LE SENEGAL PASSE DE PAYS A RISQUE DE SURENDETTEMENT FAIBLE A MODERE
La Direction Générale de Comptabilité Publique et du Trésor tient à éclairer la lanterne des Sénégalais sur le statut de la dette du pays.

La Direction Générale de Comptabilité Publique et du Trésor tient à éclairer la lanterne des Sénégalais sur le statut de la dette du pays. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, elle annonce que le Sénégal est passé temporairement de pays à risque de surendettement faible à modéré.
Autant l’opposition et certains économistes évoquent un risque de surendettement élevé pour le Sénégal, autant les autorités étatiques s’échinent à les contredire en se basant sur certaines données. Selon la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (Dgcpt), le Sénégal est passé temporairement de pays à risque faible à un risque modéré de surendettement. Ce qui constitue le statut actuel de l’ensemble des pays de l’espace Uemoa.
D’après le communiqué de la Dgcpt, c’est en perspective du nouveau programme ICPE que les services du Fonds Monétaire International (FMI) ont procédé à l’analyse de viabilité de la dette. Ce changement de statut va avoir des impacts, même s’ils seront limités sur les conditions de financements et sur les marchés de capitaux. «Il est utile de préciser que cette mesure n’entraîne pas de limitation d’endettement autre que le respect du plafond de financement défini dans la loi de finances.
Egalement, les accès aux ressources de financement de nos partenaires classiques ne seront pas limités. La stratégie d’endettement pour les années à venir mettra l’accent sur le financement par le marché local, le choix de devises stables et/ ou la couverture contre le risque de change conformément à la stratégie d’endettement à moyen terme», explique la Dgcpt.
Et d’ajouter que le ratio de Service de la Dette/ exports atteint 22,7% en 2020 contre un seuil de 21%. «Ce qui montre que la dégradation du profil de viabilité de la dette du Sénégal est temporaire. Un retour à un profil de risque faible est projeté pour 2022», assurent les responsables de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor. Dans un autre document fait sous forme de tableau, sont expliqués le contenu et la soutenabilité de la dette.
CRAINTES D’UNE BAISSE DRASTIQUE DES EXPORTATIONS, DES RECETTES FISCALES OU UN REPLI DE LA CROISSANCE
Le Fonds Monétaire International (FMI) classe tous les 160 pays en quatre catégories sur la base d’un Cadre de Viabilité des Dettes (CVD) des pays suivant des seuils de référence par rapport au PIB, aux exportations et aux recettes. Il s’agit de risque faible, modéré, élevé et surendettement. Il ressort du tableau que les pays à risque faible sont ceux pour lesquels les indicateurs de dette sont nettement en dessous des seuils de référence. « Les pays à risque modéré ont des indicateurs en dessous des seuils, mais sont des tests de résistance. Cela veut dire que des simulations du FMI indiquent qu’en cas de chocs exogènes ou de changement brusque de politique macroéconomique, les seuils pourraient être dépassés.
Dans le cas du Sénégal, ce qu’on pourrait craindre, c’est une baisse drastique des exportations, une baisse des recettes fiscales ou un repli prononcé de la croissance», relève-t-on dans le tableau. Ce document renseigne également que les pays à risque élevé sont ceux pour lesquels les indicateurs ont dépassé les seuils de référence de manière prolongée, mais qui gardent encore des capacités de remboursement. «Les pays surendettés sont ceux qui ont dépassé les seuils et éprouvent des difficultés de remboursement. Si on évalue le cadre macroéconomique actuel et futur sur la période du PAP 2 (2019-2023), il s’avère que les projections tablent sur une croissance moyenne de 9% dans la période 2019-2023 dont 7% en 2020, croissance sur la base de laquelle le budget 2020 a été bâtie».
Sur un autre point, l’on renseigne que les recettes fiscales sont prévues largement en hausse sur toute la période considérée. Cette hypothèse est confortée d’une part par les résultats de 2019 où les objectifs de recettes d’un montant de 2 561,6 milliards FCFA ont été atteints avec une progression de 555,98 milliards FCFA en valeur absolue et 27,7% en valeur relative par rapport à 2018 (2 005,620 milliards FCFA) et d’autre part par la Stratégie de Recettes à moyen terme qui permet d’élargir l’assiette.