LE COVID-19 PERTURBE LE SCHEMA DE PRODUCTION
Au plus tard, il était prévu que la machine de production du gaz tourne en plein régime en 2022 et celle du pétrole en 2023. Mais c’était sans compter avec la crise liée au Covid19 qui est venue perturber le schéma établi jusque-là

Au plus tard, il était prévu que la machine de production du gaz tourne en plein régime en 2022 et celle du pétrole en 2023. Mais c’était sans compter avec la crise liée au Covid19 qui est venue perturber le schéma établi jusque-là par les différents acteurs évoluant dans le secteur au Sénégal.
En plus d’être un instrument d’application de la politique pétrolière de l’Etat du Sénégal, Petrosen garde également un œil sur l’exploitation de ressources en hydrocarbures, du raffinage à la distribution. Et vu l’impact du coronavirus sur l’économie mondiale, la société a sorti, hier, un communiqué pour faire l’état des lieux des projets gaziers et pétroliers en cours dans le pays. Ainsi, fait-elle constater, la pandémie de Covid-19 a occasionné l’effondrement des prix du pétrole brut ainsi que le ralentissement des activités du secteur avec les mesures prises par les Etats pour lutter contre la propagation du virus. «Ces facteurs ont des impacts considérables sur l’ensemble des projets pétroliers dans le monde ainsi que sur les circuits de production et d’approvisionnement des entreprises, à cause du phénomène de confinement», lit-on dans la note parvenue à «L’AS».
Cette situation, à en croire Petrosen, a amené certains partenaires à évoquer déjà le cas de force majeure qui pourrait impacter les délais de livraison des premiers mètres cube de gaz naturel et des premiers barils de pétrole brut.
«Ces consortiums dont Petrosen est membre continuent les évaluations avec un suivi sur le terrain pour mieux adapter les projets pétroliers et gaziers en cours », ajoute le texte signé par le Directeur général de Petrosen. Qui informe dans la foulée qu’un dialogue actif est engagé avec les contractants et les sous-traitants pour minimiser les retards potentiels susceptibles de survenir sur le démarrage de la production du gaz naturel issu du champ de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) et le démarrage de la production du pétrole provenant du champ de Sangomar. Il faut rappeler que le gisement de gaz Grand Tortue / Ahmeyim (GTA) est un champ transfrontalier offshore situé à 120 km des côtes sénégalo-mauritaniennes avec une profondeur d’eau de plus de 2 800 mètres.
Le géant BP, qui le pilote aujourd’hui avait informé, avant la crise liée à cette pandémie Covid-19, qu’il serait prêt à démarrer l’exploitation en 2022. Après avoir racheté la majorité des parts du projet à l’américain Kosmos Energy en décembre 2016, le découvreur du gisement, la major britannique (BP), avait prévu d’investir plus de 1 milliard de dollars pour la première phase du projet et « plusieurs autres milliards de dollars » pour les suivantes, sur une durée d’exploitation de trente ans.
Selon les estimations, les réservoirs du gisement sont de l’ordre de 560 milliards de mètres cubes répartis de manière égale entre les deux pays (Sénégal et Mauritanie). Pour ce qui est de l’exploitation du bloc pétrolier offshore de Sangomar, au large du Sénégal, les prévisions de livraison des premiers barils étaient fixées en 2023 après un premier report.
Mais la nouvelle donne va retarder encore le démarrage de production. Le Sénégal espère sortir entre 100 000 et 120 000 barils chaque jour des gisements de Sangomar Offshore Profond et Sangomar Offshore, dont les réserves ont été estimées à 2,5 milliards de barils. Son exploitation et son développement ont été confiés à l’entreprise australienne Woodside.