LA SAR À L’ARRÊT À CAUSE D’UNE RUPTURE DE BRUT
Depuis le 26 mars dernier, les installations de la Société Africaine de Raffinage (Sar) ne tournent pas.

Depuis le 26 mars dernier, les installations de la Société Africaine de Raffinage (Sar) ne tournent pas. L’entreprise est à l’arrêt à cause d’une rupture de brut. Le Collège des Délégués de la boite qui en a fait la révélation explique cette situation par les pratiques usurières qui ont cours au sein de la Sar.
Dans un état végétatif, la Société Africaine de Raffinage (Sar) peine véritablement à faire tourner ses installations sur une longue durée. L’entreprise qui fait fréquemment face à des ruptures de brut est souvent à l’arrêt. C’est l’amer constat fait par le Collège des Délégués qui, dans un communiqué, révèle l’arrêt des installations de la Sar par rupture de brut. Une situation qui dure depuis sept (7) jours, puisqu’elle remonte au 26 mars dernier. «C’est avec une désolation immense voire indescriptible que nous avons constaté, encore une fois, l’arrêt de nos installations par rupture de brut», lancent avec beaucoup de déception les délégués des travailleurs.
Si leur déception est aussi grande, c’est parce qu’ils avaient reçu de la part des dirigeants de la Sar la certitude qu’un tel événement ne se reproduirait plus. Malgré de nombreuses assurances dans ce sens, pestent-ils, les évènements se succèdent et se ressemblent. «Les rotations désordonnées de tankers de brut persistent en la défaveur de la raffinerie de Mbao et au profit de gens au goût de gain démesuré. Les tankers arrivent avant de pouvoir décharger leur cargaison. Ils planchent au large en attente d’un creux pendant des jours, des semaines voire parfois plus d’un mois», dénonce le Collège des délégués avant de soulever un grief supplémentaire : «Le creux obtenu pour décharger, intervient alors l’ouverture hypothétique de la lettre de crédit. Ce, après une attente cauchemardesque due au seul fait que les finances de la Sar laissent à désirer. Ce qui ne se justifie pas d’ailleurs, car toute la production de la raffinerie est commercialisée jusqu’au dernier mètre cube pompable».
Si cette situation persiste, avertissent les travailleurs, la société ira à la faillite. «Cette série d’événements usuriers nous mène, droit vers les abysses ténébreux sans espoir de submerger». Pour ne pas arriver à cette étape, les travailleurs exigent le respect de la rotation grâce à un contrat gagnant-gagnant de fourniture de brut. Ils proposent également «une programmation adaptée à la réalité et un approvisionnement régulier du compte dédié à l’achat de brut après recouvrement des créances au lieu d’un déficit de 50 milliards Fcfa constaté». L’application de ces règles va permettre à la société de sortir de l’impasse dans laquelle elle est plongée. «En somme, la Sar pourra très bien ranger aux oubliettes les arrêts par rupture de brut, si une gestion rigoureuse, avec professionnalisme est mise en vigueur dans notre vécu quotidien», affirme le Collège des délégués.