L'ÉCONOMIE CASAMANÇAISE À L'ÉPREUVE DU BLOCUS
Pourquoi les autorités n'ont-elles pas fourni d'explications officielles sur la suspension des liaisons maritimes ? Comment garantir le développement économique et le désenclavement de la Casamance dans un avenir proche ?

Depuis le mois de juin, la Casamance est confrontée à une situation économique précaire suite à la suspension des liaisons maritimes entre Dakar et Ziguinchor. Les ferries qui assuraient la liaison nord-sud ne circulent plus, laissant les habitants de la Casamance dans l'incertitude et isolant davantage la région. Dans le même temps, l'aéroport de Ziguinchor est toujours en travaux, ce qui entrave le développement des transports aériens. De plus, 120 km de la route nationale reliant Ziguinchor à Dakar sont également en chantier, perturbant les échanges routiers. Face à cette paralysie persistante des transports, la Casamance s'interroge sur les raisons de cette situation qui entrave son développement régional.
L'une des problématiques majeures soulevées par cet arrêt des liaisons maritimes est le manque d'informations officielles. Alors que les ferries reliant Dakar à Ziguinchor sont essentiels pour la région, aucune explication officielle n'a été fournie quant à cette suspension prolongée. Pascal Ehemba, président de la chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Ziguinchor, détenant la concession du port de la ville, exprime son étonnement face à cette situation en déclarant dans les colonnes de Jeune Afrique : « Nous n'avons pas reçu d'information officielle ». Cette absence de communication officielle contribue à accroître l'incertitude et l'isolement de la région.
Le contexte de l'anniversaire du naufrage du Joola, survenu il y a 20 ans, accentue la résonance particulière de cette situation. Le Joola était le ferry qui assurait autrefois la liaison entre Ziguinchor et Dakar, et cette tragédie reste encore gravée dans la mémoire collective. La suspension des liaisons maritimes actuelle ravive les souvenirs douloureux de cette catastrophe, renforçant ainsi l'importance de trouver des solutions durables pour assurer la connectivité de la Casamance.
Outre les problèmes maritimes, les travaux en cours sur la route nationale reliant Ziguinchor à Dakar et le chantier de l'aéroport de Ziguinchor compliquent davantage les échanges routiers et aériens. Ces facteurs pénalisants entravent le développement économique de la Casamance et renforcent les interrogations quant à la stagnation du développement régional malgré les investissements promis par le gouvernement sénégalais.
Face à cette paralysie persistante des transports en Casamance, plusieurs questions se posent. Quelles sont les raisons réelles de ce blocage économique ? Pourquoi les autorités n'ont-elles pas fourni d'explications officielles sur la suspension des liaisons maritimes ? Comment garantir le développement économique et le désenclavement de la Casamance dans un avenir proche ?
Pour de nombreux observateurs, la Casamance, avec son potentiel économique et touristique, ne peut se permettre de rester isolée et en proie à des difficultés de transport. Il convie l’État à lever le voile sur les raisons de ce blocage persistant, à travailler sur des solutions concrètes et à mettre en place les mesures nécessaires pour garantir un développement économique durable et inclusif dans cette région du Sénégal.