LA VOLAILLE, PREMIERE VIANDE CONSOMMEE AU SENEGAL
Alors que la consommation annuelle moyenne par habitant dans le monde est estimée à 34 kg/habitant pour la période 2017-2019, la consommation de viande par habitant a augmenté régulièrement au Sénégal pour atteindre 16,5 kg/ habitant

La filière avicole, un moteur de l’émergence du Sénégal à travers une offre suffisante et compétitive de produits avicoles et d’ovo-produits, contribue significativement à la compétitivité de l’économie nationale, à l’emploi des jeunes, à la lutte contre la malnutrition et au développement des exportations de produits à haute valeur ajoutée
Alors que la consommation annuelle moyenne par habitant dans le monde est estimée à 34 kg/habitant pour la période 2017-2019, selon les études de (OECD-FAO, 2020), la consommation de viande par habitant a augmenté régulièrement au Sénégal pour atteindre 16,5 kg/habitant.
Toutefois, la part de la volaille industrielle a augmenté de manière considérable jusqu’à supplanter la viande bovine en 2019. Ainsi, «en 2019, la volaille industrielle a représenté 30% de la consommation de viande à égalité avec la viande bovine. La prise en compte de la volaille familiale qui est estimée à environ 13 % de la consommation par habitant fait de la viande de volaille la première viande consommée par habitant au Sénégal, soit 44% du total. Les dix dernières années, la volaille industrielle a fortement augmenté dans l’assiette et le sandwich du Sénégalais», révèle une étude réalisée en 2020 de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) portant aviculture et covid-19; situation et perspectives. Une telle tendance qui est «conforme à l’évolution de la consommation des viandes dans le monde et particulièrement dans les pays en développement», fait remarquer le professeur d’économie Cheikh Ly.
Selon lui: «Il faut également relever la prééminence des viandes blanches qui ont largement pris le dessus sur la viande rouge avec en particulier la domination désormais nette du poulet en Afrique et du porc en Asie du sud-est». Au niveau sous régional, la consommation globale de viande a suivi une trajectoire ascendante continue, conforme aux déterminants de la ‘’révolution de l’élevage’’ des vingt dernières années dans les pays en voie de développement. «Les déterminants en sont la forte croissance démographique et l’urbanisation accélérée combinées à une augmentation relative des revenus. Ces déterminants se sont conjugués en Afrique de l’Ouest et ont concouru à une forte demande nationale et régionale en protéines animales», indique l’étude.
En outre, les modes dominants de consommation des viandes en milieu urbain ont favorisé la volaille qui a bénéficié de prix relatifs meilleurs tout en profitant des préoccupations croissantes en matière de nutrition plus saine et de protection de l’environnement au détriment de la viande rouge.
POSITION SOUS-RÉGIONALE DELA CHAÎNE DE VALEUR AVICOLE DU SÉNÉGAL
Le Sénégal est au 4e rang de l’économie avicole en Afrique de l’ouest après le Nigéria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et la hiérarchie a été maintenue depuis les dernières années avec une très large domination du Nigéria sur les 3 autres pays qui constituent une catégorie relativement homogène. Le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Mali se distinguent par la similarité de leur choix d’interdire les importations de viande de volaille.
SECTEUR AVICOLE PLUS DE 203 MILLIARDS GENERES EN 2019
Le secteur avicole en croissance depuis novembre 2005, suite à l’interdiction par le Sénégal de tous les produits de volaille d’importation sur le territoire national. Depuis lors, le secteur se dynamise et il ressort des dernières données de 2019 que le secteur a généré quelques «203 milliards de chiffre d’affaires, plus de 880 millions d’œufs produits, plus de 80 mille tonnes de viande», a dit Makhtar Diouf, conseiller technique au ministère de l’élevage et non moins directeur du Centre d’aviculture de Mbao. Toutefois, il fait remarquer que l’aviculture a été durement éprouvée parla covid-19 même s’il n’y a pas eu encore d’étude d’impactréalisée pour quantifier les pertes économiques incommensurables, liées aux mesures de restriction notamment le couvre-feu alors que les produits avicoles sont déplaçables que les soirs. Avec cette restriction de circulation, «il était impossible de se déplacer de région en région pour vendre les poussins, les œufs, les poulets». Donc, poursuit-il: «Ce qui était produit à Dakar restait à Dakar et de même pour les raisons. Même si par ailleurs, il y a des autorisations qui étaient difficiles à avoir», s’est désolé Mr Diouf. A l’en croire, «Il y a eu d’énormes pertes en termes de méventes». Il dira: «Présentement, nous sommes en train d’évaluer». A cela, le manque à gagner à termes de commandes pour «les réceptifs hôteliers, les restaurants, les bars, les manifestations religieuses.Donc, c’est dire que le secteur a été durement éprouvé et continue encore de subir». Au sujet de la grippe aviaire, diagnostiquée et confirmée le 30 décembre dernier, il dira: «Depuis lors, pas un autre foyer n’a été déclaré jusqu’à hier (mercredi). La seule ferme où la maladie s’est déclarée de 100 volailles a été entièrement détruite».
GRIPPE AVIAIRE : LE FOYER DE POUT A ETE CIRCONSCRIT
Le ministre de l’Elevage et des Productions animales assure que les mesures nécessaires ont été prises pour circonscrire le foyer de grippe aviaire détecté dans une ferme de Pout, dans la région de Thiès (ouest). Depuis la détection de ce foyer de grippe aviaire, le 3 novembre dernier, ‘’un dispositif de surveillance a été mis en place autour de la ferme’’ concernée, ‘’pour le moment seul foyer de contamination’’ au Sénégal, a dit Aly Saleh Diop. Ce dispositif de surveillance a été étendu à ‘’un périmètre beaucoup plus large pour essayer de repérer d’éventuels cas’’, a assuré M. Diop lors de la réception d’équipements destinés à la lutte contre la grippe aviaire. Le ministre de l’Elevage et des Productions animales a tenu à rassurerles populations : ‘’Pourle moment, il n’y a pas encore d’autres foyers de contamination dans la zone.’’ Après la découverte du foyer de grippe aviaire, il est nécessaire de ‘’mettre en place un dispositif de veille permanent pour ne pas subir la maladie’’, a-t-il dit, ajoutant que c’est la raison pour laquelle le ministère de l’Elevage et des Productions animales a fait appel à des partenaires techniques et financiers. Ces derniers vont aider à ‘’amplifier le dispositif d’alerte et de surveillance, de manière à être plus fort et à trouver les moyens de faire face’’ à cette situation, dans le cas où elle se reproduirait ‘’dans d’autres foyers d’aviculture’’, a expliqué Aly Saleh Diop