LES DEPUTES POINTENT DU DOIGT LES RATES DE L’AGRICULTURE SENEGALAISE
Aly Ngouille Ndiaye leur apporte des réponses convaincantes.

Insuffisance de matériels agricoles, retard de distribution des engrais, difficultés d’aménagement des terres cultivables… Tels sont, entre autres, les problèmes soulevés par les députés lors de l’examen du Budget du ministère de l’Agriculture. La politique agricole du Gouvernement a été passée en revue hier par les parlementaires. Pendant plus de 6 heures, les députés ont examiné les problématiques du secteur. Les paysans s’apprêtent à un bon démarrage de la campagne de commercialisation arachidière. C’est du moins l’assurance donnée par le ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, lors de son passage pour défendre le budget des députés. Il a aussi apporté des réponses convaincantes aux préoccupations des députés de l’opposition.
Le matériel agricole, la distribution des semences, le retard de la distribution des engrais ainsi que l’aménagement des terres… ont été les grosses préoccupations soulevées par les orateurs los du passage du ministre de l’Agriculture, hier, à l’Assemblée nationale. Selon la députée de l’opposition Mame Diarra Fam, une bonne partie du budget du ministère de l’Agriculture doit être attribuée aux femmes cultivatrices. Elle estime que les cultivateurs ont trop enduré et c’est anormal de vouloir leur exiger de vendre le prix du kilogramme d’arachide à 275 francs seulement. Répondant aux préoccupations relatives au matériel agricole, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a rassuré la Représentation nationale en indiquant que des efforts importants ont été consentis par le Gouvernement dans la mise en place du matériel agricole. A cet effet, précise-t-il, entre 2012 et 2022, 17 212 unités de matériels attelés, 8 845 motorisés, 64 moissonneuses-batteuses et 200 motoculteurs ont été distribués aux acteurs du monde rural pour un montant global supérieur à 66 milliards de francs. En outre, 53 milliards de francs sont prévus pour l’année 2023 pour le matériel agricole dans le cadre d’un nouveau programme d’équipement et de réalisation d’entrepôts.
Les grands bonds agricoles effectués par nos producteurs !
S’agissant desintrants agricoles, aussi, des effortstout aussi consistants ont été fait par l’Etat avec un budget qui a atteint 80 447 226 800 de francs,selon le patron du département de l’Agriculture. Ce qui,souligne-t-il, a permis de mettre en place des semences d’arachide, de maïs, de sorgho, de fonio, de niébé, de sésame ainsi que des quantitésimportantes d’engrais minéral, des flacons d’engrais organique. Faisant le bilan de l’année 2021 et celui de l’année en cours, relativement à la gestion de 2021, Aly Ngouille Ndiaye précise que la bonne mise en place des intrants agricoles, durant la campagne 2021-2022, a permis de maintenir la dynamique de croissance de la production agricole qui a atteint 1 677 804 tonnes d’arachides, soit une hausse de 18 % comparée à la moyenne des cinq dernières années. Last but not least, 1 583 661 tonnes de fruits et légumes ont été produites dans le domaine de l’horticulture soit une progression de 13 % parrapport à lamoyenne de cinq dernières années. S’agissant de la lancinante question du stockage des produits agricoles, le ministre a annoncé le démarrage imminent d’un programme en vue de mettre en place, dans un premier temps, 20 chambres froides et 100 magasins de stockage.
155 000 tonnes d’engrais pour un montant 47 milliards distribuées dans le vent
Sur l’accès à la souveraineté alimentaire, le ministre dit avoir reçu des instructions de chef de l’État pour proposer une stratégie à cet effet avant la fin du mois de décembre. Selon lui, ce document de politique de souveraineté alimentaire pourrait faire l’objet de plus amples débats. Au sujet de l’engrais subventionné, Aly Ngouille Ndiaye soutient que plus de 155 000 tonnes ont été distribuées pour 47 milliards FCFA et des initiatives sont en train d’être mises en œuvre pour le développement de l’engrais bio. Hélas, les paysans, eux, soutiennent ne pas encore avoir vu la couleur de cet engrais. Ilsse demandent à quand sa distribution effective, à en croire certains députés. Selon eux, même si cette distribution, elle n’est pas faite dans la transparence. S’agissant de la problématique des semences, notamment pour la culture de l’arachide, le ministre a rappelé la mise en place de 82 590 tonnes de semences dont 57 932 tonnes certifiées pour la campagne agricole 2022-2023 grâce à une subvention d’un montant de 14,412 milliards FCFA.
La crise économique de SONACOS !
La gestion de la SONACOS s’est également invitée lors des débats dans l’hémicycle. Le ministre de l’Agriculture a d’abord tenu à saluer la renationalisation de cette structure après sa privatisation au profit du négociant Abass Jaber. Par la suite, ajoute-t-il, l’actuel directeur général (Ndlr : Modou Diagne Fada) a trouvé au sein de la boîte un déficit de 7 milliards. La société était quasi inexistante. Ce qui, à l’en croire, n’a pas empêché la réalisation d’importantes avancées notamment dans le cadre de la campagne arachidière où cette année encore la SONACOS a pu disposer d’un financement de 52 milliards pour l’achat de graines. S’agissant de l’huile d’arachide et de la possibilité de ramener son prix à 1200 francs, Aly Ngouille Ndiaye s’est montré perplexe. Car, selon lui, il faut triturer au moins 3 kilogrammes d’arachide à un prix 250 F le kilo pour obtenir un litre d’huile. Le projet de budget du ministère de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la sécurité alimentaire est arrêté à 268 408 535 578 FCFA en autorisation d’engagement (Ae) et 187 630 780 FCFA en crédit de paiement (Cp).