LES ENTREPRISES BÉNÉFICIAIRES COMPTENT INVESTIR 127 MILLIARDS DE FCFA
Le Groupement MERIDIAM AFRICA Investments SAS - SNCF International - RATP International et ses partenaires Keolis et FONSIS sont les bénéficiaires de la Concession pour l’acquisition, l’exploitation et la maintenance du Brt

Sous la présidence effective du président de la république Macky Sall, le Ministère des infrastructures, des transports terrestres et du Développement, à travers le Cetud, a procédé hier à la signature du contrat de concession pour l’acquisition, l’exploitation et la maintenance du matériel roulant et des systèmes du Brt (Bus rapid transit ou « bus rapides sur voies réservées ») de Dakar. Le groupement d’entreprises bénéficiaire du marché compte ainsi investir 127 milliards de F CFA.
Le premier BRT électrique en Afrique est en plein chantier, bouleversant la circulation dans la banlieue. Mais apparemment, ce sera bientôt un vieux souvenir. En effet, l’Etat vient d’attribuer le contrat de concession pour l’acquisition, l’exploitation et la maintenance du matériel roulant et des systèmes de l’infrastructure.
Dans un document parvenu hier à «L’AS» signé du Directeur général du CETUD, Dr. Thierno Birahim AW, il est indiqué que le contrat de concession a été conclu avec le Groupement MERIDIAM AFRICA Investments SAS - SNCF International - RATP International et ses partenaires Keolis et FONSIS, à l’issue d’un appel d’offres international suivi d’une procédure négociée.
A en croire toujours le Conseil exécutif des Transports urbains de Dakar (CETUD), Autorité organisatrice de la Mobilité, le montant total des investissements prévus se chiffre à 127 milliards de FCFA (35% du coût total du projet) dont 88 milliards de FCFA en investissement initial. Dr. Thierno Birahim AW d’ajouter que sur un linéaire de 18,3 km, reliant les villes de Dakar et de Guédiawaye, le BRT desservira 14 communes, dans les zones les plus densément peuplées et congestionnées de la capitale, en réduisant de moitié les temps de parcours (90 mn à 45 mn) avec des conditions de sécurité, de confort et de régularité substantiellement améliorées. « La région de Dakar, qui fait aujourd’hui 4 millions d’habitants, comptera une population de 7 millions d’habitants en 2040, avec un doublement prévu des déplacements motorisés », rappelle dans la foulée Dr. Thierno Birahim AW qui dit être convaincu qu’avec des bus capacitaires à alimentation électrique, les services du BRT apporteront une solution efficiente à la saturation du réseau routier en transportant en moyenne 300 000 voyageurs par jour, avec un tarif socialement acceptable, pendant la durée de vie de la concession fixée à quinze ans.
TARIFS DU BRT
En effet, soutient le Directeur du CETUD, le modèle d’exploitation est basé sur une tarification zonale, avec des tarifs de base estimés à 350 FCFA pour une zone de BRT et 450 FCFA pour deux zones. «Le principe d’intégration tarifaire entre le BRT, les lignes de rabattement et le TER, permettant aux usagers d’utiliser un seul titre de transport pour des déplacements intermodaux, est prévu », dit-il. Par ailleurs, en référence au caractère social du projet, le CETUD informe que la structuration financière du contrat prévoit que les populations éligibles aux tarifs sociaux soient identifiées par l’Etat du Sénégal pour bénéficier d’une réduction tarifaire de 50%. Selon toujours le CETUD, au moins 10% des voyageurs seront concernés par ces tarifs sociaux.
En termes de création d’emplois, souligne-t-il, le BRT générera 1000 emplois directs en phase exploitation, dont 99% seront recrutés localement avec une politique de ressources humaines visant à privilégier l’accès à l’emploi des femmes et le développement des compétences locales dans le secteur du transport public de masse. A date, assure le DG du CETUD, 1500 emplois directs sont générés par les travaux d’infrastructures en cours d’exécution après une libération des emprises apaisée. Au demeurant, l’utilisation de bus, alimentés à 100% en électricité, permettra de marquer un bond considérable en faveur de la transition énergétique du secteur des transports urbains (59 000 tonnes de CO2 évitées par an). Pour mieux préparer l’avenir, conformément aux ambitions du Plan Sénégal Emergent, la structuration du projet tient compte d’un contenu local fort. En effet, le FONSIS portera pour le compte de l’Etat et des opérateurs locaux 30% du capital de la société d’exploitation du BRT.
En outre, Dr. Thierno Birahim AW indique que concomitamment à la réalisation du BRT, il a été lancé un projet de restructuration du réseau de transport en commun (RTC) pour disposer d’un système de rabattement sur les transports de masse (BRT et TER). A l’en croire, il sera constitué de 32 lignes, d’un parc de 1000 bus neufs à gaz et électriques, de 4 ateliers-dépôts, plus de 80 km de voiries et trottoirs à aménager ou à réhabiliter le long des axes desservis, y compris des carrefours, des arrêts et terminus de bus. «La première phase (2022-2024) porte sur 14 lignes, avec 400 bus à gaz. Ce projet s’inscrit dans les axes stratégiques définis dans le Plan de Mobilité Urbaine Soutenable (PMUS) – 2035 de Dakar, en cours de finalisation, avec entre autres objectifs la promotion d’une mobilité verte, inclusive et résiliente aux changements climatiques », a-t-il conclu.