LA MAIRIE DE ZIGUINCHOR FERME TOUS LES MAGASINS DE STOCKAGE D'ANACARDE
Entre la municipalité et les opérateurs de la filière, les relations se détériorent et c’est un bras de fer qui est enclenché

Entre la mairie de Ziguinchor et les opérateurs de la filière anacarde, les relations se détériorent et c’est un bras de fer qui est enclenché. A l’origine du différend, le paiement d’une taxe d’un million de francs CFA par magasin de stockage de noix de cajou exigé par la mairie de Ziguinchor. Une taxe qui n’est pas du goût des opérateurs de la filière anacarde de Ziguinchor qui ont vu leurs magasins de stockage fermés, faute de paiement de cette taxe.
Le Président du Cadre de Concertation des opérateurs de la filière anacarde de la région de Ziguinchor Siaka Diallo s’est dit très amer du déroulé des évènements. « Nous sommes des entreprises, nous avons loué des magasins auprès des privés en payant toutes les taxes y afférant.
La mairie nous réclame le paiement d’une taxe municipale d’un million par magasin. Nous ne pouvons l’accepter », lâche M. Diallo qui se braque complétement en s’interrogeant « depuis un an, nous discutons sur la question et on réclame des preuves sur la pertinence de cette taxe. et on se demande même : est-ce que c’est une taxe pour les magasins ou c’est pour les noix ? ». Une situation qui plonge ces opérateurs dans une colère noire. « il y a une soixantaine de magasins et s’ils encaissent, ce sera une soixantaine de millions de francs CFA », constatent les responsables des opérateurs de la filière qui estiment que c’est la mairie qui devait d’ailleurs créer une zone pour y ériger des magasins de stockage, une façon d’accompagner l’économie régionale. « Le problème réside dans le fait que cette taxe ne laisse aucune trace sur le budget de l’année passée. Où passe cet agent glané dans les magasins ? », se demandent-ils.
Des magasins érigés pour la plupart le long du boulevard des 54m et qui sont fermés par la mairie. Une autorité municipale interpelée sur la question estime que ce sont des taxes qu’il faut payer avant de poursuivre : « Pourquoi à chaque fois qu’il s’agit de s’acquitter des taxes municipales, les gens s’agitent ? ». en attendant, les magasins de stockage de noix de cajou sont fermés par la mairie qui reste intransigeante sur la question tout comme les opérateurs de la filière anacarde qui disent niet à cette taxe. Une situation qui a fini de plonger la campagne de commercialisation des noix d’anacarde dans une paralysie totale, ces derniers jours. or, les magasins sont bien pourvus en noix de cajou Ce sont actuellement dix mille tonnes de noix qui sont exportés par les opérateurs.
Des opérations d’exportations de noix qui sont surtout effectuées par des étrangers à 99%, constate le Président du Cadre de Concertation des opérateurs de la filière anacarde Siaka Diallo qui dresse un chapelet de difficultés liées à la commercialisation cette année. « Nous pensons qu’on allait atteindre les 100. 000 tonnes mais ce ne sera pas possible car il y a plusieurs contraintes dont la faible production des anacardiers à cause de la mauvaise pluviométrie l’année dernière. Ajoutez à cela le confinement qui sévit en inde, une destination majeure de la production», déplore l’opérateur économique qui est d’avis que le bilan est tout de même positif au vu de la situation de la pandémie. Même s’il déclare qu’ils sont loin des prévisions de 80.000 tonnes, les financements grâce à l’accompagnement de la der ont beaucoup contribué à sauver cette campagne de commercialisation des noix d’anacarde dans la région de Ziguinchor