L’ANSD BALISE LE TERRAIN ET EVALUE LA BAISSE DE L’ACTIVITE AU SENEGAL
L’agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a publié hier son deuxième rapport trimestriel qui fait la synthèse de l’évolution de l’activité économique.

L’agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a publié hier son deuxième rapport trimestriel qui fait la synthèse de l’évolution de l’activité économique. Un document sorti à la veille du conseil présidentiel sur la relance de l’économie et qui révèle combien le secteur est affecté par la Covid-19.
«Rétablir la trajectoire initiale du PSE pour un véritable développement endogène porté par un secteur privé national fort.» Tel estle thème du conseil présidentiel sur la relance de l’économie prévu aujourd’hui au centre international de conférence Abdou Diouf. Cette rencontre se tient à un moment où les dernières estimations du gouvernement sénégalais faisaient état d’une croissance négative autour de - 0,7 %.
D’ailleurs, l’économiste Meïssa Babou, dans un entretien accordé récemment à «L’As», disait ne pas être optimiste pour une remise à niveau de l’économie dans les plus brefs délais, en espérant que les choses puissent se rétablir à partir de 2022. Certainement, au sortir du conseil présidentiel, le gouvernement mettra sur la table des solutions de sortie crise qui, à terme, pourront relever l’économie au plus vite. Le défi aujourd’hui, c’est de remettre le secteur sur les rails et faire des projections réalistes et réalisables. Surtout que le rapport trimestriel de l’Ansd paru hier n’est pas reluisant en ce qui concerne l’évolution de l’activité économique au deuxième trimestre 2020.
D’après le document, au deuxième trimestre de l’année 2020, l’activité économique a connu une contraction de 1,3%. Et que le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières (CVS), s’est replié de 2,5% par rapport au trimestre précédent. «Ce résultat est imputable à une baisse de l’activité dans l’ensemble des sous-secteurs : primaire (-0,5%), secondaire (-4,2%) et tertiaire (-2,6%)», lit-on dans le texte. Non sans indiquer que le Produit Intérieur Brut en valeur est estimé à 3 076,7 milliards de FCFA au deuxième trimestre de 2020.
COMMENT LES RESTRICTIONS IMPOSEES DANS LA LUTTE CONTRE LA COVID-19 ONT PLOMBE LE SECTEUR TERTIAIRE
Analysant de façon sectorielle l’activité des sous-branches, l’Ansd a constaté un léger repli de l’activité du secteur primaire avec une baisse de 0,5%, expliquée, dit-elle, par le retrait de la valeur ajoutée de la pêche (- 34,9%). L’agence laisse entrevoir que cette régression a été cependant amoindrie par la bonne tenue de l’élevage (+4,4%), de l’agriculture (+3,4%) et de la sylviculture (+1,9%). En ce qui concerne le secteur secondaire, l’activité s’est repliée de 4,2% au deuxième trimestre de 2020, comparativement au trimestre précédent. Ce résultat est expliqué, note-t-on, par les contreperformances enregistrées dans les sous-secteurs de la Fabrication de produits manufacturiers (- 10,9%), des Activités extractives (-6,9%) et de la Fabrication de produits agro-alimentaires (- 5,1%). Cependant, les performances notées dans les activités chimiques (+8,0%) et dans la fabrication de ciment et d’autres matériaux de construction (+4,2%) ont atténué cette baisse, fait savoir l’Ansd. Le secteur tertiaire n’est pas aussi en reste. Sa valeur ajoutée a dégringolé de - 2,6% au deuxième trimestre de 2020, suite à la chute de l’activité des sous-secteurs tels que les autres activités de services (- 39,9%), l’hôtellerie et la restauration (-17,7%), le transport(-11,9%) et les services aux entreprises (-2,8%).
En effet, selon l’Ansd, ces activités ont été sensiblement affectées par les restrictions imposées dans le cadre dans la lutte contre la pandémie due à la COVID-19. Comparée au deuxième trimestre de 2019, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a également baissé de 2,8%, imputable aux importants retraits notés dans les sous-secteurs des autres activités de services (-48,5%), l’hôtellerie et la restauration (-29,2%), le transport(-15,4%), l’information et la communication (-15,0%). Par ailleurs, analysant les composantes de la demande, il a été noté un recul de la consommation finale qui a baissé de 1,7% au deuxième trimestre de 2020, imputable au repli de 3,4% de celle des ménages. Cependant, il a été constaté que durant la même période, la consommation finale des administrations publiques a progressé de 0,3%. Il y a eu également une détérioration du déficit de la balance extérieure des biens et services. Ainsi, à en croire l’Ansd, les importations de biens et services, en volume, ont baissé de 5,1%, notamment sous l’effet d’un repli de 5,8% des importations de biens.
Pour ce qui est des exportations de biens et services, ils ont sensiblement diminué de 28,6% par rapport au trimestre précédent. Toutefois, malgré cette baisse quasi généralisée, l’Ansd a fait savoir qu’il y a une légère hausse de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) qui s’est accrue de 1,8% par rapport au trimestre précédent. Cette hausse est en liaison avec le bon comportement de l’activité dans le sous-secteur de la construction (+6,5%), apprend-on.