LE FORUM CIVIL ENCOURAGE DES REFORMES FISCALES EQUITABLES
Le Sénégal n’exploite que 3% de sa capacité fiscale. Avec un taux aussi faible, l’Ong Forum Civil organise depuis ce lundi à Pointe Saréne une rencontre sur la problématique de la mobilisation des ressources domestiques et des réformes fiscales équitables

La fiscalité est un domaine sous exploité au Sénégal. En dessous des normes fixées par l’UEMOA, le Sénégal n’exploite que 3% de sa capacité fiscale. Avec un taux aussi faible, l’Ong Forum Civil organise depuis ce lundi à Pointe Saréne une rencontre sur la problématique de la mobilisation des ressources domestiques et des réformes fiscales équitables. L’objectif est d’encourager l’Etat du Sénégal à exploiter les niches fiscales pour lutter contre le sous-développement..
Le Sénégal classé parmi les 25 pays les plus pauvres de la planète fait face aussi a un service de la dette accablant de l’ordre de 3 milliards 855 millions en 2025 et une somme totale de 15 milliards 196 millions d’ici 2029.
Pour sortir notre pays de ce cercle vicieux de la pauvreté et de l’endettement, la transparence dans la gestion des deniers publics s’impose mais il faut aussi chercher de l’argent pour investir dans le domaine public et amoindrir la souffrance des populations.
Convaincu de la nécessité d’une telle option, le Forum Civil en phase avec le projet de renforcement de la justice fiscale au Sénégal, tient depuis hier à Pointe Sarène un atelier national sur les ambitions du référentiel «Sénégal 2050» relatives à la mobilisation des ressources domestiques et aux réformes fiscales équitables. Il s’agit pour les organisateurs de soutenir sans équivoque une politique fiscale nouvelle pouvant renflouer les caisses de l’État.
Coordonnateur national du Forum Civil, Birahim Seck estime que la fiscalité est le carburant qui peut faire fonctionner le moteur qui est le Sénégal. Sans fiscalité, explique-t-il, il ne peut pas y avoir de développement car c’est avec l’argent de la fiscalité qu’on construit les édifices publics, qu’on recrute des fonctionnaires etc... Autrement dit, un pays ne peut passe développer sans une fiscalité bien libellée. Cependant, il est d’avis qu’il faut une fiscalité moins lourde mais payée par tout le monde et ceci permettra à l’État de recouvrer beaucoup d’argent afin de satisfaire la demande des populations.
«Il faut une fiscalité simple, adaptée à notre environnement économique»
Pour réussir ce pari, Mamadou Ndao Inspecteur des impôts propose une réforme fiscale en perspective de l’élargissement de l’assiette, la réduction du taux d’imposition et la rationalisation des dépenses. Ainsi plusieurs pistes devront être exploitées comme l’impôt sur le revenu foncier, l’impôt sur le patrimoine bâti, a- t-il suggéré. Il faut une fiscalité simple adaptée à notre environnement économique, a-t-il indiqué. Ainsi, pour renflouer les caisses outre les impôts sur le patrimoine, il faut aussi selon lui régulariser le secteur primaire qui fait perdre par année 161 milliards. Toutefois à son avis, l’État du Sénégal devra trouver les voies et moyens pour faciliter aux entreprises le paiement d’impôts en dématérialisant la procédure. L’inspecteur des impôts et domaines plaide aussi une réforme de l’administration fiscale et en fin la rationalisation des dépenses fiscales. Sans compter la mise en place de mesures incitatives fortes comme une prime de régularisation pour encourager les PME PMI à venir se régulariser. Tous ces efforts ne pourront pas ne pas s’accompagner de sanctions contre les récalcitrants qui défieront la loi, a conclu le spécialiste.