être ouverte, il n’y aura pas d’effets considérables parce des camions de la Sierra Léone sont actuellement bloqués à Koundara et ils devaient venir au Sénégal et en Gambie. Beaucoup de produits se sont détériorés. Même les matériaux de construction sont gâtés. Les camions lourds qui sont chargés de 40 à 45 tonnes, garés sur place avec leur chargement, ont commencé à avoir des problèmes.
Les produits cométiques, par exemple, ont explosé et ont attiré les abeilles qui attaquent les camionneurs. Nous avons visité le terrain et avons fait constater tout cela par un huissier de justice. Ceux qui convoyaient de l’huile, du beurre ou de la mayonnaise ont tous perdu leurs chargements. Il y’a un manque à gagner énorme. Les commerçants pouvaient faire jusqu’à 3 rotations par mois et on les a bloqués ; malgré tout, les dépenses continuent. Il est difficile d’évaluer exactement les pertes parce que les commerçants se sont dispersés. Mais, à coup sûr, elles peuvent être évaluées à des milliards. Il y’a beaucoup de produits qui ont quitté Dakar et la Gambie pour la Guinée, mais il y’a aussi des produits en provenance de la Guinée pour le marché sénégalais. Les femmes qui venaient au marché de Dioabé pour vendre des légumes, elles ont toutes perdu leurs produits. Des camions devaient simplement traverser la Guinée pour venir au Sénégal. Ce sont des matières que certaines entreprises utilisent. Nous avons adressé un courrier, il y a quelques jours, à tous les chefs d’Etats de la Cedeao pour leur demander de se lever. Ils doivent agir parce que les frontières sont fermées pour rien. Beaucoup de produits peuvent manquer sur le marché sénégalais comme aussi en Guinée. Il y a aussi des industries sénégalaises qui vendent leurs produits en Guinée. Donc, le marché est complément perturbé ; ce qui a fait que nous avons écrit aux industries pour attaquer la mesure au niveau du Tribunaux de la Cedeao.»