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VIDEO
PAS DE PRESCRIPTION POUR LE JOOLA

Un spécialiste en droit maritime révèle que la justice peut être saisie 23 ans après le naufrage. Les familles réclament la vérité sur une tragédie qui aurait pu être évitée

Publication 27/09/2025

23 ans après la plus grande tragédie maritime civile de l'histoire moderne, les familles des victimes du Joola attendent toujours justice et reconnaissance. Dans une émission spéciale de "Soir d'infos" diffusée le 26 septembre 2025, rescapés et experts révèlent l'ampleur des manquements et la possibilité de rouvrir le dossier judiciaire.

"C'est comme si ça s'est produit hier", confie Boubacar Ba, président d'honneur du collectif des familles des victimes et rescapé du naufrage. Sur le plateau de TFM, l'émotion est palpable. 23 ans après le drame qui a coûté la vie à plus de 1 800 personnes, le temps ne semble pas avoir atténué la souffrance.

"Nous avons une situation de blocage psychologique", explique-t-il, la voix chargée d'émotion. Beaucoup de ses compagnons de lutte sont tombés malades ou sont décédés, incapables de surmonter ce traumatisme. Le deuil reste impossible à faire, tant que la vérité n'est pas établie et que les responsabilités ne sont pas clairement établies.

Une chaîne de manquements catastrophiques

Le rappel des faits glaçe le sang. Le Joola, ce ferry censé relier Dakar à la Casamance, naviguait sans certificat de navigabilité, sans assurance, avec 1 300 passagers à bord alors qu'il n'était prévu que pour 500. "En tant que Sénégalais, j'ai honte", déclare Boubacar Ba, qui a participé à la commission de recensement des victimes.

Mais ce qui révolte davantage, c'est que le drame aurait pu être évité. Maître Ndiogou Ndiaye, avocat spécialiste en droit maritime, détaille les procédures qui auraient dû être mises en œuvre : "Le capitaine aurait dû organiser un 'jet à la mer', c'est-à-dire jeter les marchandises par-dessus bord pour rééquilibrer le navire."

Plus troublant encore, le Joola n'a pas sombré immédiatement. Entre 2h et 7h du matin, le navire tangait encore. "Des remorqueurs de haute mer auraient pu être appelés en urgence", souligne l'avocat, qui s'étonne de l'absence d'utilisation du Lloyd Register, un document présent dans toutes les cabines permettant de localiser les navires de sauvetage disponibles dans la zone.

La révélation juridique : pas de prescription

L'information fait l'effet d'une bombe : le dossier judiciaire du Joola peut être rouvert. "Il n'y a pas de prescription", affirme avec force Maître Ndiaye. Son raisonnement juridique est imparable : l'article 321 du Code de la Marine Marchande, qui prévoit une prescription de 2 ans, ne concerne que le transport de marchandises.

Pour le transport de passagers, c'est la Convention d'Athènes de 1974 qui devrait s'appliquer. Or, "le Sénégal ne l'a pas ratifiée", précise l'avocat. En droit maritime, discipline où règne le principe de "primuté" (primauté absolue des règles maritimes sur le droit commun), l'absence de convention ratifiée signifie qu'aucune prescription ne s'applique.

Cette révélation ouvre la voie à une véritable enquête judiciaire, 23 ans après les faits.

L'État doublement responsable

La responsabilité de l'État sénégalais est écrasante. Non seulement le navire appartenait à l'État, mais celui-ci jouait également le rôle d'assureur. "L'article 733 du Code de la Marine Marchande prévoit un Fonds pour la Marine Marchande, logé au Trésor public", révèle Maître Ndiaye.

Comme pour les accidents de la route où le Fonds de Garantie Automobile intervient quand un véhicule n'est pas assuré, l'État devrait automatiquement couvrir les victimes du Joola. "L'État devrait être doublement responsable", insiste l'avocat.

Le renflouement de l'épave : un impératif

Pour les familles, le renflouement de l'épave reste une priorité absolue. "La mer ne peut pas constituer un cimetière", martèle Boubacar Ba. Des démarches avaient été entreprises avec la Commission européenne, qui avait montré sa disponibilité à financer l'opération avec un opérateur néerlandais. Mais le projet s'est enlisé.

"Parfois, on a l'impression qu'il y a un je-ne-sais-quoi de sourd entre nous et l'État", s'interroge le président d'honneur du collectif. "Est-ce que l'État ne cherche pas à nous cacher quelque chose dans cette histoire ?"

Pour Maître Ndiaye, le renflouement est juridiquement indispensable : "Il faut renfouer ce navire et organiser une expertise pour situer les responsabilités. Il n'y a pas eu d'acte judiciaire régulier, pas d'expertise."

Un mémorial contesté

Autre pomme de discorde : la gestion du mémorial-musée du Joola. Inauguré mais toujours non opérationnel, l'édifice en forme de bateau ne satisfait pas les familles. "C'est impersonnel. On a l'impression qu'on vous construit votre maison et après vous vous sentez étranger chez vous", déplore Boubacar Ba.

Les familles réclament un statut de "monument public à caractère administratif", doté d'un budget conséquent voté par l'Assemblée nationale, et surtout, une gestion confiée aux orphelins et rescapés. "Ce sont eux qui sont à même d'expliquer ce qui s'est passé. Quelqu'un d'autre ne peut pas être plus apte", argue-t-il.

Le ministre de la Culture, présent lors de la 23ème commémoration, a promis de traiter ces questions avec diligence. Mais après 23 ans de promesses non tenues, les familles restent prudentes.

Un appel aux nouvelles autorités

Boubacar Ba interpelle directement le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre : "Pour le 20ème anniversaire, on n'a vu ni le président, ni le premier ministre. Pour un événement comme ça, c'est important qu'il y ait le chef de l'État ou le premier ministre."

Les familles demandent également que le 26 septembre devienne un jour férié national, pour que cette tragédie devienne un levier de transformation, comme l'a été le génocide rwandais ou l'Holocauste pour d'autres nations.

"Les grandes nations se sont relevées à travers un drame", rappelle Boubacar Ba. "Le Joola devrait être ce levier extraordinaire pour le Sénégal, pour relever le défi de la discipline et du civisme."

Maître Ndiaye conclut sur un appel au civisme : "Les choses doivent changer. Les gens devraient revenir au civisme. C'est l'une des plus grandes tragédies sinon la plus grande tragédie maritime au monde."

Épuisé après avoir quitté Ziguinchor à l'aube, Boubacar Ba a tenu à être présent sur le plateau. À 23 ans de distance, le combat continue. Pour la vérité, pour la justice, et surtout, pour que jamais plus une telle tragédie ne se reproduise.

Les 1 863 victimes officielles du Joola attendent toujours que leur pays leur rende justice.

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