L’AGRICULTURE, LA BOUEE DE SAUVETAGE
Une bonne campagne agricole pourrait être d’un grand apport afin que le Sénégal puisse se tirer d’affaire, en atténuant considérablement le choc économique sous l’effet de la Covid-19.

Une bonne campagne agricole pourrait être d’un grand apport afin que le Sénégal puisse se tirer d’affaire, en atténuant considérablement le choc économique sous l’effet de la Covid-19. En récession (plus de 6 mois), tous les agrégats macroéconomiques ont rompu à savoir les agrégats de produit, de revenus, et de dépense.
L a récession finalement confirmée par l’Etat va jouer sur les équilibres macroéconomiques. Et pour atténuer le choc, l’agriculture serait un levier sur lequel pourrait compter le Sénégal pour amortir la crise économique. De l’avis du ministre de l’Agriculture au sortir d’une visite effectuée la semaine dernière dans les régions de Kolda, Tambacounda, Kaffrine, les cultures se portent bien et il est à espérer une bonne saison hivernale avec de bons rendements agricoles. De manière générale, résumait le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural le 7 septembre dernier au terme d’une visite à Tamba en ces termes : «toutes les spéculations se portent bien». Et c’est pourquoi, promet-il, «dans le volet du Pap 2, le focus sera mis sur la fourniture de matériels agricoles, principale doléance des producteurs. C’est avec de bons matériels agricoles, adéquats que les producteurs pourront arriver à emblaver de grandes surfaces». Au compte de la campagne agricole 2019 un léger ralentissement de la croissance a été noté passant de 5,3% en 2019 contre 6,4% en 2018. Ces contreperformances sont enregistrées dans les branches d’activités comme l’agriculture, les extractives, la fabrication de produits chimiques, la construction et le commerce, souligne le Rac 2020.
RECESSIONDEJA ACTEE
Tablée à 6,8% par les services du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan à la fin de la session budgétaire de 2019 (loi de finances initiale 2020), la croissance économique du Sénégal a été revue à la baisse en juin dernier par le Fonds monétaire international (Fmi) à 1,1% du Produit intérieur brut (Pib) sous l’effet de la covid-19, contre un repli à 3% initialement prévu et annoncé par le chef de l’Etat, Macky Sall.
Après plus de deux trimestres (6 mois) de crise sanitaire, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Amadou Hott validant la revue annuelle conjointe 2020 vendredi dernier avec l’Union européenne (Ue) a tiré plus bas encore, en annonçant une croissance de -0,7%, selon les estimations de ses services si la pandémie venait à se prolonger jusqu’à la fin de l’année. Ces projections du Fmi ont été menées dans le cadre de la première revue de l’accord au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique (Icpe) conclu avec le Sénégal.
Pendant ce temps, les prévisions de déficit budgétaire se sont légèrement dégradées à 6,1% du Pib en 2020 contre 5,6% prévus par les projections initiales, la balance commerciale se creuse, le taux de chômage en hausse, de plus en plus de ménages dans la pauvreté, des entreprises en déflation et la dette publique prend des proportions inquiétantes avec le dernier emprunt en date à la Banque publique française d’investissement (Bpi) d’un contrat de financement de 17, 6 milliards de francs pour la pré-exploitation du Train express régional (Ter) devant relier Dakar à la nouvelle ville de Diamniadio. Et si ces tendances de croissance morose annoncées venaient à se confirmer, il n’est pas à écarter une grave crise économique pouvant compromettre les politiques publiques.