LES CHARGEURS SENEGALAIS EN QUETE DE SOLUTIONS URGENTES
La Zone de Libre Échange Commercial en Afrique (Zlecaf) devenue une réalité depuis le 1er janvier 2022 est une opportunité indéniable pour la cinquantaine d’Etats de la région.

Les taux de fret maritime ont connu une hausse vertigineuse qui n’est pas prête de s’estomper avec un impact négatif sur le transport maritime, au-delà sur les économies africaines en général. Cette remarque faite par le Directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) a justifié amplement la tenue d’un séminaire de trois jours à la Somone sur le thème « Hausse des taux de fret maritime et ses effets sur l’économie en général ». Pour l’économiste et consultant Souleymane Astou Diagne, cet exercice est d’autant plus important qu’on ne peut pas envisager une compétitivité si on ne maîtrise pas les taux de fret maritime.
Les économies des pays du continent africain sont à la croisée des chemins. La Zone de Libre Échange Commercial en Afrique (Zlecaf) devenue une réalité depuis le 1er janvier 2022 est une opportunité indéniable pour la cinquantaine d’Etats de la région. Cependant, la libéralisation du trafic maritime a entraîné la disparition des conférences maritimes, qui a eu pour conséquence celle de la disparition de la quasi-totalité des armements nationaux en Afrique de l’Ouest et du Centre, surtout. Aujourd’hui, l’Afrique occupe une place dérisoire dans le transport maritime du fait de la faiblesse de ses armements, pour le peu qui en reste encore, incapables de concurrencer ceux des pays développés, des multinationales qui dictent de manière unilatérale leurs lois. C’est le constat fait par le Directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec). Abdoulaye Diop qui s’exprimait vendredi dernier à la Somone à l’occasion de l’ouverture d’un séminaire de formation sur le thème « Hausse des taux du fret maritime et ses effets sur l’économie en général ».
La pandémie à Covid 19 et la persistance de la guerre en Ukraine, pointées du doigt.
Pour Abdoulaye Diop, il y a urgence de trouver des solutions à la hausse vertigineuse des taux de fret, qui a un impact négatif sur le transport maritime. Le DG du COSEC a qualifié cet exercice d’ « une impérieuse nécessité », le transport de marchandises par voie maritime constituant un maillon important du commerce international et de l’économie mondiale, a-t-il souligné
« Aujourd’hui, la libéralisation du trafic maritime a entraîné la disparition des conférences maritimes, qui a eu pour conséquences celle de la quasi-totalité des armements nationaux en Afrique de l’Ouest et du Centre, surtout », a-t-il déploré.
« Face à cette augmentation exponentielle destaux de fret, déclare-t-il, il nous paraît important pour l’Afrique de parler d’une seule et même voix, car malgré la part non négligeable des 80 % des échanges entre les autres continents, l’Afrique occupe une place dérisoire dans le transport maritime du fait de la faiblesse de ses armements, pour le peu qui en reste encore, incapables de concurrencer ceux des pays développés, des multinationales qui dictent de manière unilatérale leurs lois. »
« Il nous faut trouver des solutions concrètes à court, moyen et long termes pour faire face à cette hausse vertigineuse des taux de fret qui n’est pas prête de s’estomper et qui entraîne des répercussions négatives sur les économies africaines » , a recommandé Abdoulaye Diop. Qui estime que cette hausse généralisée des coûts de fret est liée notamment à la survenue « brutale et violente » de la pandémie de Covid-19 et la persistance de la guerre en Ukraine.
Expert en économie et consultant, Souleymane Astou Diagne, souligne que cette rencontre initiée par le COSEC « vise à proposer des solutions visant à accroître la résilience et la capacité des chargeurs et l’ensemble des éléments de l’écosystème du transport maritime au Sénégal pour une meilleure compétitivité ».
Il a rappelé que les emplois dans le secteur dépendent en partie du coût du fret, expliquant que lorsque celui-ci augmente les prix à la consommation augmentent aussi.
« On ne peut pas envisager une compétitivité si on ne maîtrise pas les taux de fret maritime, et aujourd’hui, l’inflation est le nerf de la guerre, car le pays qui maîtrise son taux d’inflation est celui qui pourra relancer son économie », a fait valoir l’expert.